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Citations sur L'enfant unique (11)

Mon fils et les autres enfants uniques, élevés dans des familles sans frères ni soeurs pour diluer l'attention de leurs parents, étaient douloureusement conscients de la surveillance permanente de leurs parents. Le foyer est devenu une prison, avec les parents en guise de barreaux, les protégeant constamment et corrigeant leurs moindres faits et gestes. Les enfants uniques, beaucoup plus, semble-t-il, que les enfants appartenant à une fratrie, rêvent de quitter leur famille et d'échapper à la domination de leurs parents. (...) Un oiseau ne peut prendre son envol en emportant sa cage !
(Picquier Poche, avril 2018; p. 136)
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Leur frêle enfant s'était métamorphosé en un grand et solide gaillard, avec un dos large comme celui d'un tigre et un ventre d'ours !
- Xinran, me demanda sa mère, je me suis creusé la tête , j'ai tout essayé, mais rien de ce que j'ai pu lui préparer n'a jamais éveillé l'appétit de Du Zhuang. Comment diable t'y es-tu prise pour le faire manger comme ça ?
- Je l'ai laissé mourir de faim, répondis-je.
- Comment est-ce possible ?
Sa mère refusa tout net de le croire.
En réalité, les parents qui se plient à tous les caprices de leurs enfants ne font qu'étouffer l'intérêt de leur progéniture pour la vie et la nourriture.
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Nous sommes différents des autres, nous n'avons ni frères ni soeurs à qui parler et avec qui partager nos parents ou l'espace familial. Nous sommes obligés d'assumer nos sentiments et notre perception de nos parents, et d'arriver à comprendre par nous-mêmes. Les autres peuvent-ils réellement appréhender la solitude et les difficultés des gens comme nous, qui vieilliront sans proches parents de notre génération (...) Au sein de notre famille, nous sommes à la fois le soleil et la lune, et on ne nous donne pas le temps ni l'espace pour grandir par nous-mêmes...(- Picquier Poche, avril 2018; p.85)
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Zonghui me dit que le jour où il était parti pour aller étudier à l'étranger, sa mère n'avait pu l'accompagner que jusqu'à la sortie du village, car elle n'avait pas d'argent pour se payer un billet d'autocar interurbain. Il n'oublierait jamais les quelques mots qu'elle avait prononcés au moment où ils s'étaient séparés, mots qui le touchèrent droit au cœur : "Mon enfant, tâche de bien étudier et de vivre bien ! Il y a tellement d'enfants qui n'ont même jamais touché un livre. Quand tu seras dans l'avion, n'ouvre pas la fenêtre, ne te laisse pas emporter par le vent !"
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Des professeurs d'université du monde entier m'ont raconté la même plaisanterie classique. Un professeur particulier a quatre étudiants, un Américain, un Européen, un Africain et un Chinois. Il leur demande : " Quelle est votre opinion personnelle sur le problème de la pénurie alimentaire internationale ? "L'Américain dit : " Avant de répondre, je voudrais vous demander : qu'est-ce-que c'est ,cette chose " internationale ? " dont vous nous parlez ? " L'Européen dit : " avant de répondre, je vous voudrais savoir ce qu' est une "pénurie". L'Africain demande : " Que veut dire " alimentaire ?" Et le chinois demande : " Qu'est- ce qu'une opinion personnelle ?"
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- Xiran, vous vous êtes trop occidentalisée. Tous les parents chinois s'immiscent dans la vie de leurs enfants, l'ouvrent en grand et la pèlent comme un oignon. Les enfants chinois sont la propriété de leurs parents, et nous autres, enfants uniques en particulier, appartenons à toutes les générations qui nous ont précédés.

(Picquier Poche, avril, 2018; p.155)
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– Je m’appelle Guihua, un vrai nom de plouc, n’est-ce pas ? dit-elle d’un ton chargé d’autodérision.
– Pourquoi pensez-vous cela ? En fait, la connaissance de la nature dans l’ancienne culture chinoise est beaucoup plus vaste et plus riche que dans la culture occidentale. Dans l’art classique chinois, les montagnes, les rivières, les ruisseaux, le chant des oiseaux et le parfum des fleurs sont partout présents. Les noms des rues et des villages, nos noms mêmes, sont principalement liés aux montagnes, aux rivières, aux fleurs et aux fruits. Les noms nous rappellent une saison ou un paysage. Tout comme le vôtre, qui signifie Fleur D’Osmanthe. Non seulement il indique vous êtes née en automne, mais il me dit aussi que vous venez dans l’endroit qui embaume l'osmanthe. Ou du moins que vos parents aimaient ce parfum et c’est pour cela qu’ils ont appelé leur fille Guihua, n’est-ce pas ? Ce n’est pas plouc, c’est très joli. Cela nous fait prendre conscience de la beauté de la nature.
Le visage de Guihua s’ouvrit, perdit peu à peu son expression défensive et d’autodévalorisation.
– Quelle est votre question ? demandai-je. Elle esquissa un faible sourire et prit une profonde inspiration.
– Xinran, quand vous avez parlé de la détresse des femmes chinoises, il y a une question que vous n’avez pas évoquée. Je voulais vous demander ce que vous savez du phénomène de l’infanticide ?
L’infanticide ? ai-je songé. Je n’étais pas sûre d’avoir correctement compris son anglais.
Sans attendre ma réponse, Guihua se hâta de continuer.
– S’il vous plaît, ne me dites pas que vous n’êtes pas au courant. Je viens de la campagne, mes parents ont obligé mon frère aîné à noyer deux de mes nièces. Ils voulaient absolument avoir un petit-fils. Si vous aviez vu l’amertume sur le visage de ma belle-sœur, vous comprendriez quel malheur c’est d’être une femme, et tout ça pour rien. C’est juste que, enfin, elle, c’était ses filles, et on l’a forcé à…
Sa voix s’étouffa dans les sanglots.
Tous les étudiants étaient comme pétrifiés par sa question. L’amphithéâtre tout entier retint son souffle. Manifestement, ils n’avaient jamais entendu parler d’une telle détresse chez les Chinoises. Les étudiants me fixaient d’un regard anxieux, attendant ma réponse.
– Oui, Guihua. Ce que vous décrivez est exact. Vous avez été témoin de ce phénomène culturel qu’est l’ignorance dans les campagnes. Quand j’ai commencé à travailler comme journaliste en 1989, j’ai moi aussi, assisté à plusieurs de ses « noyades de nouveau-nés». Beaucoup de gens dans les campagnes reculées considéraient que noyer les bébés filles était une tâche comme une autre qui incombait aux femmes et faisait partie des aptitudes ménagères. Même après plus de vingt ans de réforme et d’ouverture, alors qu’une partie de la Chine va de l’avant, une autre progresse à une allure d’escargot et n’a pas encore, dans certains endroits, franchi certaines étapes clés de l’histoire. J’ai beaucoup parlé dans le passé des bébés filles qu’on abandonne parce qu’on leur accorde pas autant de valeur qu’aux garçons. Cependant, je ne me sens pas assez forte pour aborder cette question. Ce n’est pas que j’ai peur que les Chinois ne le croient pas ; Ils y viendront, car c’est une réalité. C’est simplement que je crains en toute franchise de m’ouvrir à des souvenirs aussi effrayants et pénibles. L’impact de ces histoires s’estompe avec le temps, mais la douleur d’une expérience réelle peut vous réveiller au milieu de la nuit, ai-je pas raison ? Je suppose que votre frère est né à l’ère de l’enfant unique ?
La jeune fille hocha la tête avec véhémence.
– Je suis sûre que pour vos parents, repris-je, leur fils était la seule nouvelle pousse de la famille. S’il n’avait pas de fils,Il n’y aurait personne pour brûler l’encens pour eux après leur mort, et la lignée familiale s’éteindrait, n’est-ce pas ? Vous est-il jamais venu à l’esprit que c’est uniquement parce que vos parents avaient eu votre frère que vous avez survécu ? Autrement…
Elle s’était remise à pleurer.
– Je sais, dit-elle j’ai eu deux sœurs aînées qui n’ont pas eu la chance de vivre parce qu’elles étaient venues avant mon frère. Ma mère pleure quand elle parle d’elles, mais pourquoi a-t-elle obligé ma belle-sœur à suivre le même chemin ? Pourquoi s’est-elle infligé de nouveaux une telle douleur indélébile ? (Page 321-323)
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Cependant, un grand nombre d'enfants uniques, après avoir été dorlotés pendant des années par des parents-poules, se sont habitués à n'avoir qu' à tendre la main pour trouver des vêtements et à ouvrir la bouche pour être nourris. Ils sont devenus entêtés, rechignent à la tâche et se comparent constamment aux autres. Ces problèmes psychologiques, entre autres, sont relativement prononcés chez les enfants uniques devenus parents, qui ont plus de mal que la génération précédente à affronter la vie. (p. 232)
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Cependant, durant tout le temps qu'elle passait avec nous, elle n'exprimait jamais aucun sentiment ni ne discutait de ses espoirs pour l'avenir. C'était comme si elle n'éprouvait nul besoin de communiquer avec qui ce fût, elle était un univers à elle seule.
(Picquier Poche, avril, 2018; p.144)
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En fait, la culture n'est pas la même chose que la civilisation. Chaque parcelle de terre développe sa propre culture, mais la civilisation n'apparaît que lorsqu'on a appris à comprendre, respecter et utiliser la culture. (Picquier Poche, avril, 2018; p.183)
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