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EAN : 9782809713459
448 pages
Editions Philippe Picquier (05/04/2018)
3.76/5   46 notes
Résumé :
Comment parle-t-on d’amour en chinois ?
A travers les récits de quatre générations de femmes d’une même famille, nous découvrons un témoignage bouleversant sur la vie réservée aux Chinoises par l’Histoire.
Des unions arrangées pour compatibilité révolutionnaire aux jeunes filles d’aujourd’hui pour qui le mariage n’est plus une fin en soi, ces femmes racontent le sentiment amoureux, l’attente, les souffrances et la perte, la solitude.
La politiqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Xinran, auteure d'origine chinoise installée en Angleterre, a passé de longues années à enquêter sur l'amour et le mariage en Chine. Elle a eu la chance de rencontrer une famille sur quatre générations et d'apprendre de chacune quels ont été, ou quels sont, les liens qui les retiennent auprès de leur conjoint ou compagnon.
Mariages arrangés par les parents, mariages formés pour cause révolutionnaire ou cause sociale vous mèneront jusqu'aux formes de compagnonnage comme on en connaît de nos jours en Occident.
Famille sans enfant, familles aux enfants multiples, familles aux enfants uniques, vous suivrez aussi et ainsi l'évolution de la politique familiale chinoise.

Riche autant de faits historiques que de coutumes ancestrales, ce livre vous guidera vers les rites amoureux en Chine et au coeur de chaque génération qui a accepté de lever le voile de leur légendaire pudeur pour aborder le thème si intime de l'amour et des sentiments.
Vous serez étonné de la place de la poésie dans cette famille, poésie très souvent partagée avec le conjoint. Surpris par l'importance de la révolution culturelle et autres guerres et purges politiques. Amusé par certaines coutumes...
Bref, vous serez plongé encore une fois, grâce à cette auteure, dans un monde étrange dont les contours cependant se resserrent pour se rapprocher (et les générations anciennes le reprochent) de notre monde occidental.

« Le Parti était le pays, et le pays était le Parti. Beaucoup de gens négligeaient leur propre famille pour se battre au nom du Parti, envoyant leurs enfants vivre avec des parents pour éviter qu'ils ne leur soient une source de distraction. »

« Si quelqu'un pouvait trouver un moyen d'analyser les arbres généalogiques des Chinois sur les cent dernières années, un moyen de remonter la piste des mariages et des carrières, je crois que l'on verrait clairement dans quelle mesure les relations entre les gens obéissent à des tendances politiques. »
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J'ai déjà eu l'occasion de lire des oeuvres de Xinran, il y a quelques années. J'avais découvert cette autrice grâce au challenge ABC de Babelio. Rares sont les auteurs en « X » et ma médiathèque possédait deux titres de cette autrice. J'avais beaucoup aimé « Baguettes chinoises », qui nous racontait le parcours de cinq soeurs ayant grandi à la campagne et qui partent en ville pour travailler. Et j'ai eu un vrai coup de coeur pour « Funérailles Célestes », l'histoire de cette femme chinoise qui part au Tibet à la recherche de son mari disparu pendant la guerre. Ces deux ouvrages nous donnaient une vision de la société Chinoise très intéressante et très instructive.

C'est donc sans crainte que je me suis lancée dans la lecture de « Parlez-moi d'amour », déjà convaincue que ça allait me plaire.

Ici, contrairement aux deux ouvrages cités plus haut, nous ne sommes pas vraiment face à un roman, mais plutôt face au témoignage de plusieurs femmes, interrogées par Xinran sur un même sujet : l'amour. Ces femmes sont toutes issues de la même famille, mais pas de la même génération. Xinran nous retrace donc « l'amour » en Chine, du début du 20ème siècle jusqu'à aujourd'hui. Ce siècle a été particulièrement troublé là-bas puisque les Chinois ont vécu plusieurs chamboulements politiques. Comment vivre l'Amour dans ce contexte particulier ? Entre l'époque où la moindre petite chose pouvait faire de vous des ennemis du régime et aujourd'hui ? Entre l'époque où la tradition et la famille étaient tellement plus important que tout le reste, plus important même que l'amour (les mariages arrangés étaient la norme), et aujourd'hui ?

A travers ces interviews, nous découvrons à la fois l'histoire de la Chine, son évolution politique, mais aussi l'évolution des mentalités et des moeurs, une évolution rapide, qui se fait sur 4 générations. Avec Rouge, nous découvrons la tradition, le mariage sans amour, et le début des chamboulements politiques. Avec sa soeur, Verte, nous découvrons la Révolution, les relations basées sur l'amour, mais aussi la « dangerosité » du contexte politique dans lequel elle évolue. Grue (la fille de Verte) nous montre un autre aspect de l'histoire, l'éducation des jeunes citadins, la découverte de l'amour. Et puis nous avons la dernière génération, celle d'aujourd'hui, celle d'internet et de leur façon étrange de « vivre » l'amour (notamment avec l'amour virtuel).

« Parlez-moi d'amour » ne se dévore pas avec avidité, comme un roman dont on aurait hâte de découvrir la suite. Mais il se savoure, tranquillement. Il nous apprend beaucoup de choses sur la Chine du20ème siècle. Et sur la poésie chinoise aussi, très présente dans les histoires de ces femmes.

J'ai apprécié cette lecture.
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Parlez-moi d'amour, de Xinran, est une lecture qui m'a beaucoup surprise. Que ce soit par le style d'écriture de l'auteur, par les histoires ici recueillies ou encore par tout ce que j'aime ressenti.
Xinran passe ici de femmes en femmes, de générations en générations. Les points de vue s'entremêlent et affluent. Les histoires d'amour, ou censées y ressembler sont toutes plus intéressantes les unes que les autres.
C'est une longue remise en question sur l'amour que je me suis faite. Notamment sur le mariage, le couple et 'es enfants. Ainsi que les sentiments qui naissent et qui s'en vont. Mais nous en apprenons aussi plus sur les coutumes Chinoises et l'importance du mariage là-bas.
Nous découvrons l'amour à travers différentes époques, des mariages arrangés ou secrets, des maris amoureux d'une autre ou décédés...Xinran recueille ici le témoignage d'une famille Chinoise et elle n'aurait pas pû tomber mieux ; tant c'est poétique et intéressant.
Son style d'écriture, je vous l'avais dit auparavant, m'a surprise, par la facilité que j'ai eu à m'y familiariser et à rentrer dans l'histoire. J'ai été happée dès les premières pages et j'ai savouré chacune des pages.
Pour ma part, cela frôle le coup de coeur ; étant une espèce de récit journalistique et une biographie, je ne me suis pas sentie proche de ces femmes. Ce n'est pas grave car j'ai pû les observer de loin, tout en étant émerveillée par leurs histoires.
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Xinran s'intéresse depuis longtemps à la vie des femmes en Chine. Dans ce recueil elle reçoit les confidences de plusieurs générations de femmes d'une même famille. C'est l'histoire du siècle et de toutes les décisions politiques qui sont racontées car bien sûr la vie amoureuse n'est pas indépendante du contexte.
Très intéressante lecture.
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Contrairement à Chinoises, ce témoignage ne réunit pas l'histoire de plusieurs femmes disséminées aux quatre coins de la Chine. Xinran nous fait découvrir l'histoire de femmes sur quatre générations d'une même famille. Chacune d'entre-elles ayant assisté aux différents changements sociaux-politiques de la Chine. L'Histoire de cette famille débute en 1920 avec la naissance de Rouge, la première femme interviewée de la famille Han. C'est à travers la vie de cette femme et plus particulièrement dans l'intimité de son mariage que l'on découvre la vie des femmes mariées des années 1940 en Chine. Bien que la relation de Rouge avec son mari fut assez particulière, elle dépeint de manière générale ce qu'il advenait des femmes mariées à cette époque, elles étaient à la fois mariées à leur conjoint mais aussi à leur travail. Cette situation laissait peu de moyen aux jeunes couples chinois d'avoir une vraie vie maritale comme on l'entend de nos jours. Les journées sont rythmées par le travail et ces dernières se terminent tardivement. Cela laissait très peu de place à la romance et aux bons sentiments.

C'est justement sur ce sujet que s'est penchée Xinran, comment les chinoises parlent-elles d'amour?

Au fil de notre lecture, l'auteure met en lumière différents aspects de la vie conjugale des femmes de cette famille et la manière dont elles envisageaient l'amour et tout ce qui est inhérent à ce sentiment. On remarque très rapidement que que leur conception de l'amour et de la vie conjugale est liée au contexte politique de la Chine. Ce pays plein de contrastes et dont les changements s'opèrent à la vitesse de l'éclair a laissé des générations entières de femmes s'adapter seules face à leurs sentiments et leurs désirs.

En écoutant Grue parler ce jour-là, avec cette façon d'accentuer chaque syllabe avec force, j'eus l'impression que ses propos n'étaient pas seulement ceux de la Chinoise quinquagénaire qui se tenait devant moi. Ils étaient les cris assourdissants d'une génération dont la voix résonnait enfin, après plus d'un demi-siècle de répression.

Comme à son habitude Xinran a le don d'entrer dans l'intimité des personnes qu'elle rencontre sans transgresser cette dernière. C'est avec une certaine délicatesse que l'auteure interroge ces femmes et l'écoute qu'elle leur procure est tout aussi importante. En écrivant ce livre, Xinran permet aux nouvelles générations de comprendre les précédentes et de saisir des moments intimes qu'il n'était alors pas possible de connaître. La politique a changé, les moeurs également, et à une époque où l'on essaye de se délester de l'ancien, des vieilles coutumes, il est important de connaître le passé des femmes qui ont construit ce pays en pleine expansion.

Parlez-moi d'amour est un livre précieux à l'instar des recettes de nos grand-mères qui se transmettent de générations en générations. Je vous le recommande vivement !
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critiques presse (1)
LeDevoir
07 août 2018
"Parlez-moi d'amour" est une fresque sociale, politique et intime de la Chine du XXe siècle, parce qu’après tout, s’interroge Xinran : « Quel amour peut se soustraire à l’influence de la société ? »
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes nés dans un monde de guerre permanente et de politique étouffante : la guerre de Corée, les campagnes des Trois Anti et des Cinq Anti, le Grand Bond en avant. Nos années d’enfance ont été marquées par des catastrophes sans précédent, tant d’origine naturelle qu’humaine. Les gens déambulaient comme des zombies, la tête à peine soutenue par quelques tendons saillants. A l’école, on n’avait pas de bons professeurs et on ne tissait pas avec nos camarades de classe des liens d’amitié pour la vie. Dans nos manuels, une page sur deux parlait de la lutte des classes. Nous avons été arrachés à notre prime jeunesse et jetés dans des ténèbres qui ne nous ont appris qu’à accepter la peur comme une vérité inéluctable.
Quand nous avons enfin été autorisés à rentrer chez nous après si une longue absence, ce fut pour découvrir que les rêves sur lesquels ce pays était bâti, de même que les personnes qui avaient inventé ces rêves, n’existaient plus. Il ne restait personne pour nous aider à grandir et nous développer, et nos rêves se sont rapidement évanouis, remplacés par un constat glaçant – celui de ne plus avoir notre place dans le monde, ni chez nous ni à l’extérieur. C’est ainsi que l’angoisse et l’indécision ont couvé en nous – l’expérience douce-amère de notre génération.
Les réformes économiques des années 1980 nous ont fourni une planche de salut, un moyen de nous en sortir. Il est devenu courant de rencontrer des lycéens âgés de plus de vingt ans, des étudiants trentenaires et des quadragénaires inscrits à des cours du soir.
Toute notre vie, nous avions connu les montagnes russes des politiques différentes, passant à plusieurs reprises de l’euphorie au désespoir. Mais grâce à cela, nous avons appris le courage – le courage de penser, de parler, d’agir, de gagner, d’aimer, de haïr, et même le courage d’échouer. Ceux qui n’avaient pas un fen en poche ont osé se lancer dans le vaste océan des affaires. Ceux qui ne savaient pas parler un mot d’une quelconque langue étrangère sont allés explorer le monde et s’y chercher un avenir. Ceux qui n’avaient aucune expérience dans le domaine se sont lancé le défi de devenir dirigeants de grandes entreprises. Certains ont eu le courage d’acheter des terres en Europe et aux Etats-Unis, alors même qu’ils n’y avaient jamais mis les pieds. Ces silhouettes squelettiques qui ont souffert si longtemps en silence sont maintenant devenues la colonne vertébrale de notre nation.
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J'ai interviewé plus de trois cents Chinoises et publié sept livres basés sur ces entretiens, mais jamais encore je ne m'étais rendu compte combien les Chinoises avaient changé dans leur manière de concevoir les relations sexuelles, les sentiments et l'amour. Est-ce possible qu'une notion collective ait changé du tout au tout en l'espace de deux générations ?
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Il avait le sentiment que notre génération avait grandi dans une époque confuse et incertaine, qui nous avait insufflé un désir ardent de maîtriser notre destin. Parce que la génération précédente avait connu la guerre et la paix, et que nous avions survécu au chaos et à l’ignorance, nos enfants vivaient à présent dans le monde des trois « aucun » : aucune responsabilité, aucun sens des valeurs, aucun sentiment. Ils n’ont aucune compréhension de l’histoire, aucun intérêt pour leur famille et, en ce qui concerne les réalités du monde, ils sont complètement ignorants.
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dictionnaire chinois :
« Parler d’amour » est une forme d’activité sociale. Elle consiste à entretenir un sentiment amoureux ou une relation fondée sur l’amour. Il s’agit essentiellement d’un échange entre deux parties. En général, si cet échange est réussi, les deux personnes concernées se marient, vivent ensemble et élèvent la génération suivante. Les obligations morales impliquées sont les suivantes : premièrement, respecter l’égalité au sein du couple ; deuxièmement, assumer ses responsabilités ; troisièmement, s’aimer avec humilité.
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A notre époque, beaucoup de gens se mariaient non par amour ou par affection, mais par compatibilité révolutionnaire. Notre conception du sexe, des sentiments, de l’amour était très différente de la vôtre et de celle des jeunes de maintenant. Beaucoup de couples ne faisaient que parler d’amour, ils ne l’ont jamais connu ni osé suivre leurs sentiments…
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Videos de Xinran (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Xinran
Comme la majorité des adolescent.e.s de son âge, Xinxin est fille unique. La raison ? La politique de l'enfant unique en Chine, qui - de 1979 à 2015 - a contraint les couples chinois à n'avoir qu'un seul enfant, en sanctionnant financièrement de façon très dure les couples en ayant plusieurs. Mais voilà que - maintenant que cette politique n'a plus cours - sa meilleure amie, Xia, lui apprend qu'elle va être grande sœur. Pour Xinxin, cette révélation va avoir l'effet d'un électrochoc : elle aussi, elle le sait, elle le sent, veut être une sœur. Elle va alors découvrir qu'un lourd secret pèse sur sa famille...
Comme moi, vous avez probablement entendu parler de la politique de l'enfant unique en Chine, mais avez-vous vraiment idée des conséquences de cette politique dans ce pays, tout au long de 26 années de naissances uniques ? Non ?Je vous explique tout ça !
+ Lire la suite
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