Claymore, tome 24 : Les forces de l'enfer

Ce tome 24, intitulé "Les Forces de l'Enfer" n'est pas tip top alors qu'il aurait pu l'être voire aurait dû l'être…
Les Claymores font alliance avec les Exaltés des premières générations, qui nous fournissent un flopée de monstres d'une grande coolitude (mention spéciale aux frères d'armes Chronos et Lars, à Octavia la Jument Folle et cette saloperie d'Europe la Paresseuse) : le but est d'affaiblir et détruire Priscilla avant qu'elle n'arrive à réunir ses différentes parties… Car Cassandre possédée par Priscilla cherche toujours à rejoindre Priscilla possédée par la chose que sont devenues Raphaëlle et Lucielle.
C'est à se moment de Riful fait un come-back en revenant de nulle part après sa fusion avec Duff qui nous refont le coup de Sirène et Cayn dans "Devilman" (avec la Bête qui se pâme pour une Belle finalement bien plus monstrueuse qu'elle)… Enfin je vous dis ça, j'extrapole à partir de ce que nous montre le mangaka car il ne nous explique absolument rien : à plusieurs reprise dans les derniers tomes j'ai eu l'impression qu'il manquait des pages voire des chapitres… Quand il fait des fusions à la Go Nagai c'est bien, car le plus souvent elles font sens même si quelques fois cela part en vrille, mais quand il fait des fusions à la Akira Toriyama ce n'est pas bien car c'est toujours du fanservice grosbillesque… Et ici on retombe dans la guerre d'attrition entre celui qui aura la plus grosse capacité de régénération / vampirisation, et je vous passe Priscilla qui recouvre la mémoire (ou pas, j'ai perdu de fil de ses épisodes psychotiques qui sont un bordel sans nom) et Raphaëlle et Lucielle qui sortent de l'histoire dans une flaque de vomi… Si le combat entre l'Alliance Claymore / Exaltés contre Cassandre qui peu à peu réduit le nombre de ses adversaires n'était pas aussi bien fait, la note aurait été bien plus basse !

Enfin une bonne avancée dans l'histoire ! Avec le tome 23, celui-ci nous offre des réponses et un dénouement aux interminables combats qui avaient lieu. Ce n'est pas trop tôt, car la série a connu un passage à vide (tomes 17 à 22) qui a momentanément réduit mon enthousiasme pour elle…

En effet, le scénario s'est vraiment beaucoup allégé. À partir du volume 17, et ce, jusqu'au 19, Claire et ses amies ne font que rencontrer des personnages de plus en plus puissants : tout d'abord l'Abyssale Riful, puis les jumelles Beth et Alicia, puis la chose que sont devenues Lucielle et Raphaëlle, et enfin Priscilla… Les combats s'enchainent, les opposants apparaissent au compte-goutte, les blessures s'aggravent, mais les guerrières ne renoncent pas. C'est un déferlement de démonstration de force, rien de plus. J'avais l'impression de me retrouver dans Dragon Ball Z : gros méchant, gros méchant plus fort, gros méchant encore plus fort, gros méchant méga-puissant. Où est-ce qu'on s'arrête ?
Après le dénouement (qui n'en est pas vraiment un), l'histoire se répète encore du 20 au 22 : les Claymores livrent un combat contre les abominations, puis contre les guerrières d'outre-tombe, et enfin, contre les guerrières d'outre-tombe Exaltées. Seule la fausse mort de Miria m'a réellement choquée et tenue en suspense – tout comme seule la révolte des Claymores m'a émue pendant ces trois tomes.

J'ai regretté les premiers livres, où l'intrigue était nettement plus consistante. On découvrait l'univers De Claire, la double nature des guerrières, la toute-puissance de l'Organisation… Par la suite, le mystère est apparu autour de cette dernière, de l'origine des démons, de la raison d'être des sorcières aux yeux d'argent, et quelques réponses incroyables se sont dessinées (la meilleure partie de la série). Puis maintenant que l'auteur a dit tout ce qu'il voulait dire, il nous a balancé combats sur combats – pour nous faire attendre quoi ? La fin ? Quel dommage ! Tous les points forts que je trouvais à ce manga s'étaient envolés… Des batailles, des batailles, Claire n'apparaissait presque plus, l'Organisation était montrée sous son jour le plus machiavélique – du coup cet univers était devenu très manichéen – le scénario n'avançait pas (je survolais à peine les scènes de guerre, attendant le dénouement)… Que du mauvais ! du surenchérissement tout le temps, c'est lassant.
Par ailleurs, certaines failles ne m'ont pas échappées. Cela fait des siècles qu'existent les Claymores et les démons (533 ans d'après Wikipédia), et vous allez me dire que la guerre qui a lieu sur l'autre continent n'est toujours pas terminée alors que des dragons soutiennent un des partis ? Et qu'attend l'Organisation pour rallier son propre parti ? Malgré toute la puissance qu'elle a, elle ne peut toujours pas contrôler ses créatures ? Les Abyssaux et les abominations ne sont pas assez puissants contre les dragons ? Quels monstres doivent être ces bestioles, alors ?

En réalité, dans les volumes précédents, j'avais vu les Abyssaux comme des êtres ultimes. Logiquement, rien ne peut être plus fort qu'un numéro 1 Exalté. L'avantage, c'est que cela faisait une limite qui, selon moi, évitait les abus communs aux shonen et seinen. Or, Norihiro Yagi a fait trop d'exagérations avec Priscilla (cette fille ne montrera-t-elle donc jamais de signe de faiblesse ?). Comment Claire est-elle censée la tuer ? On commençait à peine à envisager le fait qu'elle puisse éventuellement battre un Abyssal avec l'aide de ses compagnes, mais Priscilla n'a absolument aucun point faible. Ce qui m'énerve le plus chez elle, c'est qu'on dirait qu'elle s'ennuie quand elle se bat.

Je dois cependant avouer qu'avec le tome 23, l'intrigue redémarre. Claire est de nouveau présente (elle m'avait manqué :)), de nouveaux indices sont laissés, de nouveaux personnages apparaissent, et on sait enfin à quoi ressemble le corps des Claymores ! 23 tomes qu'on se pose la question, et ils sont enfin assez gentils pour nous donner la réponse… Vu la réaction des brigands face à Thérèse au début de l'histoire, je m'attendais vraiment à quelque chose d'horrible (des morceaux de démons qui débordent d'une plaie refermée, une chair complètement tuméfiée, un oeil géant qui trône au-dessus de leur nombril…). Au final, c'est bien moins que ce que je pensais. Je me demande comment elles font pour se battre avec ça – les points de suture ne sautent jamais ? Et quand elles reçoivent des coups d'épée dans le ventre ? Dois-je le rajouter à la liste des incohérences ? Personne ne peut se battre avec ça – pas même elles !

J'ai pourtant l'impression que la série redémarre et que les tomes suivants seront riches en révélations – rien que les dernières pages du 24 m'ont tenue en haleine ! Il me tarde de voir sortir le tome 25 et de savoir quel tournant prendra la vie de ces personnages…

En rentrant dans une certaine librairie, j'ai craqué sur le tome 24 de la série. Il est vrai que ce tome s'avère être dans la continuité des précédents : graphisme et scénario brillants.
Le seul bémol de ce volume est qu'on reste sur sa faim (190 pages) car celui-ci est trop court et l'attente du prochain est encore longue. Allez Glénat, on veut vivement la suite.En effet, la publication des tomes est trop lente pour une série aussi magnifique, ce qui se fait au détriment de la série. Evangelion aussi avait connu le même sort, ce qui en a détourné plus d'un fan vers d'autres séries dont les parutions sont plus régulières.