Challenge ABC 2018-2019
12/26
Ainsi donc, les mots auraient aussi un genre caché, celui qu'on ne voit pas dans les dicos... Nan j'déconne je le savais, hein ! Je le sais bien qu'en tant que représentante du sexe féminin (je n'ose pas écrire femme, cela semble assez peu valorisant, si j'en crois ce que Yaguello nous dit des dictionnaires qui consacrent des pages à nous définir. Et c'est pas joyeux joyeux) je suis versatile, douce, capricieuses et que s'il me venait l'idée d'être entraineuse, j'allais devoir bien réfléchir à mon sport et à la manière de me présenter sur ma carte de visite... C'est fou, même dans les dicos, la condition féminine n'échappe pas à l'idéologie...
Je ne sais pas si le but de Yaguello était de faire un essai féministe, mais les mots qu'elle a chois montre bien (déjà, encore, toujours) que le sens des mots est aussi culturel. Et que si certains se féminisent bien à partir de leur masculin, d'autres ne passent pas du tout (autrice, même s'il commence à être accepté et utilisé. La 1ère édition du livre date de 1989) ou entre en conflit avec l'épouse de (l'ambassadeur, du colonel)... C'est agréable également de voir que certains termes ou certaines formules qui semblaient presque impossible il y a 30 ans comme autrice ou le fait de préciser "étudiants et étudiantes" semblent presque naturelle aujourd'hui.
Cet essai linguistique, s'il est érudit, est vraiment accessible. Il se présente comme un petit dictionnaire. Si beaucoup des entrées sont étymologiques et sémantiques, certaines contiennent également des prises de positions de l'auteure, voire un commentaire cinglant. Ca fait rire, sourire, pouffer et parfois souffler d'exaspération. A lire d'une traite ou à picorer (ou les deux)
A lire avant/après/pendant
le sexe des mots : un chemin vers l'égalité de
Claudie Baudino.