Un an c'est court quand la mort est au bout !
L'espérance de vie du docteur Julius Hertzfeld, un psychiatre de 65 ans atteint d'un mélanome, n'est guère plus élevée. Veuf depuis dix ans, le pauvre Julius ne sait plus à quel saint se vouer et la première personne qu'il contacte n'a pas vraiment une âme de Bon Samaritain...
De toute la carrière de Julius, Philip Slate est de loin le patient le plus antipathique. Asocial et obsédé sexuel, Philip a suivi une longue thérapie qui a malheureusement échoué vingt ans auparavant. Depuis cet échec, il a trouvé remède à son obsession dans la philosophie de
Schopenhauer et semble aujourd'hui ''entré sur les terres de la sérénité testiculaire''.
Installé comme Conseil en philosophie et désireux d'exercer le plus tôt possible le métier de psychothérapeute, il a besoin d'un tuteur. Julius accepte d'endosser ce rôle sous réserve que Philip passe six mois comme patient dans sa thérapie de groupe.
Le lecteur découvre avec Philip les sept personnes qui se réunissent chaque lundi au domicile de Julius, situé dans un quartier huppé de San Francisco.
Les échanges verbaux, francs et directs, tournent en grande partie autour de la sexualité des uns et des autres sans occulter les relations conflictuelles avec leurs proches.
La personnalité misanthrope de Philip, ses longs moments de mutisme, sa façon de se référer systématiquement à la philosophie de
Schopenhauer lorsqu'on sollicite son avis, exaspèrent dans un premier temps les patients, sous l'oeil d'un Julius perplexe qui peine parfois à cadrer les débats.
“La méthode
Schopenhauer” écrit par Irvin David Yalom en 2005 est un roman surprenant. Psychiatre de formation, l'écrivain américain réussit à sensibiliser le lecteur à deux de ses grandes passions : la psychologie et la philosophie.
Avant chaque séance hebdomadaire chez Julius, l'écrivain s'intéresse dans un court chapitre à la vie du philosophe
Arthur Schopenhauer né à en 1788 à Dantzig.
Platon et
Kant ainsi que les textes sacrés hindous ont inspiré l'oeuvre de
Schopenhauer, empreinte avec constance du tragique de la condition humaine.
Cette oeuvre a marqué les esprits des deux derniers siècles, ainsi le père de la
psychanalyseSigmund Freud s'inspira-t-il de la pensée du philosophe pour mettre en évidence l'importance sous-estimée des aspirations sexuelles de l'être humain.
“La méthode
Schopenhauer” est un roman vivant. Malgré les affres des différents personnages, sa lecture est loin d'être triste. de surcroît le lecteur a vraiment l'impression d'aborder, sans difficulté majeure, de nombreux concepts philosophiques.
Le personnage le plus sympathique du livre, le docteur Julius Hertzfeld, trouvera-t-il dans la formidable énergie de son groupe de patients la force nécessaire pour surmonter les angoisses de sa fin de vie imminente ?