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3,81

sur 535 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
S'octroyer un petit moment de plaisir en compagnie du psy le plus connu de San Francisco ne mange pas de pain. Alors que le tarif de ses confrères dépasse allègrement les 150 $ la séance, s'immerger dans l'univers d'Irvin Yalom est à la portée du plus grand nombre.
Voyons donc si “Mensonges sur le divan” procure un bienfait comparable aux autres romans de cet auteur généreux !

L'intrigue repose sur la personnalité bien affirmée de trois san-franciscains : une brillante avocate d'affaires, Carolyn Astrid, et deux psychothérapeutes, les docteurs Marshal Streider et Ernest Lash.

Marshal est un homme entre deux âges, quelqu'un d'ambitieux qui vise la présidence de l'Institut psychanalytique du Golden Gate. C'est un fervent partisan de la pensée freudienne selon laquelle la seule option offerte au thérapeute est l'interprétation, ni plus ni moins.

Marshal a dans sa clientèle, comme cela se pratique couramment, un jeune confrère, Ernest, dont il apprécie l'honnêteté intellectuel. Celui-ci profite de cette supervision pour approfondir ses connaissances psychanalytiques. Il se démarque toutefois de son aîné en faisant sienne l'idée jungienne que le psy doit inventer un nouveau langage thérapeutique pour chaque patient et se promet d'explorer au plus vite le fameux “entre-deux”, cette zone qui sépare le patient du thérapeute.

‘'Mensonges sur le divan'' devient pleinement réalité le jour où la très séduisante Carolyn entre pour la première fois dans le cabinet d'Ernest avec la ferme intention de se venger. Son mari, qui fréquente assidûment depuis cinq ans ce même praticien, vient de quitter le domicile conjugal la laissant seule avec leurs deux enfants. Pour elle il n'y a pas de doute possible : Ernest a encouragé son homme à prendre la tangente.

Irvin Yalom s'emploie à démystifier l'univers feutré de la psychanalyse tout en s'interrogeant sur le degré de latitude laissé à chaque thérapeute quant au choix du chemin menant à la guérison du patient.
De surprises en rebondissements, le lecteur se délecte de situations truculentes où perce parfois un érotisme du plus bel effet. Par certains côtés ‘'Mensonges sur le divan'' s'apparente à un vaudeville tant les occasions sont nombreuses de sourire en tournant les pages.

Irvin Yalom fait partie de mes auteurs préférés. Que de bons moments passés déjà à m'imprégner de son savoir et de sa joie de vivre !
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Carol, femme plutôt autoritaire, complètement barjot, vient de se faire quitter par son mari Justin, client assidu du psychanalyste Ernest Lash. En fait Justin a consulté pendant des années, alors qu'il n'arrivait pas à quitter sa femme, quelle que soit la technique utilisée, au grand dam d'Ernest et il a rompu parce qu'il vient de rencontrer une jeune femme. Ce n'est donc pas grâce à la thérapie, et cela ne présage pas forcément quelque chose de bon : il peut très bien quitter une femme autoritaire pour une autre du même style…

Carol furieuse veut se venger d'Ernest Lash : pour elle tout est de sa faute si Justin est parti et comme elle a eu des expériences traumatisantes lors de thérapies antérieures (viol) elle veut le piéger. Elle devient une de ses patientes, sous un faux nom et ne cesse de l'aguicher, de lui parler d'amour, de sexe durant chaque séance !

Or, Ernest veut justement tester une nouvelle approche sur le prochain nouveau patient qui se présentera à son cabinet en se montrant plus proche, se dévoilant davantage pour sortir de la relation thérapeutique traditionnelle et bien-sûr cela va tomber sur Carol, alias Carolyn…

Cela donne lieu à des séances hilarantes, où elle arrive en tenue hyper-sexy, veut s'asseoir à côté de lui, le quitte chaque fois après une étreinte plutôt chaude, lui fait croire qu'en dépit de son âge et de physique peu amène, bedonnant, elle est amoureuse de lui…

La manière dont Ernest réagit est bien étudiée, il tente de rester dans les clous qu'il s'est fixés, même si elle lui plaît bien alors que Carol éveille tout de même ses sens.

Irvin Yalom aborde très bien les différents sujets, tout ce qui peut se passer dans le cadre d'une analyse : le transfert et le contre transfert, la manipulation dans la psychanalyse, l'alliance thérapeutique, les supervisions indispensables pour ne rien projeter de soi sur l'analysé.

La relation entre Ernest et son superviseur, Marshal, sont loin d'être de tout repos, car Marshal jalouse secrètement de « jeune homme » qui a déjà écrit plusieurs livres alors que lui-même a des tas d'idées, de thèmes mais qui ne débouchent sur rien de concret. le moins qu'on puisse dire c'est qu'il aurait encore largement besoin d'être supervisé !

Il évoque aussi la société de psychanalyse et ses travers, où tous les coups sont permis pour évincer un analyste qui a commis une faute déontologique, alors que celui-ci est proche de la retraite, en phase terminale de cancer, on aurait pu se contenter de le mettre sur la touche, sans l'exclure avec perte et fracas, uniquement pour prendre sa place.

On croise aussi tous ceux qui ont compté (et comptent encore) dans la psychanalyse : Freud, Jung, Ferenczi, Rank, Reich …

Irvin Yalom évoque aussi l'empathie et ses limites : peut-on toucher les patients ? mais aussi, que peut-on révéler de soi, de sa propre vie au patient, pour le faire avancer ou s'en tenir à la neutralité bienveillante.

Et enfin, le problème de l'argent, dans la thérapie, mais aussi dans sa pathologie avec les joueurs compulsifs.

J'ai adoré ce roman, tout comme j'avais adoré « Et Nietzsche a pleuré » mais c'est un domaine où je suis comme un poisson dans l'eau alors, je ne suis probablement pas impartiale !

J'ai déjà « le problème Spinoza » en attente dans ma bibliothèque et bien-sûr « La méthode Schopenhauer » et « le jardin d'Épicure » entre autres dans ma PAL.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Voilà, je suis presque à la fin de ce roman et j'avais hâte de vous en parler...

Est ce que vous avez déjà lu un livre qui vous parle ? Vous pose des questions ? Vous sonde au plus profond de votre inconscient ?
Eh bien, ce roman le fait avec une telle ingéniosité que l'on s'y prend au jeu et vite on se retrouve sur le fameux "divan" (avouez que celui de la couverture est reposant !!!), là où se sont installés tour à tour les personnages de l'histoire : les patients.

Mais qui sont-ils ?? et que viennent -ils chercher ??

1- Belle, la femme belle, tourmentée, suicidaire et dont la hantise est le vide !
2- Justin, l'homme qui soigne son mal par un mal plus grave. Qui croit trouver le bonheur...mais ce n'est qu'un leurre.
3- Ernest le Psychothérapeute qui se fait superviser à son tour car il est aussi un homme qui hésite, se trompe et essaye d'appliquer une méthode non conventionnelle "la Thérapie-vérité".
4- Marshall, le grand expert dans le domaine, qui analyse, dissèque les mots avec aplomb, qui déconcerte par sa froideur preuve irréfutable de sa maîtrise.
5- Carol, la femme bafouée, humiliée et qui, une fois, sur le divan, met son pied à l'étrier pour une course à la vengeance. Et c'est là aussi que se dévoile tout l'art machiavélique de la Femme.

Les récits se croisent et les vies s'imbriquent l'une à l'autre dans le mensonge ou la vérité, nul ne peut le savoir.
J'ai trouvé ce roman riche et émouvant à souhait, un vrai coup de coeur.

Alors si vous voulez en savoir plus sur :
- le code déontologique de la psychothérapie
- les quatre sentiments fondamentaux
- comment plonger dans les abysses d'un homme ou d'une femme
- les dérapages dans cette profession
et beaucoup d'autres techniques et secrets, alors vous savez ce qui vous reste à faire !

Bonne lecture à tous et à toutes
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Ces deux citations sont un bon pitch du roman :
"(...) les psychiatres, tout comme les agents du FBI, sont particulièrement incompétents dès qu'il s'agit d'identifier les menteurs."
"(...) j'ai la preuve que les psys figurent parmi les proies les plus crédules."
Chassé croisé entre psychanalystes et patients dont les vies s'enchevêtrent, le récit nous guide dans l'univers controversé de la psychanalyse, de ses jeux de pouvoir, dans le monde impitoyable de ses instituts où le respect des règles prend des allures de dogme. Malheur à celui ou celle qui s'en écarte ou le remet en cause.
Amour, sexe, argent sont les moteurs principaux des échanges entre les patients et les analystes.
"Le fric, encore le fric, toujours le fric ! On peut parler d'autre chose, Carol ?"
Justification de l'injustifiable en référence aux grands maîtres de l'analyse :
"Très certainement, Jung n'avait aucun scrupule à sauter sur ses patientes."
"Vous parlez de l'amour psychanalytique comme d'une justification du troc."
Dans l'univers faussement réel du colloque singulier, où est la vérité nous demande l'auteur, plus souvent chez le patient que chez l'analyste et plus souvent encore chez ceux qui se trouvent en dehors de cet univers confiné et contraint par des règles obscures.
Seuls, Emile le portier du Club, le commissaire de police et le détective apparaissent comme des repères sûrs au milieu de la tempête qu'affronte le docteur Marshall Streider rétif à l'idée de se confier à des collègues ou à des proches.
Irvin Yalom joue à merveille du A sait que B sait que C connait d'qui n'est autre que son amant ou sa maîtresse, mais ne veut pas le révéler...très souvent il nous sert la farce de l'arroseur arrosé et on ne peut que le suivre.
Moments sublimes dans le roman, la description des rêves de certains patients :
"La semaine dernière elle a rêvé qu'elle était chez ses parents et qu'une pelleteuse attaquait les fondations de la maison."
L'évocation des similitudes entre la passivité du champion de poker habile à masquer les signes qui rendraient son jeu lisible et celle du psy est un autre moment fort du roman.
Pendant les 600 pages de ce roman fabuleux qui nous emmène aux frontières de la vérité et du mensonge, Ernest Lash, Marshall Streider, les psy Carol et son mari Justin, Shelly Merriman et sa femme Norma, collègue de Carol, Peter Macondo, Jess, les patients, font au mieux pour se sortir du labyrinthe inextricable que la vie les a conduit à construire autour d'eux.
Merci Irvin Yalom.
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Merci Babelio pour nous avoir conseillé la lecture de Mensonges sur le divan par Irvin D. Yalom.
Ernest Lash, psychanalyste reconnu, a décidé de bouleverser ses méthodes de travail, en adoptant une posture inédite dans le métier: être parfaitement honnête avec ses patients, se rapprocher d'eux grâce à la vérité. C'est sans compter la particularité de sa patiente-cobaye: Carol Leftman, brillante et féroce avocate, qui persuadée, qu'il a convaincu son marin de la quitter, a décidé de le piéger.
D'autres personnages, aussi croustillants les uns que les autres, vont également entrer en scène: le joueur compulsif, l'arnaqueur professionnel, le psychologue propre sur lui-même, persuadé d'avoir toujours respecté la déontologie... Et tout cela ne peut que conduire à une histoire pétillante à souhait, très bien servie par un style moderne et drôle, qui rend la lecture très agréable. L'auteur prend plaisir maltraiter ses confrères et leurs patients, et le lecteur s'en amuse beaucoup.

J'ai particulièrement aimé détester les hommes avec Carol et ses copines, au début du récit.
Cela a également été très intéressant de pénétrer dans le cerveau de ces psys qui se voient confier les secrets les plus intimes de leurs patients, sans jamais rien laisser paraitre de leurs pensées, et de découvrir davantage comment fonctionne la psychanalyse.
Enfin, je me suis régalée du début jusqu'à la fin, de ce bras de fer entre thérapeutes et patients, me demandant constamment: qui va sortir vainqueur de ce combat? Va-t-il réussir à s'en tenir à la ligne de conduite qu'il s'est fixé? Et la conclusion est d'autant plus délicieuse qu'elle est surprenante: les gagnants ne seront finalement pas ceux auxquels ont s'attendait...

En bref, une lecture légère et drôle, que je conseille à toute personne qui a envie de s'évader en riant, d'arrêter de se prendre la tête...Une bonne lecture de vacances finalement...
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Je vous invite à prendre place et à parler, à extérioriser toutes vos angoisses, à écarteler la coquille qui vous empêche de vivre votre vie normalement et surtout à livrer tous vos secrets.

Non, on n'est pas dans un confessionnal mais sur le divan d'un psychothérapeute.
Laissez-vous aller aux confidences !
Laissez-vous guider par cet hommes à travers les méandres du conscient et de l'inconscient.
Laissez-vous prendre par ce roman !!!!
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Livre que je dois à mes amies blogueuses après avoir lu une critique qui a éveillé mon intérêt chez Dasola " le problème Spinoza ». Dans les commentaires, Dominique recommandait "Mensonges sur le Divan" pour découvrir l'oeuvre de Irvin D.Yalom
Alors un énorme merci à toutes les deux et je vais me précipiter sur les autres livres de cet auteur.
Je dois préciser que je suis une aficionados de la série "in treatment" et dans ce roman, j'ai retrouvé tant d'aspects qui me plaisent.
J'ai toujours des scrupules à dévoiler l'intrigue d'un roman car je crains alors d'en dire trop et que vous n'ayez plus envie de le lire.
J'essaie quand même: à travers différentes cures de psychothérapie vous verrez a l'oeuvre , la sincérité l'amour,et la fin de l'amour, la passion du jeu, le deuil, une arnaque absolument géniale, la vengeance... Vous découvrirez les motifs profonds des comportements humains , les rivalités entre psychothérapeutes et les différentes écoles analytiques, comportementale set autres beaucoup plus fantaisistes .
Tout cela raconte avec un humour à la Woodie Allen, très juif New-yorkais en tout cas .
Si vous, ou un de vos proches, a eu besoin d'une psychothérapie pour se reconstruire , je pense que vous y retrouverez des moments que vous avez vécus .
Je m imagine que les praticiens doivent s'amuser de ce genre de romans écrit par l'un des leurs.
Mais vraiment la raison essentielle pour laquelle j'aime ce genre d'histoires c'est qu'elles donnent confiance dans l'être humain.
On peut tous trouver en soi des raisons d'avoir confiance dans la vie, même si, comme les personnages de cette histoire on se laisse égarer par l'appât du gain , la soif de vengeance ou autres motifs peu avouables.
J'oubliais un détail.... l'intrigue est très bien construite sur la 4° de couverture, je lis : " un éblouissant thriller psychanalytique" éblouissant je suis d'accord , thriller un peu moins mais ce qui est certain c'est que le suspens est tenu jusqu'à la dernière ligne et même après ...
J'espère que je n'ai rien dévoilé mais que je vous ai donné envie de vous y plonger.

Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Dans ce roman érudit et furieusement drôle, Irvin Yalom met en scène deux psychanalystes californiens Ernest et Marshal qu'il confronte à des situations délicates que tout leur savoir théorique ne leur permet pas forcément de résoudre.
Ernest est l'objet de sollicitations érotiques pressantes de la part d'une patiente Carolyn qui cherche en fait à se venger de la rupture à laquelle son mari s'est enfin décidé après de longues années d'analyse menées par ce même thérapeute.
Marshal victime de son appât du gain, devient la cible d'un escroc de haut vol qui sous couvert d'une courte thérapie, met à profit cette relation pour le dévaliser.
Au fil des aventures vécues par les protagonistes, Irvin Yalom lui même thérapeute depuis de longues années, dispense de précieux renseignements sur la démarche analytique sans occulter les difficultés auxquelles se heurtent les professionnels qui doivent parfois faire preuve d'un grand savoir faire pour venir en aide à leurs patients.
Loin de placer ses confrères dans une tour d'ivoire inaccessible, l'auteur apporte la preuve qu'ils sont des gens comme les autres et même qu'ils peuvent aussi avoir de sérieux problèmes illustrant le célèbre proverbe selon lequel les cordonniers seraient toujours les plus mal chaussés !
Un message d'espoir traverse les pages de ce délicieux roman : une cure même non recherchée pour elle-même, peut conduire le plus récalcitrant des patients à se remettre en cause et à identifier ses vieux démons pour vivre mieux à l'avenir.
Un moment de pur plaisir que la lecture de ce roman intelligent et bien construit qui ravira ceux qui s'intéressent à la psychanalyse et aux thérapies comportementales.
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Formidable. A lire,biensûr, par tout ceux qui font une psychanalyse ! mais tous les autres vont bien rire. Un roman intelligent.
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malgré mes craintes d'un roman trop cérébral sur la psychanalyse, j'ai passé d'excellents moments avec ce thriller.
Instructif parce qu'à travers les personnages, on découvre des approches et logiques très diverses.
Drôle parce que la nature humaine est toujours surprenante.
Incisif en mettant en avant la déconvenue des psys les plus brillants et/ou les plus exigeants des autres.

Un auteur que je ne connaissais pas mais qui donne envie d'aller plus loin.
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