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Une fois de plus, nous allons être plongés dans l'univers des sourds et malentendants et assister à des oppositions entre methodes.

Dans ce volume nous commençons par suivre le voyage de l'un des professeurs de l'école, M. Ôsone. Il part aux États-Unis pour étudier les méthodes utilisées dans ce pays.
Il va y rencontrer Helen Keller. Une femme à triple handicap qui pratique elle la dactylologie. On luit trace les lettres des mots au creux de la main et elle comprend ainsi.
De retour au Japon, ce dernier va s'atteler à remanier la méthode japonaise et une dactylologie est rendue publique en 1931.

Un autre professeur, M. Fujii, partit lui étudier les différentes méthodes en Europe.

Les mêmes constats s'imposent à eux. Après des périodes où la méthode oraliste domine tout, certains reviennent à des pratiques mixtes pour le bien des enfants.
C'est cette voie que souhaite prendre Kiyoshi Takahashi dans son école en créant la méthode O.R.A.. Il souhaite séparer les élèves en 3 groupes : oralisme; oralisme, langue des signes et dactylologie ; et langue des signes et dactylologie. le "but est d'entreprendre une éducation adaptée à chaque élève pour éviter toute forme d'échec de l'apprentissage".

Le 29 janvier 1933, une réunion de tous les directeurs d'école du pays est organisée avec le ministère de l'éducation etc. L'oralisation est plébiscité. Seul contre tous, Takahashi va essayer de défendre sa position mixte pour une prise en compte de chaque individu, mais sans réel succès.

Un nouveau drame s'abat sur le Japon et sur l'école. le 21 septembre 1934 un typhon touche la région d'Õsaka, l'école est en grande partie détruite.
Dans la ville on dénombre 1800 morts et 900 000 sinistrés.

En 1940, le chantre de l'oralisme Japonais Yoshinosuke Yoshikawa met fin à ses jours. Sa fille dit que peu avant sa mort il était marqué par son échec. Il ne parvenait pas à obtenir les mêmes résultats avec ses élèves grâce à la méthode oraliste qu'avec elle. Il regrettait aussi de l'avoir isolé des autres sourds en la privant de la langue des signes.
Elle rejoignit alors l'école d'Õsaka comme enseignante et pour enfin apprendre la langue des signes. Mais après quelques années elle reprit sa place dans la méthode oraliste en en prônant à nouveau sa supériorité.

Avec la fin de la guerre, la société changea beaucoup. La constitution garantissait l'égalité de tous les citoyens ce qui suscita beaucoup d'espoir pour les sourds.
La création de la Fédération japonaise des sourds fut également une avancée.

Mais un nouveau combat se profilait pour les défenseurs de la langue des signes. En effet progressivement, le pays se tourna vers la "rééducation auditive" avec les prothèses pour réhabiliter l'ouïe au maximum. Associé à l'oralisme, cela excluait de nouveau la langue des signes.
On vit même le mot "muet" être supprimé du nom des écoles spécialisées.

Je referme ce dernier volume avec le sentiment d'avoir appris beaucoup de choses mais de façon assez légère et agréable grâce au média manga. Cette lecture fut un réel plaisir. Un grand merci à la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne d'avoir investi dans cette série.
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En début d'année, j'explorais toujours le monde des mangas ; ne sachant pas si j'allais accroché, j'avais juste emprunté le premier tome notamment parce que le thème m'avait inspiré figurant parmi les sujets qui m'intéressent le plus.

Cette découverte fut une révélation...

Jusqu'à présent, je n'avais pas eu l'opportunité de lire les suites. Faut dire que 2015 n'est pas une bonne année livresque. Pour être honnête, c'est un peu chaotique sur ce plan-ci. Peu importe. Grâce aux prêts rallongés durant la période estivale, j'ai eu le loisir d'emprunter - en juin - tous les tomes pour les ramener à la maison.

Dans l'optique de lire la saga dans son intégralité, j'ai pris le temps de relire le premier tome. Pourtant, tout était encore frais dans ma tête ; comme si je l'avais lu la veille alors que cela remontait à plusieurs mois auparavant.

Le thème

Au travers des couvertures, jolies, bien réalisées, il est difficile de deviner le thème principal. L'orchestre des doigts est un magnifique titre pour conter les origines de la langue des signes au Japon. Ce présent ouvrage replace le lecteur dans le contexte historique de l'ère Taishô (1912-1925), où la surdité était alors synonyme de "débilité mentale", surtout en ce qui concerne les enfants sourds de naissance.

En 2015, voir des personnes signées est une chose normale à mes yeux. Pourtant, les sourds n'ont jamais eu la vie facile. Ce premier tome est à la fois JUSTE et FORT car le lecteur peut constater toute la dureté de cet handicap. Comment fait-on pour communiquer avec autrui quand on n'entend pas, quand on ne sait pas parler, ni lire, ni écrire ?! Comment fait-on pour communiquer avec le monde ?! Dans ce premier tome, on trouve la réponse grâce à un professeur qui fera preuve de patience envers un garçon qui ne possède que l'agressivité pour s'exprimer. Même si cela m'a fendu le coeur, je trouve que l'évolution est magnifique.

Cette saga - au travers de la langue des signes - instruit le lecteur face à la situation des sourds au japon dans les années 1912 en moyenne. Je ne connais pas du tout la culture japonaise mais naître sourd là-bas, à cette époque-ci, offrait une vie difficile aux personnes sourdes. Pour eux, ils étaient difficile de s'instruire, d'apprendre à lire, à écrire ; difficile de s'insérer dans la société afin de gagner sa croûte. Au travers de toutes les planches, j'ai été touchée par la situation des uns et des autres. Comment peut-on réussir à construire sa vie dans de telles conditions ?! Comment peut-on être heureux alors qu'on est considéré comme des êtres inférieurs ?! Depuis que j'ai lu cette saga, je me sens plus riche humainement, plus riche de savoirs également.

Le récit

Je ne sais pas si je peux réellement parler de récit ou d'histoire. Bref, l'assemblage des planches est cohérente. Il y a un véritable fil conducteur entre les tomes. Dans le premier volume, le lecteur découvre plusieurs éléments : un professeur amoureux de la musique, des enfants sourds, la langue des signes, un enfant incapable de communiquer avec autrui.

Il y a beaucoup d'éléments qui représentent la force de ce récit. En premier lieu, je pointerai du doigt la difficulté à communiquer quand on n'entend pas, qu'on ne sait pas parler, écrire ou lire. Ensuite, il y a les partisans de la langue des signes et ceux qui sont absolument contre cette gestuelle. Osamu Yamamoto a énormément insisté sur cette dernière car elle fait partie intégrante de l'origine de la langue des signes au Japon. D'un côté, ceux qui sont pour, de l'autre, ceux qui sont contre. Une véritable guerre qui est relatée au travers de ces planches. Toujours est-il que ce récit est riche d'information. En ce qui concerne ce dernier, je m'arrête aux quelques mots ci-dessus afin de ne pas dévoiler plus que nécessaire. Pourtant, il y aurait tant à évoquer, croyez-moi !

Pourquoi devriez-vous lire ce manga ?

L'orchestre des doigts est un manga qui a deux aspects fondateurs : le monde des sourds et une peinture historique précise du Japon du début du 20è siècle. Entre les deux, il y a un point commun : la discrimination envers les sourds et les classes sociales pauvres.

De plus, un impressionnant travail graphique a été réalisé par Osamu Yamamoto ainsi que ses assistants. Au final, le résultat est incroyable. Les personnages ont de la profondeur. le décor ainsi que les paysages ne sont pas en reste. Il y a des scènes qui sont saisissantes par le réalisme apporté. C'en est bluffant au point que je me suis attachée à certains personnages... dans un manga, s'il vous plaît.

Malentendante, je trouve par moment que c'est l'enfer. Pourtant, ce n'est rien en comparaison de toutes ces personnes représentées dans ce manga, je suis chanceuse. Incapable de me mettre une seconde à leur place, d'essayer d'imaginer leur calvaire, je suis admirative de leur courage, de leur force également. C'est pour cela que je suis heureuse d'avoir découvert cette saga. J'ai pris énormément plaisir à la lire puis à la partager via cette chronique. En retour, j'espère que vous éprouverez un minimum de satisfaction à la lecture. le jour où vous plongerez dedans, pensez à moi en me laissant un petit commentaire sur les réseaux sociaux.

Dès que cela me sera possible, je compte m'offrir cette saga. Elle possède toutes les qualités nécessaires pour rejoindre ma bibliothèque personnelle. Sincèrement, L'orchestre des doigts est un manga de toute beauté. de plus, il est basé sur des personnes ayant réellement existé. C'est une archive à chérir en la mettant entre toutes les mains.

Lien : http://bookmetiboux.blogspot..
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L'orchestre des doigts relate la vie d'un jeune enseignant dans le système éducatif des enfants sourds au Japon au cours du siècle dernier.
Ce manga en 4 tomes est très touchant et vibrant d'émotions. Je n'ai pas tellement accroché avec les dessins mais les faits retranscrits (mélange de réel et de fiction) sont tellement intéressants que je suis passée outre sans souci. Mon seul regret : j'ai trouvé l'organisation du récit un peu brouillon à certains moments.
En bref : à lire absolument pour sa culture personnelle !
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« Que mes doigts engendrent la musique dans le coeur de ces enfants. »

C'est à regret que j'ai lu ce tome 4, car cela signifiait que j'allais quitter des personnages qui me plaisaient.
Notamment le professeur (devenu directeur) qui est bon. Il veut le meilleur pour les sourds et je comprends ce combat qui a été le sien.
Ce dernier tome est beaucoup dans l'émotion, dans la lutte pour faire admettre que langue des signes et oralisation ne sont pas opposées et peuvent se compléter...
Je l'ai déjà écrit mais côtoyant de près la communauté sourde, je ressens cette façon de penser au plus profond de mon être et cette série ne peut qu'être un coup de coeur.....

« Quoi qu'il arrive, on ne peut arracher la langue des signes des mains des sourds. »

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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En 2 jours et demi, j'achève la lecture des 4 tomes de l'orchestre des doigts. Ce tome est moins bouleversant que les précédents. C'est un tome marquant le courage et l'abnégation, le don de soi pour autrui du directeur Takahashi. Ce sentiment est encore puissant et beau jusqu'à la fermeture du tome. Les générations qui le suivent poursuivent son combat. C'était vraiment une excellente découverte !
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Japon, 1913. C'est désillusionné que Kiyoshi TAKAHASHI quitte le milieu rural dont il est originaire. Ses rêves son brisés, il souhaitait faire de la musique, mais son frère aîné, chargé de famille depuis la mort de leur père, s'y est opposé.

A Osaka, il obtient un poste d'enseignant dans une école qui délivre son enseignement à des enfants sourds-muets et des enfants aveugles. Sur place, il apprend qu'on lui confie un poste de professeur de musique.

Tout est sujet à découverte : côtoyer des sourds, constater leur difficile voire improbable acceptation dans une société japonaise encore très fortement rurale, découvrir un nouveau mode de communication...

Touché par la situation d'Issaku, un jeune sourd au comportement violent, Kiyoshi va rapidement investir sa fonction et protéger farouchement la Langue des Signes.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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très bon manga, très bonne série

l'histoire ne m'attirait pas vraiment au départ mais après le 1er tome je n'ai eu qu'une envie : continuer.

Les dessins sont très jolis et l'histoire est vraiment très bonne.
Elle est basée sur des faits historiques avec l'éducation des sourds et muets au Japon au début du 20ème siècle.
Le sujet de l'handicap est rarement évoqué dans le monde du manga et là ça vraiment été bien traité. C'est important de prendre du recul et d'apprendre des choses sur ce type de sujet.
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EXTRAIT "Ce n'est pas mon volume préféré des quatre. Je retrouve moins ce paysage fait du Japon, tel qu'on le voyait dans les trois précédents. Mais comme on aborde la période de la seconde guerre mondiale, on peut penser que l'auteur aura préféré ne pas s'étendre dessus pour ne pas se montrer trop en digression. J'imagine qu'il aurait été difficile de traiter rapidement cette période, en toile de fond de l'histoire principale."
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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surdité
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Le quatrième et dernier tome se fait vraiment le théâtre du face à face entre les deux méthodes oraliste et gestualiste. On y voit Kiyoshi Takahashi lutter corps et âme pour que les sourds puissent continuer d'exister par le biais de la langue des signe, pour que le gouvernement ne l'interdise pas.
L'école d'Ôsaka se fait le dernier bastion de la méthode gestualiste sans pour autant s'enfermer dans un carcan conservateur idiot : elle envoie des émissaires de par le monde pour voir ce qui se fait ailleurs, mais aussi les résultats du passage à la méthode oraliste. Ce qui leur permet d'adapter leur discours en conséquence et de prendre de la distance.

Un album fort en émotion et avec un enjeu colossal en ce qui concerne l'avenir (attention, ce manga relaté des faits vieux de près de 80 ans) des sourds japonais.

La suite à lire sur BenDis
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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