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EAN : 9782021144024
336 pages
Seuil (01/02/2018)
3.3/5   15 notes
Résumé :
Au canton nord-est de Gaomi, le pays littéraire de Mo Yan, les histoires deviennent paraboles et légendes. Chien blanc et balançoire est le premier récit ainsi ancré dans sa terre, dans les souvenirs de sa jeunesse. Très vite, d'une nouvelle à l'autre, il mène son lecteur dans un monde outré, violent, souvent décalé, où le comique grossier fait, paradoxalement, surgir une étonnante finesse de sentiments. De La Femme de Commandant à Grande Bouche (la "grande gueule" ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre est un recueil de six nouvelles, écrites entre 1983 et 2004. C'est l'ouvrage le plus récent de Mo Yan publié en France.
Pour commencer à connaitre un peu cet écrivain, ce livre me semble une bonne entrée dans l'oeuvre de ce maître.
On y retrouve l'univers de son enfance dans la région de Gaomi (Shandong, région cotière entre Pékin et Shanghai. région où se trouve la célèbre Qindao, ville construite par les allemands en 1898 et où se brasse depuis 1903 la célèbre Tsingtao, la moins mauvaise des bières chinoises!).

Le point commun à ses nouvelles : La ruralité, la vie et ses difficultés à la campagne.
Les personnages sont entiers, marchant vers leur destin sans qu'aucune force ne puisse les arrêter.
Devant la beauté de l'écriture, on se demande si le décor est posé pour permettre à l'auteur d'étaler son talent ou si c'est l'écriture qui magnifie le paysage. Mo Yan est extrêmement doué quand il s'agît de peindre la ruralité avec des mots.
Les histoires sont brèves , 80 pages maximum, indépendantes . La tristesse et la dureté de la vie qui y sont exposées sont à nouveau ici compensées par cette faculté chinoise à accepter son destin et tenter de rebondir avec fatalité et persévérance.
Coup de coeur pour la nouvelle au titre éponyme à l'ouvrage, une histoire dont la chute est bouleversante .

Mo Yan est un auteur connu certes , mais qui n'a pas la notoriété qu'il mérite malgré son prix Nobel.
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Sept nouvelles balaient l'histoire rurale de la Chine, ça se passe à diverses époques entre la guerre de libération et la post-révolution culturelle (après que les jeunes instruits envoyés en rééducation dans les campagnes sont rentrés chez eux). C'est à dire l'histoire telle que l'a connue Mo Yan dans son canton de Gaomi.

Mo Yan est un formidable narrateur de la société chinoise et de la comédie humaine. Il raconte le monde dans sa complexité et ses contradictions et met en scène avec brio une société éclatée entre les traditions du monde d'avant et l'élan à marche forcée de la Chine nouvelle.
On y rencontre l'humain dans tous ses états : hommes, femmes ou enfants, grand-pères, mères, époux, étudiants, écoliers, paysans, militaires, artisans, aubergistes, chefs de district ou de parti, brigands, qu'ils soient frustes, raffinés, cultivés, stupides, puissants, bons ou mauvais, ratés ou pauvres, sourds ou aveugles. Ses histoires sont peuplées de cons, de petits malins, de frimeurs, de salauds, de bons ou mauvais bougres, de courageux, de fanfarons, de menteurs, de couards, de prétentieux… à tous les étages de la société. Toujours aux prises avec des rivalités, des frustrations, des jalousies, des trahisons, ou simplement des concupiscences ou des gourmandises. le Balzac des campagnes raconte à la fois la sociabilité paysanne et les valeurs familiales et ancestrales, le choc des cultures entre modes de vie paysans et transformations politiques et économiques, et met en scène les conflits, les enjeux, la mauvaise foi, la brutalité, l'orgueil, l'obstination, le dévouement...

Cette acuité avec la quelle il regarde l'humain, il l'exerce aussi sur les animaux : chez Mo Yan, les ânes, les chiens, les chevaux, même les cochons ont une âme qui en fait des témoins, ou des compagnons, ou des victimes de l'homme. Sans oublier l'humour et une dérision certaine face aux absurdités d'un monde en plein bouleversement, où se côtoient paysans pauvres ou moyen pauvres, propriétaires, chefs de district, chefs militaires, ceux qui ont le pouvoir, ou l'envient, ou le côtoient, et une réalité obstinée : les paysans sont ceux qui triment et qui trinquent (aux deux sens du terme) et l'humain reste humain, quel que soit le système politique qui l'encadre.

Mo Yan est aussi un formidable narrateur de la nature, il capte l'air du temps, les couleurs de l'atmosphère, le bruit de la rivière, la couleur du sorgho, de la poussière… La nature est toujours magnifiquement, intrinsèquement présente. Bref, Mo Yan est un très grand écrivain.
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J'ai découvert cet auteur par le biais d'un de mes collègues. J'espère qu'il ne m'en voudra pas trop de ne pas avoir réussi à entrer dans cet univers chinois contemporain.
A l'instar du théâtre traditionnel de marionnettes de papier, les personnages semblent dessinés et danser au gré du vent et de leur destinée, parfois frêles, malgré leur tonicité et leur force à supporter la dureté de leur vie. J'ai rencontré très peu de descriptions, qu'il s'agisse des paysages, de la psychologie ou du physique des personnages, ce qui m'a quelque peu déstabilisée. En lisant ces nouvelles, j'ai aussi pensé à la littérature du Moyen-Age qui peint des personnages parfois sans perspective, sans relief, un peu comme pour illustrer, là-aussi, des conditions de vie précaire, une obligation à regarder devant soi sans se lamenter sur son sort.
Je ne terminerai pas ce livre, mais je réitérerai l'expérience avec un roman. Ces nouvelles m'ont permis de découvrir un monde qui m'est inconnu.
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il s'agît d'un recueil de 6 nouvelles dont il semble, d'après la traductrice en langue française attitrée de l'auteur, que ce soit une excellente mise en bouche de l'oeuvre très conséquente du Monsieur.
Toutes les nouvelles ont comme terreau le canton d'origine et la jeunesse de Mo Yan.
Il est vrai que ces nouvelles sont pleines d'outrance, de violence, de crasse de misère sociale et intellectuelle. La découverte aussi de classes malgré les efforts de Mao Tsé dông pour les abolir. J'ai eu du mal a y trouver de la finesse... Ce qui est intéressant pourtant, c'est le fait que c'est un auteur "autorisé" par le pouvoir chinois qui ne voit pas dans cette oeuvre à l'arrière plan, la société veule, malheureuse, fataliste, violente, mais pourtant forte et courageuse, que n'a pas réussi à détruire le rouleau compresseur communiste.
Du point de vue littéraire, je trouve l'auteur un peu pauvre aussi, peut-être cela tient-il à la langue chinoise qui laisse peu de place aux nuances paraît-il. En tout cas, cette lecture fût une découverte pour moi de Mo Yan et je vais en rester là.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il m'a reproché d'avoir quitté mon poste sans autorisation mais a loué mon dévouement pour le peuple. Cette dialectique de l'un qui se divise en deux, je l'ai apprise à l"école.
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Au pays, les femmes sont belles ; au fil des dynasties, certaines ont été choisies pour aller à la cour impériale. De nos jours, quelques-unes encore sont vedettes de cinéma à la capitale, je les ai vues, elles ont cette allure et ne lui sont pas tellement supérieures. Si elle n’avait pas été ainsi défigurée, elle serait sans doute devenue une grande actrice. Il y a une dizaine d’années, elle était belle comme une fleur, ses yeux brillaient comme deux étoiles.
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Un peu de poésie avec ce dicton des campagnes chinoises.
"Femme non mariée a seins d'or, femme mariée seins d'argent, femme et mère mamelles de chienne".
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Vous en connaissez, vous, des petits enfants qui ne sont pas gourmands ? Si on n’est pas gourmand, alors on n’est pas un petit enfant. Les grandes personnes aussi sont gourmandes ! Vous, quand vous voyez des pains farcis à la viande de mouton, est-ce que l’eau ne vous vient pas à la bouche, à vous aussi ? Mon papa a mangé deux pains à la viande de mouton, à sa place, vous en auriez peut-être mangé trois, ou quatre, ou cinq ou six et même si vous en aviez mangé six, vous ne feriez quand même pas partie du Corps pour le retour au pays.
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Nul besoin de parler des yeux ni du nez de Gracieuse, ses dents à elles seules suffisaient. Elles étaient blanches, avec des reflets bleutés, de chacune on aurait dit de la porcelaine ou du jade, elles scintillaient dans sa bouche comme des perles. Cette impression de luminescence que nous avions ressentie, elle était due à cette dentition. Elle était la composante majeure de son lumineux sourire.
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Videos de Mo Yan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mo Yan
Présentation de l'album "La Bourrasque" de MO Yan, prix Nobel de littérature, illustré par ZHU Chengliang. Publié aux éditions HongFei, septembre 2022. Après une belle journée au champ, un enfant et son grand-père résistent ensemble à l'adversité.
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