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Critique de zorazur


Le Journal de Ma Yan a été récupéré in extremis par une équipe de journalistes qui parcourait, presque par hasard, une région déserte et désolée de Chine, misérable, bien tenue à l'écart des booms économiques et autres réussites explosives. Une région où les enfants doivent apporter leur sac de riz dans leur internat s'ils veulent manger..
Un jour, les parents de Ma Yan lui annoncent qu'elle ne peut plus aller à l'école : ils n'ont plus les moyens de payer le transport, la scolarité, le sac de riz. Car le tour est venu pour son petit frère d'aller à l'école, et dans cette Chine encore imprégnée de rites et de traditions, les garçons sont prioritaires (à noter que dans cette région à l'écart de tout, la famille de Ma Yan a été préservée de la politique de l'enfant unique).
Ma Yan est désespérée. Ma Yan veut aller à l'école, apprendre, se construire un avenir. Elle écrit tout cela dans son journal, avec des accents vibrants d'émotion. Sa mère partage son désespoir, mais n'a pas le choix, elle non plus.
Et ce jour-là, par miracle, passe cette équipe de journalistes. La mère de Ma Yan leur remet le journal, comme le plus précieux des trésors. Ils le font traduire, et s'imprégnent du désespoir de cette toute jeune fille à laquelle un destin funeste refuse le droit à l'instruction - l'un des droits les plus essentiels de l'être humain.
Alors une chaîne de solidarité se noue en faveur de Ma Yan et des autres enfants de son village. Des fonds sont mobilisés, la générosité des uns et des autres prouve que la solidarité existe, et n'est pas un vain mot, à l'initiative de cette équipe de journalistes.
Aujourd'hui Ma Yan a grandi, elle a fait des études. D'autres enfants ont bénéficié dans son village, dans sa région, de cette solidarité qui s'est déclenchée, finalement, par le plus grand des hasards.
Car si les journalistes étaient passés un peu plus loin ou étaient passés dans le village une heure plus tard, rien de tout cela ne serait arrivé, et le destin de Ma Yan et de bien d'autres enfants aurait été bien différent.
J'ai offert ce livre à de nombreux jeunes, en disant à chaque fois à leur parents : Lisez le aussi.
Tout ceci est arrivé au début des années 2000. Ma Yan est aujourd'hui une jeune femme qui très certainement a pu grâce à cette solidarité faire les études dont elle rêvait. D'autres petites filles, des garçons aussi de cette région pauvre entre toutes ont été soutenus grâce à cette chaîne mise en place par quelques journalistes. Même s'il reste tant à faire, cette histoire plus vraie que toutes les histoires vraies montre bien que quand ils rencontrent la volonté d'une petite fille, solidarité et générosité ne sont pas des mots que l'on invoque en vain.
Alors ceux qui liront cette critique : faites lire le Journal de Ma Yan à vos enfants et à tous les jeunes de votre entourage. Surtout le jour où ils vous diront qu'ils en ont assez de l'école.

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