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Critique de Bartzella


C'est la première fois que je lis un auteur chinois et quelle belle aventure ce fût pour moi en cette contrée inconnue.
Après avoir lu de magnifiques critiques sur ce petit roman, j'ai eu bien envie d'aller voir aussi quelles émotions en ressortiraient. C'est un récit tout en couleurs, en sons, en mots de soie.

"C'est toujours mieux de vivre que d'être mort."

Ce petit livre se lit un peu à la manière d'une fable.
Dans un village montagneux dont la région est frappée par une sécheresse impitoyable, tout le monde s'en va, sauf un aïeul et son vieux chien aveugle, qui, incapables de marcher trop longtemps, resteront sur place à veiller la seule et unique pousse de maïs dans leur champ (et dans tout le village). le vieil homme, avec son chien, fera tout ce qu'il peut pour la maintenir en vie et l'aider à grandir, peu importe les difficultés. Les ressources se raréfient mais, coûte que coûte, ils vivront, ensemble, du mieux qu'ils le peuvent. Dans le silence et la solitude, quand presque seulement les rayons du soleil ont du poids et font du bruit, ils seront l'un pour l'autre d'une compagnie capitale. L'un ne pourrait sans doute exister sans l'autre.

"Je suis vieux, vraiment je suis vieux. Il dit, vieux et étourdi, au point que je ne distingue plus le bon du mauvais. Il prononçait son mea culpa à mesure qu'il le pensait, déroulant sa litanie de reproches comme une longue liane."

Sous un soleil de plomb, sur une terre craquelée, affamés et assoiffés, nos deux amis devront quand même faire preuve d'ingéniosité pour que leur épi survive, lui aussi. C'est surtout pour lui qu'ils sont restés, après tout, peut-être leur unique espoir. Et non juste pour eux mais pour ceux qui reviendront, plus tard. le temps passe, l'aïeul cherche une eau de plus en plus rare, de plus en plus loin, puis avec le vieux chien aveugle, tentent d'empêcher les rats de s'en prendre à leur épi de maïs ou même à eux. Les loups s'en mêlent aussi.

"La lutte se déroulait comme un pont suspendu entre leurs regards; le pont oscillait, grinçait à chaque battement de paupières."

Les journées passent, le labeur est dur.

"Le temps s'écoulait dans le plus grand calme, pareil à une mer d'huile."

Parfois, certains jours, l'aïeul a des pensées un peu plus négatives...

"Cette attente prolongée déclencha une bruine d'affliction dans le coeur de l'aïeul."

Mais l'espoir demeure, pourtant.

"Depuis cinq mois, il n'avait plus vu autant d'herbe verte, il avait presque oublié à quoi ressemblait une prairie. Il y avait là des roseaux, des fleurs rouges et blanches, alternant avec d'autres encore. Dans la chaleur étouffante, cette épaisse saveur verte, humide et sucrée, s'insérait soudain, se déployait, murmurait le long du ravin."

Ce petit roman est écrit d'une plume ravissante, puissante et douce. le texte est toujours très beau, riche en descriptions, poétique et c'est avec plaisir que l'on survole les paysages, les émotions et l'incroyable lien qui unit le vieil homme, son chien et l'épi de maïs. Si le chien ne répond pas avec des mots, il se comporte comme s'il les comprenait tous. C'est une ode à la vie, au temps qui passe, inexorablement, pour chacun de nous. C'est vraiment touchant. Un texte qui pourrait s'avaler en seulement quelques heures mais où il fait tellement bon de les lire lentement et de prendre le temps. Comme si c'était des jours, des mois, des années...

Merci à HordeduContrevent, HundredDreams et plusieurs autres Babeliotes dont les merveilleux billets auront contribué à élargir mes horizons de lecture ! Babelio est une véritable mine d'or pour nous, lecteurs.

LC THÉMATIQUE DE FÉVRIER : LES PETITS LIVRES
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