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Jean Bonnefoy (Autre)
EAN : 9782070420803
477 pages
Gallimard (08/10/2003)
3.44/5   16 notes
Résumé :

1533. L'Italia Federata a conquis le Nouveau Monde. A Firenze, Lodovico Ariosto, poète et conseiller de Damiano de Medici, est pris en étau entre les factions rivales qui se disputent le pouvoir. Telle est la realtà. Le poète s'évade en écrivant une suite à son Orlando Furioso. Et dans cette Amérique de rêve, il devient Ariosto le héros qui, monté sur son hippogriffe fabuleux, va défendre les Cérocchi contre les sorts et les sorciers. Telle est la fantas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'ai découvert ce livre en préparant ma liste “Plumes féminines en SFFF”. C'est ainsi que j'ai lu la critique de Relax : un vrai coup de coeur pour lui et donc je me suis laissée tenter.

Avant de commencer ma critique, je dois avouer que je ne sais absolument rien de la Renaissance italienne… mais l'affaire Henri VIII/Anne Boleyn ça oui (quand même ^^). Quoi qu'il en soit, cela n'a pas vraiment d'importance car il est tout à fait possible d'apprécier la lecture de ce livre sans cela. La preuve : j'ai adoré ce bouquin.

Pour ma part, donc, difficile de comparer l'utopie à la réalité mais il suffit de trouver le bon angle de lecture…

L'accroche. Lodovico atterrit avec Bellimbusto (son hippogriffe) et son chittarone en Nueva Genova. Il a tout l'air d'un héros : « Debout, Lodovico attendait, les bras croisés sur la poitrine, juste au-dessous du collier d'or et de saphirs qui commémorait son commandement héroïque de l'expédition en Orient contre la la grande forteresse des Mille Tours d'Or, lorsqu'il y avait défait le grand mandarin en combat sinuglier. » C'est la fantasia.

Dans la realtà… Lodovico est un poète myope qui écrit un récit de fantasy dont il est le héros. On comprend immédiatement que l'histoire va aller tout le long de l'un à l'autre.

J'ai trouvé le personnage de Lodovico très attachant… par l'écriture de son histoire, il vit la vie qu'il ne peut pas avoir (il a l'air assez frustré). J'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Damiano et sa relation particulière avec Lodovico. Intrigues… complots… trahisons… sorciers… guerriers de grès et de glace… tous les ingrédients pour donner de la saveur aux récits.

C'est le premier livre de Chelsea Quinn Yarbo que je lis et je dois dire que j'ai été ravie par son style.

Le seul petit bémol est cette histoire de canards… qui n'était pas trop crédible mais passons. Il y a aussi autre chose… la 4ème de couverture m'a fait anticiper quelque chose qui ne s'est jamais produit et cela m'a un petit peu déçue : « (…) Telle est la relatà (…) Telle est la fantasia (…) Jusqu'au jour, tragique, où rêve et réalité se rejoignent… »

Quoi qu'il en soit, une belle découverte qui m'a donné envie de combler mes lacunes en histoire.
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Paru en 1980, Ariosto Furioso est un roman ambitieux de Chelsea Quinn Yarbro, car il lorgne sur différentes genres et sous-genres pour remodeler la Renaissance italienne telle qu'elle aurait pu être.

Ariosto Furioso est avant tout un très bon roman historique. Chelsea Quinn Yarbro utilise des connaissances certaines, extrêmement solides, sur la Renaissance italienne du XVIe siècle jusque dans les moindres détails parfois jusqu'à l'érudition comme dans sa connaissance du personnage de Ludovic l'Arioste, le poète Lodovico Ariosto. Celui-ci est un artiste du nord de l'Italie moderne, mort en 1533 à Ferrare, surtout connu pour un vaste poème épique, Orlando Furioso (Roland furieux) publié en 1516. À l'aide d'une quantité folle de détails, Chealsea Quinn Yarbro nous embarque gaiement dans les affres politique de l'Italie renaissante, notamment autour de Florence et de sa cour. Ce constat se repère d'autant mieux dans l'usage au sein du texte des mots latins et italiens nécessaires à la transcription exacte de la réalité voulue. Pas d'inquiétude pour autant, ce n'est pas gênant à la lecture et si vraiment ça l'est pour vous, il y a un glossaire complet en fin d'ouvrage.
Toutefois, dans le détail des événements, un certain nombre de points, d'éléments proprement historiques diffèrent de notre réalité, ce qui fait clairement de ce roman un ouvrage uchronique. En effet, ce qui est défini comme « la realta » ne correspond pas à l'Histoire que nous connaissons. le héros, Lodovico, n'est pas resté au service de la dynastie d'Este, mais est passé dans l'entourage très proche de Damiano de' Medici, petit-fils de Lorenzo il Magnifico. Puisque nous sommes, au moment de l'intrigue, en 1533, Lodovico n'est donc pas du tout mis à l'écart, mais est au contraire au plus proche du pouvoir, à Florence. Ce pouvoir florentin est quasiment la capitale d'une « Italia federata » qui a unifié les différents podestats, républiques et petites principautés d'Italie, même le Vatican ! Devant la précision de cette uchronie, je dis cependant non à la mention de Philip K. Dick pour son Maître du Haut Château sur la quatrième de couverture, car ce n'est pas le même principe utilisé ici : tout roman uchronique n'est pas à rattacher automatiquement à ce classique, aussi bon soit-il, il faut quand même que l'uchronie contienne une oeuvre qui transcrit l'Histoire que nous connaissons (ici la mise en abîme se fait avec une oeuvre de fantasy). Ici, l'uchronie est d'ores et déjà passionnante ainsi, en suivant ce rêve fou : comment se serait débrouillée une Italie fédérée au cours du XVIe siècle face à des mastodontes comme le royaume nouvellement anglican, le Royaume de France qui lorgne sur les territoires italiens ou les royaumes espagnols qui viennent de trouver une unité ? Évidemment, même fédérée, cette Italie uchronique n'a pas un avenir radiant qui lui tend les bras et le héros a un rôle à jouer dans cette tempête diplomatique.
Mais tout cela ne serait rien si Lodovico Ariosto ne s'était pas décidé à écrire la suite de son Orlando Furioso, le fameux Ariosto Furioso. Dans cette saga épique qui constitue « la fantasia » de ce roman, il imagine que son prince l'a envoyé au Nouveau Monde secourir Nuovo Genova. Sans cette couche supplémentaire d'histoire, sans ce « récit dans le récit » (mise en abîme qui sous-tend l'organisation sans chapitre du livre), le héros n'aurait pas eu tant d'importance que cela, car ce double récit nous montre toutes les facettes qui lui sont inculquées. En effet, « la realta » n'offre pas toujours à Lodovico des moments d'irrésistible bonheur : même si sa famille lui est plutôt proche, même s'il est proche de son prince florentin, la politique ne lui est pas très agréable, les cachotteries ne sont pas forcément sa tasse de thé, il rêve donc à plus d'aventure, à plus d'avancées technologiques, à plus de découvertes et « la fantasia » lui apporte tout ceci. Dans son nouveau poème épique, il s'imagine donc en aventurier irrésistible, qui s'affranchit des stratégies militaires puisqu'il domine même les plus grands généraux, qui tente de s'affranchir des affres de la vie amoureuse puisqu'il essaie tant bien que mal de se consacrer à sa mission divine, et qui s'affranchit même des préoccupations humaines puisqu'il embrasse à bras-le-corps une destinée de héros surpuissant, luttant contre ses fêlures et chevauchant une créature ailée très fantaisiste. Ce magnifique portrait qu'il s'octroie est constamment construit en parallèle de ce qu'il ne supporte pas dans sa vraie vie : chaque nouveau coup de plume est une réponse à une situation réelle qu'il aurait voulu meilleure ; chaque défaut qu'il se trouve, il le tourne en qualité dans une autre situation.

En conclusion, Ariosto Furioso n'a pas dû être un roman simple à concevoir, encore moins à écrire, et en définitive pas non plus à lire pour le lecteur. Pour autant, il faut reconnaître qu'il y a là des qualités certaines de style, de reconstitution historique et d'originalité dans l'imaginaire.

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Ce livre je l'ai lu il y a plus de 3 ans. Mais mes yeux tombant dessus dans ma bibliothèque m'est immédiatement revenu le plaisir sans limite que j'avais ressenti en le lisant. Il fallait définitivement que je le grave dans mes livres pour une île déserte.
Évidemment c'est pas facile de chroniquer après si longtemps, mais j'avais rapidement chroniqué ce précieux quelque part ailleurs. le voici:

J'ai adoré cet ouvrage. J'apprécie beaucoup les uchronies et je me retrouve avec deux pour le prix d'une.
Dans une Italie renaissante alternative - et fédérée! - le poète Arioste (celui du "Orlando Furioso") est secoué comme une feuille par les vents des complots des diverses factions qui agitent le pays et l'Europe. Pour s'évader - plutôt pour laisser une trace immortelle - il écrit un "roman" qui conte la lutte des italiens de Nouveau Monde alliés aux indiens Cherokee contre l'immonde "Chasseur de Canard". Dans son conte Arioste lui-même est le héros sans peur, fougueux, noble de caractère, loyal en amitié.
Comment l'évolution du "monde réel" va-t-elle affecter celle du conte?
Une merveille. N'hésitez pas à vous jeter dessus comme des morts de faim.
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Et si le grand Ludovico Ariosto avait décidé d'écrire une suite à son « Orlando furioso », poème épique écrit au milieu du XVIe siècle ayant eu un succès retentissant ? C'est ce que se plaît à imaginer Chelsea Quinn Yarbro, auteur qui m'était jusqu'alors inconnu et qui signe avec « Ariosto Furioso » un roman atypique et plutôt plaisant à découvrir. le récit alterne entre deux types de point de vue, celui du poète Ariosto, homme de confiance du grand Damiano di Mecici évoluant dans la « réalta », et celui du héros Ariosto, guerrier renommé chevauchant un magnifique hippogriffe et vivant de folles aventures dans la « fantasia ». le premier univers (le notre, donc) est effectivement très réaliste, en grande partie grâce au remarquable travail de reconstitution effectué par l'auteur qui nous dépeint une Italie du XVIe siècle si riche et si animée qu'on s'y croirait. Et pourtant, certains détails uchroniques viennent bouleverser cette apparente vraisemblance et ajoutent une touche d'originalité supplémentaire à l'ensemble. On apprend par exemple que les grandes et orgueilleuses cités italiennes ont finalement acceptées, avec plus ou moins de bonne volonté, de s'unir en une fédération. A la tête de cette union ? Un prince Médicis, bien décidé à garantir l'unité de l'Italie mais néanmoins rongé par les actes contraires à l'honneur qu'il se voit forcer de commettre pour parvenir à ses fins.

L'univers de la « fantasia » est quant à lui beaucoup moins traditionnel puisqu'on y croise hippogriffe et sorciers indiens dotés de pouvoirs stupéfiants. Il s'agit là de la fameuse suite du « Orlando furioso » dans laquelle le poète tranquille et maladroit se met lui-même et scène et se transforme en héros noble et courageux luttant sur les terres du Nouveau Monde afin de secourir ses alliés indiens. Les chapitres consacrés à ce fier et brave guerrier m'ont un peu moins convaincue car trop ampoulés (intentionnellement, cela dit), même si je me doute qu'une grande partie du charme de ces passages tient aux clins d'oeil renvoyant à l'oeuvre d'origine que je n'ai pu relever puisque ne connaissant pas l' « Orlando furioso ». Les chapitres mettant en scène le poète Ludovico sont pour leur part beaucoup plus passionnants. D'abord parce que le personnage est, de part sa maladresse, très attachant, ensuite parce que l'aperçu que nous offre l'auteur des intrigues de la cour florentine est pour le moins prenant. A tel point d'ailleurs que l'on pourrait regretter qu'il ne s'agisse justement là que d'un aperçu et que l'auteur n'ait pas choisi de développer un peu plus cette Italie uchronique. le personnage de Damiano de Médicis, prince n'hésitant pas, pour le bien de sa fédération, à employer les méthodes les plus condamnables préconisées par Machiavel tout en souffrant de son honneur et son honnêteté perdus, mériterait à lui seul quelques centaines de pages supplémentaires.

Un roman original mêlant deux uchronies : l'une, plus réaliste, mettant en scène l'Italie du XVIe siècle, et l'autre, plus fantastique, se déroulant sur les territoires indiens du Nouveau-Monde, où toute forme de magie n'a pas encore disparu. Deux mondes qui vont pourtant tragiquement finir par se mêler. Une bonne découverte pour laquelle je remercie Relax67 sans qui je serais sans doute passée à côté de ce roman.
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Conseillé par Relax67, ce roman avait tout pour me plaire : une uchronie se déroulant quelques décennies après ma période préférée en Italie (Renaissance tardive italienne allant de la fin du XVème au début du XVIème siècle) mais en plein sous le règne d'Henry VIII, en Angleterre.

Le récit est divisé en deux parties : l'une est une uchronie (La Realta) et se déroule en Italie tandis que la seconde (la fantasia) mène son action dans la Nouvelle Gènes, ce qui équivaut aujourd'hui aux Amériques fraîchement découvertes. Dans la première partie, Lodovico Ariosto est un poète de la cour du podestat de Florence, Damiano de Médicis et se retrouve rapidement mélés aux intrigues diplomatiques entre son patron et l'Angleterre. Quand il trouve le temps, il écrit un récit de fiction dans lequel il apparaît comme un courageux chevalier, monté sur un griffon, qui doit sauver les peuplades amis de la Nouvelle Colonie face à un sorcier maléfique.

Je n'ai pas pour habitude de lire les synopsis avant de débuter un roman : peut-être, cette fois, aurais-je dû faire exception tant le récit m'est apparut nébuleux. En effet, j'avais débuté le roman par les soixante premières pages au mois de juillet. Étant donné que je n'y comprenais rien et que je n'arrivais pas à rentrer dans l'histoire, j'avais mis cela sur le compte de la fatigue. En août, pendant mes vacances, j'ai donc recommencé le récit sans me sentir davantage concernée (j'en ai lu environ 220 pages, quasiment la moitié).
- La partie uchronie m'a beaucoup plu et s'est révélée être un jeu de piste pour savoir quelles étaient les évènements qui divergeaient par rapport à notre histoire : l'Italia Federata trois siècle auparavant, Savonarole qui ne meurt pas à Florence sur le bûcher mais se réfugie en Allemagne, Thomas More qui sent que son Roi Henry VIII va le faire exécuter, met sa famille en sûreté dans les Provinces Unies avant de demander l'asile à Florence, les Amériques sous domination italienne et non espagnole, etc... J'ai trouvé cela très intéressant d'autant plus que je ne connaissais pas Lodovico Ariosto et je ne savais pas non plus que le poète avait réellement existé.
- En revanche, la partie Fantasy m'a beaucoup ennuyé et m'a semblé quelque peu ridicule parfois. Déjà, je n'avais pas compris qu'elle se passait dans les Amériques (j'aurais dû lire le synopsis) et le personnage d'Ariosto me semblait un peu grotesque et emphatique. Il est possible aussi que ce soit fait exprès mais j'avoue que je n'ai pas du tout accroché.

En conclusion, je n'ai pas aimé Ariosto Furioso, d'où mon choix d'arrêter à la moitié. Je me suis fortement ennuyée, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et très honnêtement, même si je connais un peu la période, j'ai trouvé ce roman difficile d'accès sans jamais réussir à véritablement rentrer dans l'histoire.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
-J'ai entendu dire que les Amazones coupaient tous les hommes qu'elles capturaient. Ça n'a pas l'air d'avoir été votre cas.
-Il leur arrive de châtrer leurs ennemis, mais je n'en étais pas un. Leur reine, en fait, a dit que j'étais presque assez brave pour être une femme.
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Certes, il sera pour nous difficile de vaincre un aussi formidable sorcier, mais le visage pâle a raison : l'autre terme de l'alternative est de vivre comme des taupes dans les ténèbres de la terre, aveugles et avilis. Ma magie m'a fait pénétrer l'esprit des taupes, des rats et de la vermine du sol, et ce n'est pas digne d'une vie d'homme.
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Mais, quelles que soient mes richesses, elles reposent entre les couvertures de mes livres, mon fils, pas dans de l'or.
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Une nation doit envoyer des soldats protéger son peuple, elle doit se préoccuper de la vie des gens, mais l'Église n'a besoin que de promettre l'espoir du Paradis et collecter la dîme en guise de tribut.
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Fou ? Si c’est folie qu’aimer l’honneur plus que la vie, alors très certainement, je suis fou.

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