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EAN : 9782330064037
240 pages
Coédition Actes sud (04/05/2016)
2.5/5   1 notes
Résumé :
Ce recueil d'articles jamais réunis en un seul volume propose une analyse en profondeur de la crise syrienne dans ses dimensions locale, régionale et internationale par l'intellectuel syrien le plus en vue de nos jours. Ancien prisonnier politique (1980-1996), Yassin Al-Haj Saleh est actuellement réfugié politique en Turquie, où il dirige un centre de recherches.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'« assadisme » et le djihadisme sont les deux noms de l'actuel désastre, et nul espoir de se débarrasser de l'un sans avoir défait l'autre

Des articles écrits « au cours des quatre dernières années dans quatre villes : Damas, Douma, Raqqa et Istambul »…

En introduction, Yassin Al-Haj Saleh revient sur son itinéraire, la révolution enclenchée en mars 2011, son entrée en clandestinité et présente les textes inclus dans ce livre.

Je n'aborde que certains points traités par l'auteur.

« Une révolution des gens ordinaires », l'engagement volontaire des participant-e-s, un soulèvement populaire, une « intifada », « En nommant et en ressuscitant les noms, l'intifada se fait créatrice de subjectivités, d'initiatives et d'actions libres »…

L'auteur analyse le régime, « le monopole du pouvoir et de la richesse nationale », l'approche « autoritaire » de la laïcité, la destruction des alternatives aux « divisions communautaires », les relations à l'« Occident », les « traditions »… « Résister à toute éventuelle islamisation de nos révolutions et à toute islamisation de nos sociétés post-révolutionnaires serait plus aisé si l'on dissociait cette contestation de toute hostilité vis-à-vis de l'islam en tant que tel ».

Un chapitre est consacré aux « chabbîha » et leur Etat, leur proximité avec les services secrets du régime, leurs exactions, leur majorité « alaouite », le clientélisme… L'auteur propose aussi des analyses de la langue, le « tachbîh idéologique ».

J'ai notamment été intéressé par l'analyse des « racines sociales et culturelles » du régime syrien, la construction de « l'arabité absolue », sans histoire et sans contradictions, l'invisibilité et l'inaudibilité construites des populations kurdes, la censure, la criminalisation de la dissidence politique ou intellectuelle, la négation de la complexité des sociétés, le nationalisme absolu et son fantasme d'homogénéisation nationale, la construction du confessionnalisme et de la haine, l'imaginaire du « meurtre selon l'identité », l'absence de « mécanismes de régulation sociaux, culturels et politiques », les modifications des structures sociales (« nouvelle bourgeoisie »), la gestion familiale des affaires…

Yassin Al-Haj Saleh aborde aussi le nihilisme guerrier, la violence inouïe du régime, les tendances radicales et négatrices qui « ont la particularité d'avoir adopté l'islam comme matrice », les dissensions dans l'opposition, le sentiment d'isolement et d'abandon, la « radicalisation religieuse », le terrorisme, la violence défensive… « le nihilisme ne naît pas de la résistance violente et organisée contre le régime mais bien de son éventuel échec ».

L'auteur parle de l'idée républicaine, de décentralisation, de laïcité résolue (nullement hostile à la religion) rompant avec l'autoritarisme laïque, du corps des femmes et des corps des hommes « leur propriété exclusive. Il n'appartient ni à la nation, ni à l'Etat, ni à la religion », de l'absence de courant équivalent de la théologie de la libération en Amérique latine, de pluralité de « communautés » prises comme constructions sociales, de viol et de formation patriarcale, d'Etat privatisé, de « prééminence de l'Etat occulte sur l'Etat apparent », de fabrique de parentés, de néolibéralisme, de racisme différentialiste, des intellectuels néo-orientalistes…

« La liberté ne peut se construire à partir d'une représentation essentialiste de soi, fût-elle arabe ou islamique ou autre »

Reste l'usage de certaines notions, à commencer par « fascisme » ou « centre impérial iranien » très discutable. Des analyses, de l'intérieur, loin des médiocrités « campistes » des un-e-s et des autres…


Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Résister à toute éventuelle islamisation de nos révolutions et à toute islamisation de nos sociétés post-révolutionnaires serait plus aisé si l’on dissociait cette contestation de toute hostilité vis-à-vis de l’islam en tant que tel
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La liberté ne peut se construire à partir d’une représentation essentialiste de soi, fût-elle arabe ou islamique ou autre
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