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EAN : 9782221114322
216 pages
Robert Laffont (06/10/2011)
3.45/5   106 notes
Résumé :

Long Island, fin des années 1930. Fils d'un officier en retraite et d'une mère neurasthénique, le très séduisant Evan Shepard n'a pas dix-huit ans quand il se marie avec Mary, une lycéenne " provocante ", tombée enceinte peu après une soirée au drive-in. S'il se révèle un mécanicien prometteur, il est parfaitement dénué d'ambition tandis que Mary, elle, prépare son entrée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Challenge ABC 2016-2017

En 1935, Evan Shepard a 17 ans, il est beau et pas idiot, et se découvre une passion pour les voitures. Il envisage d'étudier à l'université pour devenir ingénieur mécanicien. Mais il tombe dans les bras de Mary, une fille de sa classe, qui tombe enceinte. le voilà obligé de se marier et d'endosser les responsabilités d'un chef de famille. Et de renoncer à l'université.
Inévitablement, quelque temps après, c'est au mariage et à ses chaînes qu'il renonce, et divorce. Mais la vie est une farceuse qui repasse les plats, et Evan un faible qui retombe dans le même panneau en épousant la douce et tendre Rachel. Mais cela ne serait encore qu'un moindre mal si celle-ci n'avait pas à sa remorque sa pénible et envahissante mère, Gloria, et son petit frère, Phil, adolescent solitaire. Et cela ne serait encore qu'un pis-aller si, à l'été 1942, Gloria n'avait pas eu l'idée, pour faire des économies, d'emménager avec ses enfants et son gendre dans une bicoque percluse d'humidité à Cold Spring, à quelques rues de la maison des parents d'Evan.
Dans cette cohabitation grinçante, Evan cherche une échappatoire, mais son rêve d'université a été grignoté par la nécessité de ramener un salaire à la maison, et, l'armée l'ayant réformé, la guerre en Europe s'est elle aussi dérobée à lui.

« Un été à Cold Spring » aurait pu être sous-titré « le livre des désillusions » ou « le roman de l'échec ». Dans ces 250 pages de voies sans issue, il n'y a pas seulement les déceptions d'Evan, il y a aussi celles des parents : son père, militaire qui n'a jamais su faire carrière, sa mère, qui n'a jamais supporté la vie de caserne et qui se replie sur elle-même et dans l'alcool, et Gloria, qui crève de mal d'amour et de médiocrité.
Avec sobriété et détachement, Richard Yates tire le portrait d'un milieu petit-bourgeois coincé dans ses codes : le mari qui travaille pour subvenir aux besoins financiers de sa famille et la femme qui reste au foyer pour ... subvenir aux besoins ménagers de sa famille. D'épanouissement personnel, il ne saurait être question dans ces vies étriquées.
Tout cela n'est guère réjouissant et on ne parvient pas tout à fait à se rassurer en se disant que cela se passait à Cold Spring, USA, en 1942...
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je ressors de ce livre un peu rincée de morosité!

Quelques heures de lecture en ambiance mélancolique sur les traces de Ewan Shepard, jeune américain au physique avantageux, mais sans grande ambition. Un jeune homme qui va accumuler les échecs et les désillusions: un premier mariage imposé pour cause de maternité et finalement raté, un second guère plus heureux, des portes fermées pour les études et l'incorporation dans ces temps de conflit mondial.

Le temps de l'été 1942, les deux familles du jeune ménage cohabitent à Cold Spring, faisant face à la neurasthénie d'une mère, à la démence affective d'une autre, aux émois d'adolescent d'un jeune frère mal dans sa peau. La faillite du couple, plombé par les compromis, devient palpable, exacerbée par l'ambiance insupportable de la promiscuité, dans une maison humide et inconfortable.

Richard Yates fait parfaitement son job d'écrivain de société, décrivant le quotidien et les difficultés des gens ordinaires dans un roman brut et sans concessions. Il peint une classe moyenne américaine désenchantée, stigmatisant son désir de briller et de réussir, de se distinguer et d'élever son rang social. Et, au résultat, pour ne gagner que rêves avortés, regrets et rancoeurs.
J'ai souvent pensé au film Noces rebelles, tiré d'un roman de Richard Yates, durant cette lecture. Même ambiance, même terrible constat, même impression d'étouffement.
Néanmoins remarquable!
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L'auteur dépeint une galerie de personnages émouvants et pathétiques qui semblent condamnés par leurs faiblesses. le texte est très bien écrit et on retrouve l'ambiance du film Noces rebelles, même si le contexte est très différent.
J'ai passé un très bon moment avec ce roman bien qu'il soit un peu trop fataliste (réaliste ?) à mon goût.
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Je vous épargnerai le résumé de ce roman , celui qui vous est proposé sur la fiche du livre vous dit tout ou presque...
C'est dans le presque qu'il vous faut aller dénicher le talent de Richard Yates. Vénéré par ses pairs, il est sans aucun doute le romancier qui a su décrire le mieux ,et dans ses moindres recoins, l'état d'esprit de la classe moyenne américaine sur la période courant des années 30 aux années 80.
S'attachant à ses personnages, à ces couples mal assortis, à ces hommes en quête d'ascension sociale, de patriotisme viril ,et de la place qui leur revient face à un monde féminin qui sort de l'ombre, Richard Yates fort habilement donne la parole à ces hommes englués dans leurs contradictions, impuissants face à leurs épouses. A chacun d'eux il donne la parole, les seniors, le trentenaire ou l'adolescent semblent sortis du même moule.
Sans fioritures, la franchise est de mise, le discours est sobre. Tout est dit, rien ne nous est caché, faut ll en rire ou se jeter sous un train?
Après La Fenêtre panoramique et Easter parade que j'ai particulièrement aimés , je referme ce roman dubitative. Est-ce l'impression de lire pour la 3è fois la même histoire? Certes les évènements diffèrent un peu mais si peu. Fidèle à ses sujets de prédilection, Richard Yates semble ne pouvoir entrainer son lecteur qu' à la poursuite de personnages , hommes ou femmes, englués dans des histoires similaires.. Dommage
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Je n'ai pas vraiment compris la finalité de ce roman si ce n'est de nous offrir un bref portrait de deux familles américaines modestes, au cours des années 30 et 40.
Evan Shepard a une passion pour l'automobile mais ses ambitions de devenir ingénieur vont être réduites à néant par son désir pour l'impétueuse Mary. A 19 ans, l'ayant mise enceinte, il se voit contraint de l'épouser et divorce peu après. Bien décidé à reprendre son destin en main ainsi que ses études, voilà qu'il tombe sous le charme de la fragile Rachel. Obligé de travailler pour subvenir à leurs besoins et de vivre en compagnie de sa belle-famille, il fait à nouveau le deuil de ses ambitions. Comme son père par le passé, il ne pourra même pas faire carrière dans l'armée, réformé pour raison de santé.

En toile de fond, il y a la seconde guerre mondiale qui se profile et l'engagement patriotique des jeunes américains, mais cela reste une simple évocation. L'auteur se cantonne à nous décrire l'existence même de quelques personnages peu attachants. Les femmes jeunes y prennent le pouvoir jusqu'à ce qu'elles soient enceintes. Plus âgées, délaissées, elles se réfugient dans l'alcool, pour noyer leur mélancolie. Evan n'a pas vraiment de caractère pour se donner les moyens de réaliser ses rêves. Trop sensible aux attraits féminins, il manque de volonté et le moindre jupon lui fait oublier le fait qu'il va de désillusion en désillusion.

Ce roman reste malgré tout, grâce au style de l'auteur, agréable à lire. Il a l'avantage d'être court (vaut mieux quand on n'a pas grand chose à dire) mais, pour moi, il ne mène strictement nulle part. Plutôt frisquet, cet été à Cold Spring ! 9/20

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critiques presse (7)
LaLibreBelgique
12 décembre 2016
Du désarroi face à cette inéluctable absence de perspective, Richard Yates tire un roman délicat et crépusculaire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
06 décembre 2011
D'une écriture brève et incisive, Richard Yates tire les fils, lucide et clairvoyant sur ces existences dénuées de sens. Personne ne peut trouver le salut.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Liberation
28 novembre 2011
Yates se glisse en passant dans les points de vue, les consciences de chaque personnage, comme une ligne flottante attrape les poissons, pour quelques paragraphes et par la gueule. Ainsi voit-on chacun vu par les autres, et tels qu’il les voit, mais sans insister. C’est une manière de les rendre plus précis, plus incertain.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeFigaro
21 octobre 2011
On contemple, ravi et navré, l'étendue du désastre. «Il y avait toujours ce sentiment de profonde tristesse, voire d'inadéquation, sinon d'échec.» Le père d'Evan - c'est un leitmotiv- est myope. Yates, c'est le contraire. Il voit tout et c'est terrible.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
18 octobre 2011
Un roman fulgurant, réglé au fleuret, où Yates met en scène un être qui ne cesse de passer à côté de la vie. Et de rater tous ses rendez-vous avec le bonheur.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
18 octobre 2011
La plume alerte et minutieuse, Richard Yates cantonne au réalisme des existences vouées au désastre, sans autre horizon que celui d’une banlieue. Trop faibles face à leur épouse et à ce qu’elle représente, trop diminués pour être incorporés à l’armée, pas assez ambitieux pour gravir l’échelle sociale, les hommes voient leur destin leur échapper quand les femmes, prisonnières de leur rôle, portent en étendard leur mal-être. Du désarroi face à cette inéluctable absence de perspective, Richard Yates tire un roman délicat et crépusculaire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
05 octobre 2011
Un été à Cold Spring, qui paraît aujourd'hui, est de la même eau : strictement réaliste. Poignant, tendre à sa façon, trop désenchanté pour laisser même place à quelque trace de mélancolie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Toutes les peines de la triste adolescence d'Evan Shepard furent oubliées lorsque, à dix-sept ans, en 1935, il tomba fou amoureux des automobiles. Son acharnement à brutaliser plus faible que lui, sa grossièreté envers les filles, ses incursions aussi grotesques qu'embarrassantes dans la délinquance - tout cela n'était plus guère que de mauvais souvenirs. Sa passion était née alors qu'il parcourait Long Island à toute vitesse, et il n'avait pas tardé à connaître intimement chaque pièce de mécanique de chaque voiture qui passait entre ses mains.
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Depuis toujours - ou au moins depuis l'âge de huit ou neuf ans -, Gloria usait d'une petite astuce efficace, devenue une sorte de réflexe, pour s’accommoder des déceptions mineures de l'existence. Quand vous déchirez l'emballage scintillant d'un cadeau médiocre et mal choisi, si vous parvenez à vous persuader que c'est exactement le présent que vous attendiez, vous ne risquez jamais d'avoir une réaction inopportune, et il arrive même que vous finissiez par croire à votre mensonge.
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Et cela valait très certainement le coup d’œil. Vue depuis cette falaise, l'improbable ligne d'horizon de New York, retranchée derrière l'Hudson, avait de quoi vous couper le souffle. On comprenait tout de suite que ces tours éclaboussées de jaune, d'orange et de rouge, avec leurs innombrables fenêtres embrasées, avaient une meilleure raison d'être que le commerce ; elles étaient là pour vous, comme pour répondre à un vœu, elles avaient pour objectif suprême d'élever vos aspirations, d'être à la hauteur de vos rêves.
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Evan prit l’habitude de rouler sans but, le soir, et de ruminer dans le noir, le visage grave. C’était vraiment bien de vivre avec une jolie fille folle de vous, aucun doute là-dessus. Mais cela donnait aussi à réfléchir. Etait-ce là tout ce qu’on pouvait attendre de la vie ? Il frappait le volant, encore et encore, n’arrivant pas à croire que son chemin était si bien tracé et qu’il n’y aurait pas moyen de le faire dévier alors qu’il n’avait pas encore dix-neuf ans.
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Evan prit l’habitude de rouler sans but, le soir, et de ruminer dans le noir, le visage grave. C’était vraiment bien de vivre avec une jolie fille folle de vous, aucun doute là-dessus. Mais cela donnait aussi à réfléchir. Était-ce là tout ce qu’on pouvait attendre de la vie ? Il frappait le volant, encore et encore, n’arrivant pas à croire que son chemin était si bien tracé et qu’il n’y aurait pas moyen de le faire dévier alors qu’il n’avait pas encore dix-neuf ans.
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Quel écrivain américain a dépeint avec un réalisme cruel l'enfer pavillonnaire et les naufrages intimes de la classe moyenne ?
« La fenêtre panoramique », de Richard Yates, c'est à lire en poche dans la collection Pavillons chez Robert Laffont.
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