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Critique de Sabrina_Chchch


Quel récit, que celui de Pin Yathay !
Le récit de la longue agonie d'un peuple entier.
Le récit de l'auto-génocide cambodgien.

Nous sommes en 1975 lorsque les Khmers Rouges s'emparent du pouvoir à Phnom Penh. La population, rassurée par le fait que les Khmers Rouges et leur ancien dirigeant soient alliés, obéissent docilement aux ordres qui leur sont donnés : quitter la ville, laisser leurs maisons et leurs biens, donner leur véhicule aux soldats Khmers, rejoindre des villages ruraux, y travailler dans les rizières,...
C'est ainsi que Pin Yathay, alias Thay, quitte, avec 17 membres de se famille parents, enfants, frères et soeurs, son travail d'ingénieur et le confort de sa vie citadine.

Petit à petit, ces femmes, ces hommes, ces familles entières, se retrouvent dépossédés de tout ce qu'ils avaient acquis et surtout, de leur liberté. Sommés de travailler ici ou là pour l'Angkar, dans des zones rurales, sommés d'assister à des réunions de lavage de cerveau, parfois séparés des leurs. Ils sont de plus en plus mal nourris, ne sont pas soignés, encore moins éduqués. Ils meurent par poignées, de malnutrition, de dysenterie, de paludisme, d'épuisement.

Thay a survécu pour cela : pour nous conter cette descente aux enfers, la déshumanisation des cambodgiens, la perte des siens... L'horreur, la faim, la mort, les meurtres camouflés sous le couvert de la jungle, pour juguler la moindre étincelle contre-révolutionnaire.

C'est un récit sans pathos mais glaçant. Un pan de l'histoire mondiale méconnu en Europe. La préface du livre est d'ailleurs très éclairante sur ce contexte historique et sur le bilan de cette révolution : près d'un Cambodgien sur 4 serait mort de maladie, de malnutrition, de maltraitance ou tué, au cours des quatre ans de la révolution Khmère.

Un livre édifiant, glaçant, révoltant mais surtout, nécessaire.
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