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EAN : 9782226439062
160 pages
Albin Michel (02/01/2019)
3.72/5   70 notes
Résumé :
Londres 2013. Gamal, ancien grand reporter de guerre et prix Pulitzer, n’a plus eu de nouvelles de sa femme depuis cinq ans. Aussi, quand il découvre qu’Howard, son meilleur ami, se rend en secret à Positano dont elle est originaire, tout se met à vaciller.

Entre mensonge et trahison, amour, amitié et rivalité, le puzzle d’un trio apparemment parfait s’ouvre sur leurs failles et leurs secrets. À la fois intimiste et ouvert aux grands enjeux du monde, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 70 notes
Amis de longue date, Gamal et Howard se retrouvent chaque matin pour éplucher et commenter la presse; un rituel immuable pour ces deux anciens journalistes. Gamal, reporter photographe a écumé la planète, a couvert tous les conflits, en a rapporté des images extraordinaires qui lui ont valu le Prix Pulitzer tandis qu'Howard prenait la tête d'une des plus prestigieuse rédactions de Londres. Désormais vieux, ils profitent de la routine de cette amitié qui a traversé le temps. Pourtant, ce lien se fissure le jour où Gamal découvre que son ami se rend régulièrement à Positano dans le plus grand secret. Or, Positano est la ville dont est originaire sa femme Clara. Clara qui a disparu sans un mot il y a cinq ans de cela. Clara dont il est sans nouvelles et qu'Howard aurait retrouvée sans le lui dire ?

Ambiance feutrée et intimiste pour un roman à trois voix qui effeuille, au fil des réflexions et confidences de ses protagonistes, ce qui se cache derrière le masque de la bonne éducation. Au programme : de l'amitié, de l'amour, des mensonges, de petites trahisons, des demi-vérités, des cachotteries, de la jalousie. Derrière la façade bien lisse de ce trio à qui tout a réussi se dissimulent des failles qui peu à peu sont mises à jour quand les secrets se dévoilent. Alors le vernis se lézarde et l'on découvre qu'ils sont bien imparfaits ces deux hommes et cette femme qui affichaient une amitié indéfectible. Gamal, traumatisé par les conflits qu'il a couverts, trop distant avec une épouse trop amoureuse pour faire valoir ses désirs, Howard, toujours dans l'ombre de son meilleur ami, miné par son amour pour Clara et par son rôle de second couteau, Clara qui a fui en espérant qu'on viendrait la débusquer, comme une ultime preuve d'amour.
Entre petites règlements de compte entre amis et enjeux politiques mondiaux, Sandrine Yazbeck raconte une histoire banale sublimée par des personnages compliqués, touchants, faillibles, tout simplement humains. Une belle lecture.
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C'est à un savoureux cocktail que nous invite Sandrine Yazbeck en revisitant le trio amoureux. «Les imparfaits» se retrouvent sur la côte amalfitaine pour régler leurs comptes. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

À tout seigneur, tout honneur: dans ce roman polyphonique, c'est d'abord Gamal qui prend la parole. Il a été grand reporter de guerre et lauréat du Prix Pulitzer. Aujourd'hui, c'est-à-dire en 2013, il mène une vie d'ermite à Londres – sa femme Clara l'a quittée cinq ans auparavant – passant une grande partie de son temps à lire les journaux et à refaire le monde dans sa bibliothèque avec son fidèle ami Howard. Or, c'est justement à l'issue de l'une de ces revues de presse qu'il découvre un billet d'avion Londres-Naples, assorti d'une réservation d'hôtel à Positano au nom d'Howard. «En n'importe quelle autre circonstance, je n'y aurais pas accordé d'importance. J'ai toujours considéré que si l'un de mes amis mentait, c'était qu'il avait probablement une bonne raison de le faire. Mais cette fois-ci, c'était différent. Dans le mensonge de cette matinée d'hiver, tout m'avait interpellé.»
Car Clara a passé sa jeunesse à Positano et, si elle n'a jamais donné de ses nouvelles depuis son départ, on peut très bien imaginer qu'elle ait eu envie de retrouver ses racines. Et tandis que Gamal se perd en conjectures, Howard arrive à Positano.
C'est à son tour de s'exprimer, alors que le chauffeur de taxi lui inflige sa conduite audacieuse sur les lacets menant à la station balnéaire connue de la côte amalfitaine. «Je n'ai jamais compris les Italiens. Foncièrement, je ne crois pas qu'un Anglais le pourra jamais. Je n'ai jamais compris les femmes non plus. Les femmes … Ne s'aperçoivent-elles vraiment pas quand un homme les aime? C'est pourtant ce qu'elles veulent, qu'un homme les aime… Comment Clara avait-elle pu pendant si longtemps ignorer mes sentiments? Cela me semblait inconcevable.» Désormais, il peut confesser qu'il a attendu que Gamal parte pour une conférence à Berlin pour séduire Clara et faire fi de leur amitié.
Dans ce trio, c'est maintenant à Clara de raconter sa rencontre avec Gamal, ce coup de foudre immédiat et sa déception en constatant qu'il ne voulait pas d'enfants. Mais, avec la conviction qu'elle parviendrait à la faire changer d'avis, elle est restée attachée à lui jusqu'à ce jour où elle apprend qu'elle est malade et qu'elle décide partir pour Positano. Sauf que le témoignage de Clara vient d'un carnet qu'elle a laissé avant de mourir. Un carnet destiné à Gamal, mais que Howard découvre et qui va tout à la fois le réjouir et le désespérer : «Je n'ai pu m'empêcher de me demander tout au long du repas ce qu'auraient été nos vies si nous nous étions laissés aller à un instant de faiblesse lui et moi. En l'embrassant, j'embrassais celui que j'aurais depuis longtemps dû embrasser, je regardais celui que j'aurais dû depuis longtemps regarder, je regardais celui qui, des enfants, lui m'en aurait donné.»
Sandrine Yazbeck a réussi, pour son premier roman, à nous offrir une variation piquante du trio amoureux, en jouant sur différents registres et en enrichissant ainsi la psychologie des protagonistes. Gamal saura-t-il jamais ce que contient le carnet? Howard pourra-t-il se pardonner son manque d'initiative? Les deux hommes pourront-ils continuer à se voir, à refaire le monde ensemble? C'est sur la côte amalfitaine que se trouvent les réponses de ce roman so british dans lequel chacun des protagonistes vit avec sa vérité et dans lequel chacun devra finir par avouer qu'il fait partie de ce club très ouvert, celui des imparfaits.


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Un trio. Un couple et le meilleur ami. C'est à roman à trois voix où chaque personnage nous donne ses sentiments face à cette histoire et qui nous emmène dans une histoire d'amour et d'amitié complexe tout comme le sont ces sentiments. On passe d'ailleurs par une foule de sentiments au cours de la lecture. On y parle de trahison, de jalousie, de rivalités, d'amour et d'amitié mais surtout de la complexité des relations humaines qui est d'ailleurs très bien retranscrits par l'auteure grâce à sa jolie plume et ses mots simples. J'ai trouvé vraiment touchant le journal de Clara où elle nous raconte comment elle en est arrivée là. Tout tourne autour de secrets, de non-dits et de mensonges qui petit à petit viennent gangrener les relations de chacun qu'elles soient amicales ou amoureuses. Faisons nous les bons choix? Chaque personnage a ses qualités comme ses défauts et je pense que chacun pourra s'y retrouver. Une histoire touchante dont les héros sont imparfaits comme nous tous... (...)

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Les imparfaits de Sandrine Yazbeck est un premier roman presque parfait.
Un trio, un couple et l'ami du mari. Comédie de boulevard? Loin s'en faut. le mari Gamal a été un très grand reporter de guerre, l'épouse Clara l'a quitté voici 5 ans sans aucune explication , Gamal s'est abstenu de toutes recherches. Howard, amoureux fou de la femme de son meilleur ami, ne comprend pas et surtout ne pardonne pas à Gamal ...
Ils ne sont plus tout jeunes et petit à petit les non-dits, les silences ont creusé des failles dans leur amitié ,ne serait-il pas grand temps de rompre le pacte du silence?. advienne que pourra.
Une lecture liée au hasard, une lecture de qualité qui plus est. J'ai découvert une auteure de talent, une plume fine et
agile, une observatrice talentueuse des hommes et des évènements. Un roman à découvrir et une auteure à suivre.
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Un couple et le meilleur ami du mari. Deux hommes qui aiment la même femme. Est-ce si simple ? Bien sûr que non, car ce roman à trois voix va nous exposer tous les non-dits de ces vies. Ont-elles seulement été vécues ? Transcendées par tous ces sentiments pourtant si présents et prégnants ?

Court roman qui se lit vite. Je ne sais encore dire la trace qu'il laissera. Mais incontestablement, c'est bien fabriqué.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai pu m'empêcher de me demander tout au long du repas ce qu'auraient été nos vies si nous nous étions laissés aller à un instant de faiblesse lui et moi. En l'embrassant, j'embrassais celui que j'aurais depuis longtemps dû embrasser, je regardais celui que j'aurais dû depuis longtemps regarder, je regardais celui qui, des enfants, lui m'en aurait donné. p. 121
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INCIPIT
Londres 2013
Gamal
Adossé au coffre rouillé de ma voiture, je regardais les arbres nus de l’hiver et les filets de tennis de Burton Court qui disparaissaient sous la neige. Le vent glacé qui pénétrait par la porte du garage agitait la carte postale que je tenais encore à la main. Dans le garage, tout était en place tel que je l’avais laissé. Une fine couche cendrée recouvrait la Bentley et les piles de journaux que j’avais entassées contre les murs au cours des années. «Pourquoi donc t’embarrasses-tu de cela? avait demandé Clara. Tu sais que tu ne reviendras jamais les lire.» Comme souvent, elle avait raison. Cela faisait cinq ans que je n’étais pas descendu là, cinq ans déjà que mes jambes arthritiques et déloyales avaient rendu ce périple insurmontable. Mais ce jour-là – comment l’oublier? – on m’avait donné une excellente raison de me surpasser.
Howard venait de quitter ma bibliothèque, comme il le faisait chaque matin à dix heures précises après notre revue de presse, laissant derrière lui une montagne de journaux désordonnés. Je riais encore des déboires ubuesques du président du Conseil italien embourbé dans les méandres du «Rubygate» lorsque j’aperçus, dépassant des pages du magazine Foreign Affairs, un petit avion jaune sur fond bleu, un logo dont la simplicité contrastait avec l’épineuse question de couverture: «Peut-on sauver l’Amérique?» Tirant délicatement sur le feuillet, je vis apparaître une confirmation de voyage: il s’agissait d’un aller-retour Londres-Naples, assorti d’une réservation d’hôtel à Positano au nom d’Howard. Or celui-ci devait partir en convalescence en Floride, comme il m’en rebattait les oreilles depuis des semaines. En n’importe quelle autre circonstance, je n’y aurais pas accordé d’importance. J’ai toujours considéré que si l’un de mes amis mentait, c’était qu’il avait probablement une bonne raison de le faire. Mais cette fois-ci, c’était différent. Dans le mensonge de cette matinée d’hiver, tout m’avait interpellé.
Pourquoi Howard allait-il à Positano en plein mois de janvier alors que son médecin lui avait ordonné de passer les huit prochaines semaines dans un établissement de repos au soleil? À Positano où il pleuvait, faisait froid, où les restaurants et galeries d’art étaient fermés, lui qui ne supportait pas la solitude, alors qu’il n’y avait pas cent personnes à la ronde à cette époque de l’année? À Positano, le village où ma femme, qui s’était volatilisée cinq ans auparavant, avait passé sa jeunesse? Difficile de croire que ce voyage n’ait rien à voir avec elle: Howard ne pouvait pas aller sur la côte amalfitaine fin janvier pour se remettre de la pneumonie qui l’avait laissé exsangue. Alors pourquoi? Se pouvait-il que Clara soit là-bas?
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« Le sol se dérobait sous mes pas, mon monde s’etait écroule. J’ai perdu pied. Comme tous ceux qui font naufrage, je me suis raccrochée à quelque chose pour ne pas sombrer : la question obsédante de savoir jusqu’ou allait ton mensonge. J’avais renoncé à avoir des enfants, j’avais consacré ma vie à un homme qui me trahissait et maintenant j’allais mourir? Je voulais me venger, vivre, faire quelque chose de cathartique et de stupide.»
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La peur, l'envie, la jalousie, et ce matin-là la curiosité... ce jonglage éternel entre l'appétit de savoir et la sagesse d'ignorer, entre ne pas poser les questions dont on ne veut pas avoir la réponse et ne poser que celles dont la réponse va nous aider, tracer la ligne entre ce qui nous détruira et ce qui va nous protéger, apprivoiser ce sentiment impuissant et naturel dans son propre intérêt.
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Je n'ai pu m'empêcher de me demander tout au long du repas ce qu'auraient été nos vies si nous nous étions laissés aller à un instant de faiblesse lui et moi. En l'embrassant, j'embrassais celui que j'aurais depuis longtemps dû embrasser, je regardais celui que j'aurais dû depuis longtemps regarder, je regardais celui qui, des enfants, lui m'en aurait donné
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