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19 femmes. 19 témoignages de femmes prises au piège du conflit syrien. Des mots trempés dans le sang et les larmes...


Dima, 37 ans à Damas:
"Je suis rentrée illégalement en Syrie...J'ai porté le voile uniquement pour me dissimuler...Un jour, l'Armée libre m'a arrêtée..."


Zayn, 20 ans, diplôme de sciences de l'éducation :
"J'ai crié : La Syrie veut la liberté !... C'était la 1ère fois que je voyais quelqu'un se faire tuer, sous mes yeux... J'ai intégré une équipe médicale"...


Douha Achour, 52 ans, j'étais journaliste :
"Dans l'atelier de couture, je travaillais 16 heures par jour, pour un salaire de misère... Un intrus a tenté de violer mon amie... Quand les hommes (de la Sûreté politique) ont verrouillé la porte, j'ai cru mourir"...


Le film "Syrie, le cri étouffé." de Manon Loizeau fut projeté le 11/03/ 2018, avec des témoignages de plusieurs Syriennes, à l'Institut du Monde Arabe...


L'association Revivre travaille sur les violences faites aux femmes Syriennes depuis plus de 10 ans. 10 ans déjà...
Et dénonce la lâcheté des gouvernements européens face à Bachar el-Assad, Poutine et Erdogan...
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19 femmes, de Sara à Zaina, de 20 à 77 ans, de Homs à Raqqa.

19 femmes sans formation politique qui se sont engagées dans la révolution syrienne née en 2011 dans le contexte du printemps arabe ; qui se sont soulevées pour réclamer des droits, la démocratie, la justice.

19 femmes qui se sont retrouvées piégées entre la dictature de Bachar al-Assad, sa répression et ses geôles, et Daech qui confisque la révolution en lui donnant une tournure confessionnelle qu'elle n'avait pas initialement.

19 femmes issues de la classe moyenne, suffisamment éduquées pour mettre des mots sur leur vécu.

Et ce vécu, il est absolument terrible. Si on suit l'actualité, on ne sera malheureusement pas surpris du contenu de ces témoignages qui racontent en mode kaléidoscopique les massacres, les bombardements, les viols, les tortures, la douleur de l'exil comme la terreur face à l'omniprésence de la mort.

Tout est connu. L'objectif que poursuit la journaliste Samar Yazbek ( Syrienne qui a elle-même fui son pays en 2012 ) n'est pas de dévoiler des « scoops » mais de donner de la chair à ses invisibles prises dans l'anonymat des masses migrantes. Elle a donc fait le choix de livrer aux lecteurs les 19 récits consécutifs, fidèles au style et au langage particulier de chacune. Cela apporte beaucoup d'authenticité, forcément, mais cette accumulation a un côté répétitif qui en éteint du coup un peu la force. Il me semble que l'intensité aurait pu être décuplée par une réécriture chef d'orchestre, qui apporterait de la profondeur et du mouvement. J'aurais également aimé plus de profondeur contextuelle.

Reste la force de ces voix qui convergent pour n'en plus former qu'une qui crie la volonté d'être libre : ces femmes se sont dressées au péril de leur vie pour refuser d'être confinées au domestique, pour prendre en main le destin de leur pays, pour s'affranchir de toute domination, qu'elle soit politique ou religieuse.

Des femmes libres et des femmes dignes. Malgré l'horreur qu'elles ont vécu, jamais elles ne s'érigent en victimes : elles se présentent poing levé comme des résistantes, refusant héroïsation comme victimisation, dans leur combat pour casser les carcans dans un pays dirigé par un dictateur et dominé par le patriarcat. Ce recueil de récits met en avant le rôle des Syriennes dans la révolution de 2011 : elles ont organisé des manifestations ; elles ont pris des photographies, filmé pour rendre compte dans la presse internationale de la réalité de la répression ; elles ont travaillé dans des hôpitaux de fortune ; elles ont crée des écoles et donné des cours pour les enfants des populations bombardées.

Je retiens tout particulièrement le récit de Souad, étudiante en psychologie dans une université se trouvant dans une zone sous contrôle du régime alors que son village est dominé par Daech. Il lui faut donc jongler entre niqab et pas de niqab.

« Lorsque nous avons atteint l'autre rive, nous nous sommes retrouvés face à un barrage du régime. Je n'avais pas fait attention aux habits que je portais pour pouvoir passer les barrages de Daech. J'avais oublié d'enlever le niqab. J'ai été arrêtée. Ils ont fait une enquête sur moi parce que je portais le voile intégral, qui est interdit par le régime. (…) J'ai expliqué aux hommes du barrage que j'étais obligée de revêtir le niqab pour franchir les barrages de Daech et que je voulais seulement aller à l'université avec mon frère et qu'ensuite nous reviendrions. J'étais choquée et abattue : j'avais réussi à échapper à Daech, j'avais mis ma vie en danger et maintenant ils voulaient me renvoyer d‘où je venais. Je me suis mise à pleurer. »

19 femmes qui ont perdu leur pays mais pas leur voix.

Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices Elle 2020 #12
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Depuis plusieurs années, Samar Yazbek témoigne de la situation des femmes en Syrie avant 2011 et au moments des soulèvements. Elle rappelle que les femmes syriennes ont été très tôt impliquées dans la vie politique – elles ont eu le droit de vote à la fin des années 40 – et étaient plus nombreuses que les hommes au début du mouvement de protestation… Et puis tout a basculé et il a été évident pour l'auteur de rendre la parole à ces femmes, de les laisser résister encore, de leur redonner de l'espoir…

Cet essai regroupe les portraits de 19 syriennes qui font preuve d'une détermination incroyable, qui force notre respect. Ces 19 femmes nous racontent l'horreur, l'immensité des dégâts, elles nous montrent également jusqu'où peut aller la folie humaine… C'est poignant mais c'est également terrifiant… Terrifiant parce que cela se passe aux portes de l'Europe et que la plupart des gens ferments les yeux, mettent des oeillères et ne se sentent pas concernés par le chaos qui règne en Syrie.

Malgré tout en refermant ce livre, bien qu'abrutis par cette violence aveugle, on sent que l'auteur a voulu insuffler à toutes les pages de cet essai un mot, un seul mot : liberté.

Ce livre aura sans aucun doute un impact mémoriel important. Il est un véritable ouvrage de transmission, un ouvrage qui doit marquer les mémoires, un ouvrage qui doit être connu des générations futures…
Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
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Dix-neuf femmes, dix-neuf récits et en commun, une guerre, un combat pour leurs libertés mais très souvent aussi, des blessures qui ne pourront jamais cicatriser. Les maltraitances, les emprisonnements illégitimes, les viols, rien n'est épargné aux lecteurs mais nécessaire selon moi. Au fil des pages, les circonspections et pudeurs se lèvent peu à peu.

Les rencontres sont intéressantes et diverses puisqu'on y côtoie des opposantes politiques, des journalistes, des volontaires dans l'humanitaire, des militantes pour les droits de l'Homme, des femmes ayant eu le courage de fuir vers l'Europe et de laisser tout leur passé derrière elles et le problème des passeurs. Certaines étaient alors aux études et ont dû se « recycler » dans leurs activités, notamment pour pouvoir survivre mais surtout par leur volonté et leur désir d'aider leurs prochains, sans distinction.

Même si le panorama géographique de la Syrie est assez bien « respecté » par la diversité des lieux d'origine de ces femmes au regard de la carte disponible dans les premières pages, on ne peut que constater que chacune est dotée d'un certain niveau d'études et vient de la classe moyenne, comme souligné par Samar Yazbek dans l'introduction. Pourtant, cela aurait été aussi intéressant d'avoir l'un ou l'autre témoignage de femmes, moins cultivées. La difficulté de les mettre par écrit explique peut-être cette absence. Même si l'auteure espère pouvoir un jour en faire un livre à part entière, sur ces femmes démunies, bloquées dans des camps et incapables de nourrir leurs enfants…

Alors qu'une frange raciste et négationniste refuse l'arrivée de ces réfugiés syriens, par la lecture de ce livre, ils pourraient se rendre compte qu'il ne s'agit pas d'un peuple d'illettrés et de brigands voulant mettre le désordre dans notre société européenne, comme certains aiment le penser et le faire croire.

De plus, comme autre point commun fort entre ces témoignages c'est la façon dont ce peuple syrien vivait en harmonie malgré les différences de confessions religieuses (sunnite, chiite, alaouite et chrétien) jusqu'aux débordements de 2011. Ensemble, lors des manifestions, ce peuple ne faisait plus qu'un (nous aurions beaucoup à y apprendre là-dessus) et il est hallucinant de découvrir cette instrumentalisation par les autorités politiques, par les extrémistes afin de semer le chaos entre eux.

On en apprend beaucoup sur de nombreux massacres, totalement éclipsés par les médias occidentaux. Par cela, j'ai pu me rendre que même si les images arrivaient aux journaux parlés au compte-gouttes relatant ce qui se passait en Syrie, on était en vérité très loin du compte des horreurs et exactions qui y sont commises !

Certains pourront trouver la lecture de ce livre, difficile et peut-être gênante mais la guerre n'est jamais rose. Je l'ai trouvé bouleversant et il m'a appris beaucoup de choses. On ne peut être que touchée par le courage de ces femmes, même si je trouve que le mot « courage » n'est même pas assez fort pour exprimer leur combat. Ce livre devrait être mis dans les mains de très nombreuses personnes.

Je concluerai cette chronique par une phrase de l'auteure qui m'a particulièrement touchée : « (…) Pour l'heure, je souhaite avant tout redonner leur voix aux Syriennes, la voix de la résistance, la voix de l'espoir. »

J'ai lu cet essai/document dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020 - sélection Essai/Document.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Requiem pour une population.

Par le recueil d'entretiens de femmes syriennes, Samar Yazbek compose la longue plainte du calvaire vécu par les civils dans le conflit syrien, sous le régime de Bachar el Assad et face aux djihadistes.

Les femmes parlent dans l'exil. Enfin ! Car en Syrie, quel que soit le régime, on les a fait taire, parce qu'elles sont femme, faisant de l'ombre aux hommes, parce qu'elles s'engageaient dans l'assistance ou le combat.

Leurs voix s'intercalent dans les massacres, les emprisonnements, les tortures. Elles manifestent, soutiennent, soignent, instruisent et surtout témoignent en écrivant et en filmant. Elles résistent, tentent de construire la vie du quotidien. Elles oeuvrent en fourmis courageuses, indifférentes à l'opposition masculine qui veut les contrôler.

La parole est factuelle, précise, comme détachée. Une protection contre les souvenirs des tortures et du viol pour certaines. On se force à imaginer, ressentir, participer. Cela reste si éloigné de notre vie confortable !

Il est étrange et intolérable de comprendre combien leurs efforts sont restés souvent inaudibles pour la communauté internationale. Est-ce par incapacité de se projeter dans un quotidien de danger permanent ou d'impossibilité d'assistance? Est -ce aussi par l'excès d'images ou de témoignages qui rend les choses irréelles et banales?

Une lecture qui se fait par étapes pour soulager la pression de l'horreur et/ou ne pas en devenir indifférente. Un livre témoignage très bouleversant.
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Ne vous fiez pas à cette couverture rose – rien de ce qui est décrit dans ce livre ne l'est. Samar Yazbek, après un admirable travail de collecte, nous livre 19 témoignages choisis sur la réalité de la guerre civile en Syrie, vue par des femmes, toutes plus engagées les unes que les autres, politiquement, militairement, ou juste humainement. Chacune à sa manière, avec ses propres mots, que l'auteur a choisi de conserver tels quels, elles racontent les bombardements, les exécutions, les machinations, les interdits, les violences sexuelles, toutes ces atrocités qui ont un jour fait partie de leur quotidien. D'abord victimes du régime d'Assad, ces femmes ne tardent pas à être oppressées par les groupes armés djihadistes, en tête desquels Daech, qui impose le voile intégral, l'abaya noire et leur interdit de mettre le pied dehors sans être accompagnées par un homme de leur famille. Malgré leur volonté de se battre pour la liberté, ces femmes ont dû quitter leur pays pour sauver leur vie et celles de leurs proches – rares sont celles qui refusent de partir, et le témoignage de Faten en ce sens est particulièrement émouvant.

On n'entend jamais parler de la guerre en Syrie – même à ses débuts, ce n'était qu'un écho lointain dans nos postes de télévision et de radio. Aujourd'hui, on ne parle plus que des migrants syriens, ces hommes et femmes réfugiés dans les pays arabes ou européens. Ce livre replace la barbarie dont ils sont victimes au coeur du débat, nous ouvre les yeux sur ce qu'il se passe encore et toujours là-bas, sur les atrocités que la communauté internationale laisse perpétrer sans lever le petit doigt. Pour être honnête, j'ai été énormément choquée par cette lecture et écoeurée par l'impunité et l'arriérisme décrit dans ces témoignages. Mais ça ne m'a pas empêchée d'être aussi parfois incroyablement émue par le courage et la grandeur d'âme de ces femmes.

Il est impossible d'aimer ce genre de livre, et pourtant, je remercie Samar Yazbek pour ce travail de transmission précieux. Charge à nous de partager cette lecture autour de nous, pour éveiller les consciences et mettre fin à ces horreurs.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Dignité et justice, voilà deux termes qui sont égrenés comme une litanie, un souhait, celui d'une Syrie dans laquelle ces deux mots trouveraient tout leur sens tout au long de ce livre.

19 femmes – 19 portraits de femmes d'une force incroyable pour lesquelles le respect est total.

La révolution syrienne va se heurter de plein fouet à un régime buté et sanguinaire qui annihilera consciencieusement l'opposition pacifiste. Mais elle se confrontera aussi à l'ingérence de pays extérieurs notamment financière. À l'antagonisme des différentes factions rebelles. À la militarisation du conflit. À la fuite des classes moyennes laissant les plus pauvres au centre des combats.

La Syrie a fait l'actualité des médias et pourtant, c'est grâce à ces témoignages que la réalité cosmopolite de ce pays apparaît. On assiste la gorge nouée aux premières manifestations unies organisées. Puis, avec un cynisme consommé, la graine de la méfiance sera semée, montant les communautés les unes contre les autres.

Dans ce maelström, ces femmes se sont engagées, ont été menacées, emprisonnées, torturées. Elles n'ont pas lâché prise. Elles ont essayé de recréer ce qui était détruit, de tisser du lien, de l'espoir dans cette nuit profonde.

Certaines sont parties, d'autres sont restées. Toutes sont anéanties mais toujours vivantes, puisant dans leur force incommensurable pour nous livrer ces récits poignants, déchirants, nécessaires.
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En ce mois de mars qui fait honneur aux femmes et plaide leurs droits, une sortie au format poche à ne pas manquer qui fait entendre le courage, l'humilité, la force et la capacité de résilience de 19 d'entre elles et natives du même pays : la Syrie.

Que ce soit par la fiction ou par l'essai, Samar Yazbek est la voix de celles et ceux qui ne peuvent porter la leur. Issue d'une famille alaouite, la journaliste et écrivaine est néanmoins une farouche opposée au régime de Bachar al-Assad – tout comme nombre de Syriens de la même confession – et a été emprisonnée dès le début de la révolution, révolution débutée pacifiquement à Deraa, rappelons-le. Réfugiée en France elle réussit néanmoins à séjourner deux fois clandestinement en Syrie pour des reportages et recueillir des témoignages. Dans ce document, c'est un choeur de femmes telles des Suppliantes du XXI° siècle.

Elles sont originaires de Damas, de Homs, d'Alep, de Daraya, de Raqaa, ont entre 21 et 77 ans. Etudiantes, enseignantes, fonctionnaires, journalistes… elles ont toutes été à l'université et travaillaient pour la plupart au moment des Printemps arabes. Elles sont croyantes mais plus ou moins pratiquantes. Elles sont donc issues pour la plupart d'un milieu favorisé ou ont dû déjà lutté pour accéder à des études. Au départ, des témoignages montrent que quelques femmes n'étaient pas contre le régime de al-Assad mais au fur et à mesure sont devenues des opposantes face à l'horreur. Elles racontent le basculement, les manifestations, les arrestations, les tortures pour elles et leur famille, les hommes assassinés et les cris de souffrance dans les prisons syriennes. Puis les massacres, notamment ceux de la Ghouta (Août 2013) puis les mouvances terroristes et leurs méthodes d'infiltration et de recrutement. Quand de l'enfer surgit un autre pandémonium… Contraintes à l'exil, souvent dans des parcours qui dépassent l'entendement, elles vivent désormais en France, au Liban, au Canada, en Turquie. Ce qu'elles ont vécu, elles seules peuvent le raconter : entre l'engagement politique, la création d'association pour venir en aide aux autres femmes, leurs rôles pour soutenir les hommes au combat, leurs implication dans les hôpitaux…toutes ont fait preuve d'un courage incommensurable, et encore plus lorsqu'elles ont subi tortures et violences sexuelles.

Un livre terrible mais nécessaire. Pour informer et montrer que face à l'inhumanité barbare des hommes, des humains essaient de surmonter au-delà de ce qui semble possible le funeste crépuscule de la guerre et de la torture.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Ce que les livres d'histoires retiennent de la guerre : ce sont les hommes. Mais les femmes aussi ont leur place, le passé l'a démontré, elles ne sont pas passives. En Syrie, aujourd'hui, on tente d'étouffer leur voix, Samar Yazbek est partie à leur rencontre, dans ce pays qui l'a vu naître. Elle leur a demandé, à celles qui voulaient bien parler, ce qu'était leur rôle, comment ont-elles fait la révolution durant ce que l'on nomme communément, désormais, le printemps arabe.

L'autrice ne dévoile jamais leur véritable identité, elles parlent toutes sous pseudonymes. Les témoignages se recoupent, quelles soient aux quatre coins de la Syrie, elles ont vécu les mêmes persécutions, les mêmes peurs et la même farouche détermination ; ne jamais les laisser gagner.

Elles luttent en informant les populations sur la situation par les réseaux sociaux avant bien souvent d'être arrêtées. Elles ouvrent des écoles clandestines pour éduquer. Les emprisonnements sont d'une violence extrême allant jusqu'à déshumaniser les détenues en leur autant toute identité. Elles content la peur toujours présente, elles parlent de cette soif de liberté, de l'envie de sauver leur pays de cette violence et de ce régime inhumain et corrompu partout et par tous.

Leurs prises de paroles sont d'une importance capitale afin de faire prendre conscience du rôle que les femmes jouent, des risques qu'elles prennent pour la liberté de leur pays et la légitimation de leurs idées contre le régime en place.

L'autrice n'a pas changé un seul mot des témoignages, elle leur laisse la première place, se sont les voix authentiques des syriennes qui reviennent de très loin. C'était il y 8 ans, mais c'est aujourd'hui encore leurs vies...
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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"19 Femmes. Les syriennes racontent." de Samar Yazbek
Éditions Stock
Partition le 11/09/2019
Rentrée littéraire 2019
Sélection Prix des Lectrices Elle 2020

"Tout ce sang répondu et ces morts accumulées en valaient-ils la peine, était-ce le prix à payer pour la liberté et la dignité que nous réclamions ? Et que sont cette "dignité" et cette "liberté" devant cette violence déchaînée ?"

Une bien dure lecture. 19 femmes syriennes témoignent de l'horreur de leurs quotidiens. Lorsqu'elles nous racontent ce qu'elles voient, ce qu'elles vivent, ce qu'elles subissent, en tant que lectrice, je suis passée par tous les stades de l'émotion. La peur. L'angoisse. L'incompréhension. La tristesse. L'impuissance la plus totale face à leurs situations.

Mais ces femmes ne sont pas seulement dans une position de victimes. Elles sont fortes, elles sont rebelles, des battantes, des guerrières à leurs manières.
J'ai eu l'impression de visionner un véritable reportage, j'ai vu, devant m
es yeux, ce que Samar Yazbek a fidèlement écrit, dans le respect des "maux" de chacune d'elles.

J'ai aussi trouvé l'introduction d'un très grand intérêt. Elle nous permet de bien poser "Le décor" du livre, de comprendre la démarche de l'auteure et le sens à lui donner.

En prêtant sa plume à ses femmes, Samar Yazbek leur a donner le pouvoir de s'exprimer.
J'avoue que cette lecture a été difficile, poser des images sur les atrocités ici racontées, mais c'est là que Samar Yazbek a parfaitement mené son projet de retranscription et surtout de mémoire.

https://littelecture.wordpress.com/2019/10/18/19-femmes-les-syriennes-racontent-de-samar-yazbek/
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