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Jonathan Landaw (Collaborateur)Michelle Le Dimna (Traducteur)
EAN : 9782950096166
Editions Vajra Yogini (03/09/1999)
4.25/5   2 notes
Résumé :
« Le bouddhisme enseigne que la façon de vivre tant une vie qu'une mort heureuse est de reconnaître avec exactitude ce qui se passe, sans se laisser tromper ni embrouiller par les apparences. Nous menons notre vie d'insatisfaction en insatisfaction parce que nous croyons, à tort, que ce qui nous apparaît comme bon ou mauvais, existe vraiment comme cela. C'est ainsi que nous passons tout notre temps, toute notre énergie, à courir après ceci et à fuir devant cela...... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce traité* décrivant une méthodologie spirituelle très spécifique, est ciselé et d'une clarté rare sur le sujet, limpide comme un lac de haute montagne, ce qui s'en dégage est frais, vif et puissant, va à l'essentiel dans la profondeur. Il pourfend nombre d'idées reçues et d'incompréhensions malvenues souvent accompagnées de comportements malsains voire scandaleux, contre-vérités colportées par des “sujets indélicats” aux intérêts temporels très divers, qu'ils soient d'origine occidentale ou “tibétaine”, (voire les deux en collusion ?) et autres ! Les interactions entre la culture tibétaine et l'Occident ont donné lieu trop souvent à un fourvoiement fatal dans bien des cas, où il est fait main basse sur cette tradition spirituelle ![1]
Ici, Lama Thoubten Yéshé décrit avec un langage franc et sobre à la fois, les diverses “conditions” du cheminement dans le vajrayana ainsi que le contenu réaliste d'une sadhana liée aux tantras, avec son parcours “d'initiations” (ou “abhisheka” en sanskrit), car en fait il s'agit bien plus d'une “immersion”, voire d'en être “imbibé” !
En outre, il est très clair quant à son positionnement sur ce cheminement (voir page 34) : « Toutefois, à cette époque de transition où les enseignements tantriques émigrent d'Orient en Occident, étudier la langue tibétaine, par exemple, présente de gros avantages. Mais nous ne devons jamais, à mon avis, nous départir de l'idée que le tantra dépasse, et de loin, tout langage et toute coutume. Car ce que le tantra doit nous enseigner, c'est un moyen d'échapper à tous les conditionnements limitant la compréhension de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons devenir. »
Ainsi, bien que se sourçant dans le giron du bouddhisme culturel, le vajrayana en son essence, en est “affranchi” en quelque sorte. Et là, nous sommes en but à de nombreuses difficultés où se sont embourbés très souvent et irrémédiablement ces dernières décennies, divers représentants des clergés de cette tradition orale (ou aurale) en Occident. Les conséquences n'ont pas fini de drainer leurs lots de “désenchantements” !
En outre, il n'hésite pas parfois à pointer du doigts les dangers réels qui jalonnent cette quête intérieure, qui reste une aventure souvent périlleuse et risquée, où la vigilance et l'authenticité de la démarche, sont de mise ! Il précise aussi clairement le problème organique et fondamental qu'est “l'ego” (p. 92)** et donne les contours on ne peut plus précisément de la relation qu'il faut entendre dans l'Inspiration avec le Maître spirituel Vajra, et ce avec une grande pondération, qui dès lors coupe court aux fantasmagories en tous genres à ce sujet !
Il y a dans cette écriture une réelle intelligence de la description des processus concernant la “fin de vie” dans la perspective spirituelle de “l'esprit résident” du corps de vajra, et cela à mettre en oeuvre dès à présent, ne dissimulant pas pour autant les désagréments potentiellement sévères à ce stade de méditation puissante, qui engendrera forcément une forme de prostration des concepts sur soi auxquels nous nous sommes trop souvent fixés ; expérience authentique donc pouvant être qualifiée d'aperçu sur la vacuité, fruit de la bodhicitta, ( ou : “motivation altruiste de travailler au bien du manifesté”) élément fondamental du processus en question ; comment s'inscrire en notre monde contemporain « bodhisattva », tendre vers ce cheminement, et ne pas s'imaginer l'être  !
En ce qui nous concerne nous ne pouvons que recommander chaleureusement ce livre exceptionnel dans l'approche du sujet dont il est question, entreprendre le parachèvement de notre Humanité, là, maintenant où nous sommes !
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* [c'est un ouvrage de référence incontournable si l'on veut aborder sérieusement ce sujet délicat des tantras de la voie du Vajrayana (“véhicule résultant”, ou encore, “véhicule de fruition”), en occident]
**le problème organique et fondamental qu'est “l'ego” (p. 92) : structure organisationnelle de l'enfant dans son développement vers l'être adulte, nécessaire à sa croissance, celle-ci devient un poison quand elle ne conduit pas à la maturité épanouie, étant semble-t-il rarement atteinte dans les faits.
[1] Pour autant que nous avons pu le constater “in vivo”, à travers divers témoignages dignes de foi et dans leur sérieux (des traducteurs occidentaux de tibétains en particulier), ainsi qu'études universitaires, ces entités spirituelles du “bouddhisme tibétain” sont devenues des structures organisationnelles de type féodal, marquées par la roideur d'un intégrisme certain menant au sectarisme fondamentaliste, surnommé par l'écrivain tibétain en exil Jamyang Norbu, “les ayatollahs en robe rouge” ! de fait il s'agit à tous le moins d'un anachronisme très dangereux dans nos contrées !
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
LA RELIGION ET LE REJET DU PLAISIR
Il semble pourtant que l'expérience des plaisirs et la voie spirituelle et religieuse apparaissent fréquemment comme tout à fait contradictoires. Pour beaucoup, la religion ne signifie rien de plus qu'un refus ou un rejet des aspects plaisants de la vie. Elle est vécue comme un “non” au désir, un “non” à la spontanéité, un “non” à la liberté d'expression. Ne nous étonnons plus que la religion organisée ait dans ces conditions si mauvaise réputation. Au lieu d'être une méthode pour transcender nos limitations, c'est la religion elle-même qui représente l'une des formes les plus pesantes de refoulement; elle n'est plus qu'un amas supplémentaire de superstitions dont il nous faut triompher si nous voulons vraiment être libres. La façon dont de nombreuses sociétés se sont servies de la religion comme moyen d'expression et de contrôle poli-tiques vient malheureusement justifier ce jugement sévère. Concevoir une religion comme un système oppressant ou restreignant notre nature humaine fondamentale, n'est pas seulement le fait de ses adversaires, il l'est aussi d'un certain nombre de ses pratiquants. Beaucoup ressentent que la façon adéquate de suivre une discipline spirituelle passe par la dénégation de leur simple humanité. Ils sont devenus si méfiants à l'égard du plaisir qu'ils pensent qu'être triste et morose est une vertu méritoire : « Je suis une personne religieuse, je ne dois pas prendre de bon temps. » Bien que leur but soit de réaliser une forme de paix et de bonheur éternels, ils s'appliquent à refuser les plaisirs quotidiens de la vie. Ils regardent ces agréments comme des obstacles, des entraves au développement spirituel et se sentent mal à l'aise dès qu'il leur arrive le moindre petit plaisir.
p. 29
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Se Manifester en Deité
Mais trop d'efforts apportent souvent le résultat contraire : ils gênent notre progression au lieu de la favoriser.
Regardez les nouveaux conducteurs qui n'ont pas encore appris à relaxer au volant. Ils sont tellement anxieux de tout bien faire qu'ils s'agitent sans arrêt, rectifiant leur direction, leur vitesse, etc. Il en résulte une conduite heurtée, pénible, qui, loin d'être une expérience agréable, prend allure de corvée. Les conducteurs expérimentés, eux, sont détendus. Bien qu'ils restent conscients de ce qui se passe, ils savent lâcher prise et laisser une certaine indépendance à la marche de leur véhicule. Il s'ensuit une conduite souple et fluide, et l'on croirait parfois que la voiture vole béatement dans les airs au lieu de rebondir bruyamment sur la route ! Si nous voulons connaître cette béatitude dans la méditation, apprenons à relâcher nos attentes et à tempérer ces efforts excessifs tellement centrés sur nous-mêmes.
L'ORGUEIL DIVIN ET LA CLAIRE APPARENCE
Au cours du stade de génération, il est très important de s'exercer à l'orgueil divin. Nous avons tous tendance à nous sentir insatisfaits, à critiquer notre corps, notre parole et notre esprit : « Mon corps est difforme, ma voix désagréable et mon esprit confus ! » Nous sommes tellement piégés par cette habitude névrotique et injustifiée de tout critiquer que nous dénigrons les autres autant que nous-mêmes. C'est, du point de vue tantrique, une attitude extrêmement préjudiciable.
Pour contrecarrer cette tendance, cultivez la fierté divine, ce sentiment puissant d'être le vrai corps d'émanation pleinement éveillé d'un bouddha, avec un esprit totalement dégagé de toutes sortes d'illusions et de limitations, — comme lorsque vous entrez dans l'expérience du nirmanakaya. Sinon, à maintenir l'idée que vous êtes fondamentalement confus et coléreux, vous vous manifesterez comme tel, en aucun cas comme une déité bienheureuse. Afin d'arrêter ce mode de pensée autodestructeur et pour en éviter les conséquences négatives concernés par les tourments physiques grossiers comme ceux de la faim ou de la maladie. Mais comment s'y prendre avec le plaisir pour qu'il ne rende pas fou ou dégénéré ? C'est pour eux une grande question sans réponse. L'expérience tantrique unifiée offre la solution.
Nous l'avons mentionné à plusieurs reprises : pour le tantra, le problème de base de l'être humain tient au fait que, en ce qui concerne le plaisir, nous sommes en général dans une ignorance et une confusion intérieures encore plus grandes qu'à l'ordinaire. Cela ne signifie pas que nous devions fuir les plaisirs, bien au contraire, mais savourons-les en conservant toute notre maîtrise. Gardons-nous de tomber sous l'influence de l'ignorance et des illusions. Le tantra nous montre ici comment réussir à vivre un plaisir ineffable tout en maintenant clarté et contrôle. Nous apprenons comment l'expérience de plaisir peut donner naissance à la sagesse pénétrante parfaitement claire.
p. 163/64
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TRANSMISSION DE POUVOIR PAR L'INITIATION
Le progrès, tout au long du chemin tantrique jusqu'à l'accomplissement total, implique la rencontre du gourou intérieur avec le gourou extérieur. Notre potentiel d'illumination doit s'énergétiser et s'inspirer au contact de quelqu'un qui a déjà pleinement développé le sien. Chaque sadhana tantrique ou méthode d'accomplissement, a pour objet de méditation une déité qui incarne, sous un aspect particulier, l'esprit éveillé parfaitement évolué. Tout comme l'esprit égocentrique et ordinaire crée son propre environnement limité, l'esprit hautement réalisé de la déité crée son environnement transformé d'où il travaille au bien d'autrui. L'ensemble constitué par la déité et son domaine particulier s'appelle un mandala ; et quand nous désirons actualiser en nous une déité particulière, ce mandala doit d'abord nous être présenté par un maître tantrique qualifié. C'est alors seulement que nous aurons la possibilité de voir aboutir nos pratiques ultérieures de transformation de soi.
Chaque déité tantrique est caractérisée par une lignée continue de pratiquants. Pour être authentique et fiable, une lignée de ce type doit avoir pris sa source dans l'expérience pleinement illuminée d'un vrai maître. De plus, cette expérience doit s'être transmise sans discontinuité jusqu'à nous, au travers d'adeptes successifs qui, tous, auront obtenu des réalisations en pratiquant cette déité. Le sens littéral du mot tantra est “continu” ou “continuité”, et sa force réside effectivement dans le fait qu'il a préservé et transmis l'expérience éveillée tout au long d'une lignée continue et ininterrompue de pratiquants. Aussi est-il nécessaire d'établir le contact avec cette lignée vitale de transmission si nous avons le désir de nous transformer. C'est l'initiation (ou transmission de pouvoir) qui créera ce contact.
La transmission sert à éveiller en nous un type d'énergie spéciale. Établir une communication intime avec le gourou réveille notre potentiel pour qu'aboutisse notre voyage sur le chemin tantrique. L'initiation est un acte de méditation partagée qui n'a rien à voir avec l'intervention d'un moine en habit exotique, venu du Tibet, qui vous conférerait magiquement des pouvoirs incroyables, comme celui de savoir contrôler serpents et scorpions ! Ne pensez pas à l'initiation en ces termes. Et ne vous préoccupez pas des aspects extérieurs de la cérémonie, prières, chants, sons de cloches etc. Ce qu'il vous faut retenir de l'initiation, c'est sa grande signification intérieure.
p. 121/22
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Le Gourou et l'Inspiration
... bien connaître les deux niveaux de signification accordés au mot “gourou”. Le gourou relatif, objectif, est le maître qui, en communiquant avec nous de différentes façons, nous montre comment agir pour découvrir efficacement notre propre totalité. Mais à un niveau plus profond et plus subjectif, il n'est autre que notre propre sagesse intérieure, la clarté fondamentale de notre esprit.
Regardez avec quelle diversité les gens réagissent à un même enseignement spirituel, donné par un même maître. L'un ne comprendra rien intellectuellement aux concepts abordés lors de l'enseignement. Un autre en saisira peut-être le sens intellectuel mais sera incapable d'en pénétrer le sens profond. D'autres iront d'emblée par-delà mots et concepts pour s'unifier totalement à la sagesse et à la compassion du maître. Ces réactions tiennent au seul fait que ces individus divers ont atteint des niveaux différents d'évolution intellectuelle et spirituelle. Plus ils sont en contact avec leur propre gourou intérieur, plus profonde sera leur compréhension des enseignements.
En pratique, le gourou relatif extérieur a une capacité limitée à notre égard. Il (ou elle) ne peut nous garantir la réalisation de la vue pénétrante et d'autres accomplissements. Mais notre gourou intérieur, à savoir notre sagesse claire et lumineuse, peut tout accomplir. Aussi le yoga du gourou est-il d'abord une méthode pour apprendre à écouter ce gourou intérieur.
Mais, d'ordinaire, quand cette voix intérieure de sagesse s'exprime, nous ne l'écoutons généralement pas. Nous ne l'entendons même pas, trop occupés que nous sommes à écouter le bavardage de nos esprits dualistes grossiers ! Nous y sommes si accoutumés que, la plupart du temps, nous rejetons la sagesse quand elle s'éveille en tant que vue pénétrante intuitive. En pratiquant le yoga du gourou, nous acquérons progressivement la capacité de rompre avec nos modes superficiels de relation au monde, et d'entrer en contact avec la sagesse innée qui réside au cœur de notre être.
p. 117
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RECEVOIR L'INITIATION
Beaucoup de gens, en Orient comme en Occident, se font des idées fausses quant à ce qui se passe lors d'une transmission tantrique. Ils pensent qu'il leur suffit d'être présents à l'initiation et que le lama fera le reste : « Il est en train de donner quelque chose de spécial et puisque je suis là, je le recevrai. » Cette démarche est bien trop passive. Une vraie transmission requiert la participation active du disciple comme du maître. C'est l'acte de deux consciences qui partagent la même expérience. Ce n'est que dans ce partage que l'on peut affirmer que la transmission a bien eu lieu.
L'initiation réclame davantage qu'une participation physique qui impliquerait que nous venions à un certain moment, en un certain endroit, pour recevoir ce qu'une autre personne nous distribuerait. Elle demande aussi une participation mentale active. Sachons nous abandonner intelligemment pour laisser le champ libre à l'expérience, au lieu de vivre nos tensions et nos obsessions. Car, voyez-vous, l'initiation, avec toutes les méditations qui la composent, est une méthode menant à une expérience de totalité, antidote direct à l'esprit fragmenté, fanatique, insatisfait et dualiste qui est actuelle-ment nôtre. L'expérience intérieure d'une initiation authentique élimine tous les obstacles à la réalisation de cette totalité ; non pas grâce à ce que vous avez entendu ou étudié à ce sujet, mais à ce que vous avez effectivement expérimenté.
Pourquoi donc lui attribuer le nom d'initiation ? Parce qu'elle marque le commencement de l'expérience méditative, le début d'une certaine activation de notre concentration, méditation et pénétration dans la réalité de tous les phénomènes. Le pouvoir d'une telle initiation vous donne l'usage des qualités que vous possédez déjà : la sagesse, les moyens habiles et la grande ouverture de l'amour bienveillant. C'est un réveil de ce qui est déjà là.
p. 123/24
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