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EAN : 9782849413623
300 pages
François Bourin (17/01/2013)
3.88/5   16 notes
Résumé :
Témoignage exceptionnel, voici le récit que rapporte du laogai – l’équivalent du goulag soviétique – l’un des plus grands écrivains chinois contemporains.
Condamné à quatre ans de prison pour avoir écrit un long poème dédié aux victimes du massacre de Tian’anmen, Liao Yiwu nous raconte avec passion et précision tout ce qu’il a vu et vécu pendant ce terrible séjour. Cette expérience, dit-il, lui a appris à comprendre le vrai visage de la Chine, à côtoyer les v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ma critique sera assez ambivalente. D'un côté on ne peut que respecter ce témoignage de ce que sont les prisons chinoises, mais de l'autre, je dois avouer avoir été lassé par les redondances ennuyeuses de ce récit. Et pourtant c'est une histoire vraie. Celle de l'auteur incarcéré pendant 4 ans suite à la rédaction d'un poème en l'honneur des insurgés des émeutes de Tian'anmen à Pékin en 1989. La description de ces 4 ans d'enfer est parfois insoutenable même si le ton de l'auteur se veut parfois ironique et drôle. le massacre de Tian'anmen que les autorités chinoises tentent d'effacer de l'histoire ont malheureusement bien eu lieu, lorsqu'on pensait que la Chine pourrait devenir une démocratie. Pourtant ce livre ne m'a pas convaincu sur la forme. Surtout, les répétitions m'ont obligé à en terminer la lecture en diagonale sur un bon tiers du livre alors que je compatis pour cet écrivain dont le témoignage est essentiel pour comprendre ce qu'est la Chine.
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Il n'a jamais fait bon être intellectuel, poète, écrivain ou journaliste en Chine. Tout simplement, refuser de se conduire comme un mouton décérébré, faire travailler ses neurones pour poser un regard critique sur sa vie, et par ricochet, sur la société en général, a toujours été dangereux. Et c'est toujours le cas aujourd'hui.

Quand Liao Yiwu rédige le poème Massacre en 1987, à l'heure où les étudiants risquent leur vie pour un soupçon de liberté sur la place Tien' anmen, il sait qu'il prend un risque. Mais il lui reste une pincée d'insouciance qu'il perdra bien vite quand il se fera arrêter à un arrêt de bus en 1990.
Et l'enfer sur terre s'ouvre sous ses pieds. Du centre de détention dans lequel il restera "en préventive" pendant 2 ans à attendre un procès qu'il sait joué d'avance, aux prisons insalubres, l'auteur a traîné sa rage et son amertume pendant 4 ans. Sans rien renier de ce qu'il était avant.

4 ans dans la crasse, dans les bas-fonds de la société chinoises, dans cet enfer où les prisonniers participent eux-mêmes aux interrogatoires inhumains de leurs co-détenus, dans ce cloaque où chaque homme ne dispose pas toujours d'un mètre carré pour vivoter, dans cet immonde institution où les condamnés sont exploités pour fabriquer les emballages de médicaments à très bas prix...

Et l'auteur tente d'exorciser ces années perdues, effrayantes sur le moment et qui le sont toujours autant avec le recul, en partageant avec le monde ce qui lui est arrivé, et plus largement, comment se comporte la société chinoise avec les érudits, les libres penseurs et ceux qui osent ne pas être en accord avec le pouvoir en place. Derrière l'humour parfois féroce, derrière le sarcasme ponctuel, on sent l'amertume, la peur, le découragement, l'incompréhension, la révolte, la rage et parfois l'envie d'en finir, une fois pour toute. Parce que, comment trouver un sens à sa vie et à tout ce qui l'entoure, quand on est enfermé, torturé, maltraité, affamé... pour des idées auxquelles on croit?

En Europe, on sait tout cela, mais il est tellement pratique de s'aveugler, de faire la sourde oreille quand on voit les avantages que l'on peut retirer d'une collaboration avec cette société totalitaire. A l'heure où beaucoup se posent des questions sur notre société de consommation et l'asservissement européen à l'Empire du milieu, lire Dans l'empire des ténèbres est un acte nécessaire.
Et si d'aucuns pensent que ceci est histoire, puisque se déroulant au 20e siècle, qu'ils revoient bien vite leur copie. Parce qu'aujourd'hui, Liao Yiwu reste en danger s'il ose franchir les frontières; parce qu'il a fallu qu'il se réfugie en Allemagne et qu'il y reste pour pouvoir, enfin, partager son histoire après que ses manuscrits lui aient été confisqués à plusieurs reprises; parce que les amis qui l'ont aidé à rejoindre l'Europe ont a leur tour été emprisonnés.

Un grand merci aux éditions François Bourin pour avoir eu la brillante idée de dédier la Collection Moutons Noirs à ces auteurs dissidents, qui osent mettre des mots sur l'innommable pour tenter d'ouvrir les yeux des nantis que nous sommes sur ces victimes anonymes de la folie humaine à travers le monde.
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Poignant, révélateur, une descente dans l'enfer de l'iniquité, de la violence psychique que ce pouvoir exerce sur ses citoyens qui veulent vivre libres.
À lire absolument !
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Grosse déception que ce livre. Trop long, trop lent, on se perd avec l'auteur dans ses délires d'artistes.
Je n'ai pas eu la patience, le courage de continuer.
Dommage, le sujet me passionne !
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Une critique implacable des années 80 en Chine, explosion d'une société en déréliction
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critiques presse (4)
Bibliobs
11 février 2013
Cet ignoble microcosme, [...] devient dans le livre une allégorie magistrale de «cette porcherie qu'est la Chine».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
21 janvier 2013
Quand on sait les difficultés de publication du livre, tant les policiers se sont appliqués à le faire disparaître, tant Liao Yiwu a dû le réécrire de nombreuses fois, ce document n'en est que plus exceptionnel - malgré certaines longueurs.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Liberation
21 janvier 2013
En chacun, Liao Yiwu saisit la cruauté et ce qui reste d’humanité, écrivant «pour les gens qui n’ont pas le droit de s’exprimer», tous victimes à leur manière de la brutalité du régime. Lucide, même lorsqu’il se décrit dans un accès de bestialité, arrachant avec ses dents un bout de chair au front d’un compagnon de misère.
Lire la critique sur le site : Liberation
LaLibreBelgique
17 janvier 2013
Très sévère envers le prix Nobel de littérature chinois Mo Yan, qu'il qualifie de "poète d'Etat", son compatriote écrivain en exil Liao Yiwu raconte ses années d'enfermement dans un livre poignant, "L'Empire des ténèbres", à paraître en français.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
(...) puis, de toute mon énergie, j'ai recommencé le texte, sans inspiration, sans passion, avec mon stylo qui écorchait le papier (...) résister contre l'Etat. Pourvu qu'il reste des documents écrits et que mon enfant, plus tard, ne pense pas que son père n'était qu'un vantard. (p. 69)
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Préface

" Pourquoi avais-je le coeur douloureux" et "éviter les paumes des mains qui claquent"- avec une extrême concision voilà nommée la double peine : la prison douloureusement logée dans la tête qu'il faut dompter par l'écriture, et la menace que fait peser l'Etat policier, pour cause d'écriture, de vous renvoyer en prison au-delà de l'emprisonnement. (p. 13)
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- Y a-t-il encore des êtres vivants en Chine ? S'interrogea Li Mai. Quand tu te réveilleras demain matin et que tu te souviendras du moment présent, ne crois-tu pas que tu éprouveras un sentiment d'irréalité ?
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Je dis que je préférerais mourir plutôt que d'aller en prison, et Michael répliqua sur le ton de la plaisanterie que faire de la prison était pour les lettrés chinois contemporains le plus court chemin pour être reconnus sur la scène internationale. (p. 66)
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La vie n'est jamais acquise : comme un verre à vin, elle peut tomber et se briser au moindre faux mouvement. Je voulais prendre n'importe quelle femme sur-le-champ, enfouir ma tête entre ses seins, me lover sous l'auvent de l'enfance, pour me soustraire à la sensation d'être en morceaux que je ressentais depuis la mort de Feifei. (Editions Globe, 2019, p. 31)
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