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EAN : 9782226320766
191 pages
Albin Michel (02/03/2016)
3.88/5   13 notes
Résumé :


1954. A la fin de la guerre de Corée et au sortir des camps de prisonniers établis par les Américains, Yohan, un jeune soldat du Nord, se voit proposer, comme à des milliers de ses camarades d'infortune, de s'expatrier.

Il choisit le Brésil, dont il ne sait rien et ne parle pas la langue, et s'installe, en vertu d'un accord passé avec les Nations unies, dans un village sur la côte où il trouve du travail.

Bien qu'étran... >Voir plus
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Après une guerre fratricide, trois années dans un camp de prisonniers et un mois en mer, Yohan débarque au Brésil pour commencer une nouvelle vie, par une journée d'hiver pluvieuse. Une gamine lui offre un parapluie bleu. Il a vingt-six ans, un costume trop grand et une recommandation des Nations-Unis pour un emploi chez un tailleur japonais. Il était fermier mais, au camp, les Américains lui ont appris à coudre et il devient très vite un assistant inestimable pour le vieux Kiyoshi. Une complicité se noue entre le Japonais taiseux et le jeune nord-coréen exilé. Rien de démonstratif, des regards échangés, des silences amicaux. Yohan doit se familiariser avec un nouveau décor, un climat différent et une langue chaude et mouillée qu'il fait tourner sur sa langue avant de balbutier ses premiers mots. Laissant derrière lui les horreurs de la guerre, il se reconstruit paisiblement, grâce à la famille qu'il s'est choisie : Kiyoshi bien sûr, mais aussi Peixe, le gardien de l'église et surtout deux enfants, orphelins itinérants et insaisissables, Santi et Bia. La même Bia qui lui avait offert ce parapluie bleu qu'il a conservé tout au long des années…

D'une beauté triste, Chasseurs de neige est le roman de l'exil, du silence, des choses simples de la vie. Beaucoup de retenue, de pudeur -la guerre est à peine évoquée, les blessures sont effleurées – mais on sent tout le poids des combats inutiles, des pertes, des deuils, de la dureté du camp. Yohan est un résilient, il se reconstruit sans oublier son passé mais en avançant sereinement, dans la paix retrouvée. Son regard s'attache à décrypter sa nouvelle terre, les couleurs, les sons, les chants, les odeurs, la langue. Il mène désormais une vie modeste, s'applique à coudre des vêtements, à aider son bienfaiteur, à se créer une famille de coeur, loin de la Corée dont il ne sait plus rien, loin du froid et de la neige.
Un roman épuré et élégant où chaque mot sonne juste. Paul Yoon possède une écriture simple, presque minimaliste, avare de dialogues mais il retranscrit si bien les émotions, la tendresse, les liens qui se font et se défont, le passage du temps, la simplicité d'une existence. Délicat et émouvant.
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Chasseurs de neige, premier roman de l'auteur coréen Paul Yoon, nous ramène dans les années 50, juste après la guerre de Corée.
Nous sommes en 1954 et Yohan, un soldat coréen prisonnier des Américains, est contraint à l'exil, envoyé à l'autre bout du monde pour y commencer une nouvelle vie. C'est ainsi que Yohan débarque au Brésil, sans en connaître la langue et les moeurs et qu'il est embauché par Kiyoshi, un maître tailleur japonais.

Yohan est un personnage un peu passif, discret, qui vit sa vie tranquillement, sans se faire remarquer. Il noue une étrange amitié avec son patron, davantage faite de silence et de respect mutuel que de longues conversations. Avec les années, il trouve sa place au sein de la communauté brésilienne, sans s'imposer, se liant avec le fils d'un pêcheur, Peixe, qui aujourd'hui est le gardien de l'église du village. Il rencontre aussi deux enfants, orphelins, Bia et Santi, qu'il croise à plusieurs reprises et voit grandir. La relation qu'il crée avec eux est particulière : sorte de père adoptif, grand frère ou ami, toute en retenue, et ponctuelle.

Tout en suivant l'apprentissage de cette nouvelle vie, la découverte de l'inconnu, Paul Yoon intercale quelques chapitres sur le passé de son héros. Passé douloureux, ravagé par la guerre, la pauvreté, l'incertitude du futur mais aussi de beaux moments : ceux de l'amitié, avec Peng, qu'il côtoie enfant puis en tant que soldat mais aussi ceux de la nostalgie, du mal du pays.

Le passé et le présent se mêlent et s'entremêlent. Yohan essaie d'oublier l'un en construisant l'autre, et finit par accepter les deux.

L'écriture de Paul Yoon est tout en douceur et délicatesse : le livre se survole, de page en page. C'est peut-être là où le bât blesse : l'histoire, comme l'écriture, est peut-être trop superficielle. C'est un genre particulier, qu'il faut savoir apprécier. Pour ma part, j'ai été parfois frustrée de ne pas en savoir davantage, de ne pas aller plus loin ou de ne pas voir les personnages agir plus. Les dialogues sont quasiment absents, à l'image de Yohan, qui parle peu. Chasseur de neige est avant tout un roman contemplatif.

Chasseur de neige, c'est l'aventure d'une vie, un roman d'apprentissage, où Paul Yoon narre avec succès tous les affres de la guerre, toute la beauté de la solidarité et de l'amitié. En bref, tout le sens de la vie.
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Chasseurs de neige, c'est un récit poétique, simple dans sa stylistique et sa construction, mais complexe dans ses termes abordés et puissant dans sa morale.

A la fin de la guerre de Corée, Yohan reçoit une proposition inattendue : celle d'aller vivre et travailler au Brésil, aux côtés de Kiyoshi, tailleur expatrié de son pays après la Seconde guerre mondiale. C'est une toute nouvelle vie que va commencer Yohan. Une vie remplie de calme, paisible, sereine et simple. Mais les horreurs du passé restent quand même dans sa mémoire - la mort de ses compagnons, les blessures de la guerre et toutes autres atrocités, qui viennent parfois rappeler à Yohan d'où il vient.

Le contraste est brutal ; Yohan passe d'une vie remplie d'horreurs, vie individualiste et meurtrière, conditions de vie qu'il a côtoyé pendant ses vingt premières années à une vie où la générosité, la gentillesse et la tranquillité sont reines. C'est comme une seconde naissance, ou une seconde chance. Yohan a de nouveau droit à de l'affection - de la part de son patron et ami Kiyoshi, de la part de Bia et Santi, les deux enfants, qui deviendront des amis pour le protagoniste, de la part de Peixe, le pêcheur. Un beau roman où l'amour, l'amitié et la solidarité se côtoient pour ne former plus qu'un tableau de vie.

Si vous souhaitez lire ce livre, ne vous attendez pas à beaucoup d'action, car cet ouvrage n'en contient pas. Paul Yoon nous fait seulement voyager à travers son écriture, poétique mais puissante. Il a ce don incroyable de pouvoir raconter des événements poignants dans des mots très simples. Je suis bluffée. Avec Paul Yoon, les choses les plus horribles gardent quand même leur lueur d'espoir.

Bon, le seul petit hic, c'est que je n'ai fait que survoler l'histoire. Je n'ai pas vraiment réussie à m'imprégner de l'atmosphère ni des personnages. L'écriture était sans doute trop imagée pour moi ; j'aurais préféré une histoire racontée de manière un petit peu plus concrète. Mais cela n'enlève rien à son charme.

Une histoire charmante et ensorceleuse, qui aurait été encore meilleure si l'auteur avait creusé et développé un petit peu plus ses dires.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Yohan est coréen et prisonnier des américains . Lorsque la guerre prend fin, il décide de s'exiler au Brésil où il ne connait pas la langue.
Il devient l' apprenti d'un tailleur japonais Kiyoshi.
Commence alors pour lui l'heure de la reconstruction, de la résilience sous le regard bienveillant du tailleur. Il se fait un ami Peixe le gardien de l'église mais le passé le rattrape parfois et le manque des personnes disparues et de son pays vient bouleverser son quotidien ou ses nuits.
Tout est relaté de façon subtile, son enfance, son père, son enrôlement dans la guerre, le camp de prisonniers.
Yohan s'intègre bien dans sa nouvelle vie mais il y a des blessures qu'il doit apprivoiser pour continuer d'avancer.
J'ai aimé ce texte où l'auteur suggère, effleure les souvenirs, et nous transmet une note positive et d'espoir quant à l'avenir de Yohan

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A la fin de la guerre de Corée, Yohan, dernier prisonnier du camp n'a pas voulu être rapatrié dans son pays, la Corée du Nord. le camp américain va fermer et on lui propose de partir au Brésil où un travail l'attend. Nous sommes en 1954, Yohan part vers un pays qu'il ne connait pas dont il ignore la langue. Il débarque par une journée pluvieuse. Une fillette en vélo lui donne un parapluie, qu'il gardera toujours. le voici devant la porte de son nouvel employeur, Kiyoshi, tailleur japonais exilé de la seconde guerre mondiale, la porte de sa destinée.
Une nouvelle vie débute pour Yohan en la compagnie silencieuse et attentive de Kiyoshi. L'intégration se fera doucement, sans heurts apparents presque par cercles concentriques, vous savez comme le caillou qui tombe dans l'eau. Il y a Peixe qui est devenu son ami et connait l'histoire de chacun ; Bia et Santi, ceux du parapluie, que Kiyoshi, puis Yohan, laissent entrer dans le magasin, sorte de refuge, havre de paix dans leur existence de vagabonds refoulés par les habitants. Avec cette famille reconstituée, Yohan a pu continuer sa vie sans pour autant exclure « les chasseurs de neige », la guerre, la mort, de ses cauchemards.
J'ai vraiment beaucoup aimé l'écriture minimaliste, épurée, poétique de Paul Yoon. Pas besoin de phrases longues, ampoulées… pour nous faire ressentir, nous faire comprendre les difficultés de Yohan. La vie quotidienne et ses difficultés est magnifiée par les mots de Paul Yoon La filiation, la transmission, la solidarité, l'amour, la résilience sont au coeur de ce très beau livre.
Un coup de coeur.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les coupures de courant sont choses communes et, quand cela se produit, ils s'attardent dans l'obscurité, assis sur le toit, et écoutent les bruits de la ville qui leur tiennent compagnie. Les accents lointains d'une trompette ou d'une guitare, le crépitement des cartes à jouer coincées dans les rayons d'une roue de vélo.
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Elle lui dit, une main près de la bouche comme pour lui confier un secret : Il s'exerce tous les après-midi. Pour ne pas perdre la main. Il a travaillé dans un cirque, et ensuite il est parti à la guerre. Il est devenu aveugle. Pourtant il arrive encore à jongler. Il m'a dit que pour ça, il pouvait se dispenser de ses yeux. Il prétend que, pendant son numéro, les gens sont persuadés qu'il y voit. Du coup, il s'attache un foulard sur les yeux et le public est ébloui. Ça lui plaît mieux comme ça. Laisser penser qu'il y voit, même quand le numéro est terminé et le public reparti.
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Ces étoiles ! fait-il en riant, contemplant l'immense canevas tendu au-dessus d'eux. Et Yohan n'en revient pas que ce soit toujours le même ciel malgré les années qui passent, les changements de pays. Il est stupéfait que ce ciel soit immuable, invulnérable au temps.
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Choisissait-on vraiment ce que l'on consignait dans sa mémoire, et ce que l'on abandonnait à l'oubli ?
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