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Critique de Masa


Ah le Japon ! Il y a un certain fantasme pour les occidentaux que nous sommes pour ce pays si lointain. Il est vrai que depuis quelques décennies nous sommes bercés par les dessins animés ou jeux vidéos. Mais il serait bien trop réducteur que de limiter le Japon à ces distractions. Bien plus qu'une culture, c'est avant tout un peuple fier où tout repose sur l'honneur. Oui, le Japon fascine tant il est aux antipodes de notre civilisation. C'est là un autre mode de vie avec des croyances, des mythes, une cuisine et bien plus encore. Pourtant, j'abhorre certaines traditions qui se perpétuent dans le Pacifique. On ne peux pas fermer les yeux sur le massacre de dauphins, baleines et requins. Mais là n'est pas le sujet, puisque ce qu'il nous intéresse ici, c'est le roman de Eiji Yoshikawa san.
Je connais peu des personnages emblématiques du Japon, ces héros dont leurs histoires sont racontées de générations en générations. Il y eut le forgeron Masamune dont la légende dit que les lames qu'il confectionna, était tellement acérées qu'elles pouvaient tout transpercer.
Dans « La pierre et le sabre », nous suivons un autre personnage de légende. Il s'agit d'un samouraï. Il se nommait Musashi Miyamoto. Même après plusieurs siècles suivant sa mort, il inspira beaucoup de monde dans les différents arts (peintures, théâtres, romans, films, animes, mangas et même jeux vidéos). Il est bien évident qu'il ne s'agit pas là d'une biographie, mais d'un roman inspiré. D'ailleurs, deux siècles les séparent.

« La pierre et le sabre » est la première partie de l'intégrale des romans (édition française) parut sous forme d'épisodes au Japon (7 livres au total). Ce livre regroupe les 4 premiers épisodes (Terre, Eau, Feu, Vent). « La parfaite lumière » étant sa suite (Ciel, Soleil et Lune, Parfaite lumière). le tout donnant un épais bouquin intitulé Musashi.
J'avais peur avant de débuter ce monstrueux pavé de huit-cents et quelques pages – que l'on peut multiplié par deux si on veut lire la suite. Hé bien, quelle surprise ! J'ai trouvé la lecture assez facile, dans le sens où tout s'enchaîne parfaitement, tout est fluide. Il est vrai que je suis habitué – plus ou moins – aux noms nippons. Pourtant, j'ai trouvé que je lisais moins rapidement et avec plus de difficulté ce roman qu'un autre typé occidental.
Ce livre, m'ayant donné envie de connaître le Japon médiéval et cette époque, je me suis amusé à faire quelques recherches. Merci au passage l'invention de l'Internet qui favorise bien des choses. Pour bien comprendre, il faut savoir qu'à l'époque, le pays était divisé en plusieurs provinces. le Shogun souhaitait réunifier ces peuples. Il est intéressant de constater qu'il existe un Empereur, mais son pouvoir est moindre que le Shogun. de 1639 à la fin des années 1800, le pays était fermé aux étrangers où seuls les contrées asiatiques pouvaient faire du commerce. Une époque nommé Edo – Edo étant la capitale du Japon qui sera renommé par la suite Tokyo. (Événements relatés dans « l'avant-propos » au début du livre par Edwin O. Reischauer – que j'ai lu après le roman)

C'est une magnifique odyssée où chaque personnage cherche à réussir leur quête personnelle. Nous avons une multitude d'individus plus ou moins important dans l'histoire dont nous suivrons un certain nombre charismatique.
Tout commença par un champs de bataille de Sekigahara où deux amis ayant combattu ensemble se retrouve unique survivant. L'un est Takezo et l'autre Matachi, l'un est méprisé par son village l'autre étant un fils d'une haute famille bourgeoise.
Après de nombreuses épreuves, Takezo qui deviendra un samouraï redouté et changera de nom Musashi. Ce qui est marrant dans l'histoire c'est que les deux noms (Takezo et Musashi) s'écrive de la même manière en Kanji (武蔵). Une gloire qui laissera Matachi jaloux – personnage méprisable qui m'a énervé de plus en plus lors de l'avancée dans le livre (et sa garce de mère).
Et puis, il y a la romance, un amour impossible entre Musashi et Otsù. La jeune étant promise à Matachi s'éprend du samouraï mais ce dernier reste fidèle à sa lame et peut-être à son ami.
Il serait dérisoire de parler laconiquement de chaque personnage tant leur personnalité est très bien travaillée. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié le duo Musashi/Otsû, son jeune disciple Jôtarô mais également l'adolescent rebelle (Kojirô) qui intervient qu'à partir du troisième livre.


L'histoire se concentre essentiellement sur une infime partie du Japon, celle du centre avec les villes tel que Kyoto. Ainsi nos personnages se croiserons à de multiples reprises par monts et vallées, sur les routes ou dans les maisons de thé.

Il y a tant à dire sur cet ouvrage. Je pourrai m'étaler sur les différents personnages. Je pourrai également parler de la culture de l'honneur mis en avant, où la mort est la meilleure des finalités lors des combats. Mais également l'histoire mit en avant par l'auteur. Et puis, il y a la croyance au bouddhisme (très peu Shintoïsme), le Japon et la Chine ayant eu de nombreux conflit dans leur passé. Mais le mieux est lire ce magnifique livre.
Pour finir, je dirai que c'est un excellent roman pour qui s'intéresse à l'histoire du Japon, avec des personnages historiques et d'autres inventés. L'histoire d'amour entre le quatuor Musashi / Otsû / Matachi / Akemi est parfois un peu trop présent surtout à la fin. Bien que se soit un beau pavé, je n'ai pas trouvé trop de longueur, qui m'a fait voyagé dans un pays que je connais pas à une époque intéressante. Me reste plus qu'à lire « La parfaite lumière ». Je vais sûrement faire une petite pause avant.

ありがとう 英二 吉川 氏 (Arigatô Monsieur Eiji Yoshikawa)
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