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4,29

sur 1083 notes
J'avoue ! Avoir pris tout mon temps pour le lire ce roman, pour me promener sur internet et trouver les photos, les blogs qui évoquent les sites et les temples qui ponctuent le parcour et de Musashi, et d'Otsu, et de Matahachi et d'Osugi !
Premier observation qui m'a interpellée, en Europe c'était aussi l'époque des duels et l'honneur bafoué était vite sur toutes les lèvres. Au japon aussi l'épiderme était ...chatouilleux, sauf qu'on y défendait plus une école qu'un hypothétique affront ! Mais tout de même, ce fut une époque où on risquait vite sa vie !
Autre observation : bizarre conception de l'honneur et du courage, qui ne se reconnaît jamais battu et arme une armée contre un seul homme, en accusant ce dernier de la pire lâcheté ! Etonnant et déroutant. Mais les vendettas capables de décimer des familles entières ne relèvent-elles pas du même processus mental ?
Dans plusieurs critiques, j'ai lu l'etonnement que les protagonistes se croisent si facilement sur les routes. D'une part le Japon est tout de même d'une superficie nettement inférieure à celle de la France, et les voyageurs utilisaient les mêmes routes, s'arrêtaient dans les mêmes auberges et trouvaient réfuges dans les mêmes temples. Il est fait allusion à la foule qui se retrouve sur un certain pont un jour de premier de l'an.

Alors, ce roman, qu'est-ce qui en fait sa propriété ?
La fluidité du récit ; il se lit avec facilité, à condition d'être attenif aux patronymes. C'est certainement là, une difficulté une difficulté pour s'y retrouver, mais beaucoup de romans policiers nous inondent aussi de personnages, ce qui ne nuit pas au plaisir de la lecture.
L'excellente idée de commencer par le désastre d'une défaite, et en contrepartie suivre l'évolution de deux jeunes têtes brulées. L'un est nanti d'une famille respectée, déjà promis à une vie stable puisqu'il est fiancé et l'autre est un chenapan, rejeté par sa mère, opprobe de son village. Et pourtant le courage n'est pas des deux côtés : si le premier choisi la facilité, le second s'engouffrera dans un chemin particulièrement difficile.
Ce que j'aime chez Takezo/Musashi c'est l'obstination humble qu'il mettra a dominer sa force brute par son intellect, son application à admirer, réaliser des oeuvres de ses mains maladroites mais dans lesquelles il est capable d'y mettre toute sa générosité. En s'isolant, d'abord au fin fond d'un château comme un ermite , puis en contact avec la nature, c'est son sang-foid qu'il développe avec un sens de l'observation et des réflexes exascerbés, bien utiles dans son apprentissage de samouraï.
Le côté fortement inspiré de la réalité historique, donne une dimension sereine au récit : certes les exploits ont été enjolivés mais ils ont rééllement eu lieu.
Un bon équilibre des personnages secondaires qui fonctionnent en couple-miroir, comme Otsu et Akemi, ou Osugi et Jotaru, et rappelle qu'il n'y a pas une seule vérité, une seule réalité.
Les combats sont décrits avec fougue et flamboiement sans jamais s'enliser dans le barbare et le trivial.
La poésie des descriptions qui dévoile, la beauté des paysages, l'ancienneté du raffinement des arts de vivre, l'osmose avec la nature est un autre attrait de ce récit et non le moindre.

Un très beau roman qui donne quelques clés ...
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Quiconque a un intérêt certain pour le Japon médiéval et les samouraïs devrait lire le roman La pierre et le sabre. Bon, le bouquin est un peu impressionnant avec ses 857 pages (dans l'édition de poche !), surtout qu'il ne s'agit que d'une première partie, un deuxième tome complète les aventures. Ainsi donc, commencer cette lecture est un défi appréciable. Mais elle en vaut la peine. Non seulement parce qu'elle est captivante et enrichissante mais aussi parce qu'elle relate le récit d'un personnage réel (bon, un peu/beaucoup romancée), celle de Musashi. Cet individu a tellement marqué l'imaginaire que l'on se racontait son histoire de génération en génération. Il a été le sujet de bons nombres de peintures et a inspiré des pièces de théâtres, des films, des mangas et des romans. Autant dire que l'auteur Eiji Yoshikawa s'est attaqué à un monstre presque sacré.

Très rapidement, on est lancé au tout début du 17e siècle. C'est une période d'incertitude, les grands seigneurs se battent pour le pouvoir et, après un revirement spectaculaire, l'armée de l'Ouest s'effondre. Deux jeunes amis d'enfance s'enfuient du champ de bataille mais leur retour à la maison est semé d'embuches. Si Matahachi, provenant d'une famille nantie, y parvient, Takezo tourne le dos à son village et choisit la voie des samouraïs. Ce jeune coq change de nom, devient Musashi, et parcourera le pays pour apprendre à dominer sa nature sauvageonne et la maitrise de soi. Et, en passant, de nouvelles techniques de combat.

J'aurais souhaité qu'un aspect spirituel à la voie des samouraïs soit plus explicitées. Bon, Musashi fait quelques rencontres qui lui permettent de grandir intérieurement (je pense surtout à ce vieux moine irrévérencieux qui lui donne une leçon, est-ce Nikkan ?) mais l'essentiel du roman repose surtout sur l'action. Pas nécessairement celle de combats et de duels, mais les personnages se promènent beaucoup et parfois j'avais l'impression de lire surtout un carnet de voyage. Ils sont allés ici, puis là, et là-bas ensuite, etc. Peut-être qu'un de description des lieux auraient aidé ? Ou peut-être pas, le roman est déjà très long.

Il faut dire ici que, si Musashi est le personnage principal, il n'est pas le seul auquel Eiji Yoshokawa accorde de l'importance. Parfois, la narration se concentre, l'espace de quelques chapitres, sur d'autres personnages, dont son jeune disciple Jotaro ainsi que la jolie Otsu, autrefois la fiancée de Matahachi…

Incidemment, un pareil héros ne saurait être sans adversité et, surtout, sans adversaires. Il peut d'abord compter sur le clan Yoshioka, dont Musashi affrontera les disciples à trois reprises. Je souligne le travail de l'auteur Eiji Yoshikawa qui a réussi à rendre captivant les passages d'action et de combat, sans s'éterniser ni tomber dans les effusions de sang. Toutefois, son ennemi le plus redoutable et dangereux est Osugi, la grand-mère de Matahachi, qui cherche à venger le déshonneur causé à sa famille par Takezo/Musashi et Otsu.

La qualité de son travail (et celui de la traduction) se voit également dans l'ensemble de l'oeuvre à travers une écriture simple et fluide. Même si le lecteur n'est pas familier avec certains concepts ou éléments de la culture japonnaise, ces derniers sont suffisamment clairs (et parfois décrits) pour qu'on les comprennent bien. Même les noms auxquels ont est peu familiers ne portent pas à confusion (si on leur porte attention). Ainsi, il n'y a aucune raison de ne pas se lancer dans cette aventure.

Bref, La pierre et le sabre est un roman un peu conventionnel mais qui rend accessible cet univers merveilleux qu'est celui du Japon et de la culture des samouraïs.
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A la fois roman d'apprentissage et grande épopée dans le Japon médiéval, ce livre captivant offre dépaysement, aventure et réflexion.

C'est l'histoire de Musashi/Takezo, brute mal dégrossie et sanguinaire au début, qui va devenir un samourai habile, courageux et intelligent, grâce à sa volonté d'apprendre de nouvelles techniques de combat, et d'atteindre la maîtrise de soi.
Au cours de sa longue (856 pages) quête, il est entouré d'un moine très sage mais irrévérencieux, d'une grand-mère vindicative, d'un apprenti fidèle mais imprévisible, d'une amoureuse très pure (et très souvent éplorée !), de samourais plus ou moins bien intentionnés, mais aussi d'artisans, de lettrés, de geishas, de villageois... bref, d'une multitude de personnages secondaires tour à tour attachants, agaçants ou désopilants.
Il y a beaucoup de combats, de cérémonies du thé, de voyages, de recontres fortuites, d'enseignements semi-philosophique sur la Voie, de scènes de la vie quotidienne, de descriptions de paysages ou de tenues. Résultat : on ne s'ennuie pas !

Toutefois, j'ai trouvé que ce livre manquait un peu de poésie ou de souffle, notamment en comparaison du Clan des Otori. Les personnages me semblent un peu trop caricaturaux, sans nuances ni profondeur. de même, les événements sont souvent assez prévisibles...

En fait, le vrai point fort du livre à mon sens, c'est de nous ouvrir les yeux sur la culture et les valeurs japonaises : sens de l'honneur, maîtrise de soi, volonté de se perfectionner... Même si l'histoire se déroule au XVIIè siècle, elle nous parle aussi du Japon contemporain. C'est d'ailleurs en lisant les commentaires des autres lecteurs ici que j'ai pu mettre des mots sur cette impression, et comprendre que c'est ça qui m'a le plus plu dans ce livre !
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Ah le Japon ! Il y a un certain fantasme pour les occidentaux que nous sommes pour ce pays si lointain. Il est vrai que depuis quelques décennies nous sommes bercés par les dessins animés ou jeux vidéos. Mais il serait bien trop réducteur que de limiter le Japon à ces distractions. Bien plus qu'une culture, c'est avant tout un peuple fier où tout repose sur l'honneur. Oui, le Japon fascine tant il est aux antipodes de notre civilisation. C'est là un autre mode de vie avec des croyances, des mythes, une cuisine et bien plus encore. Pourtant, j'abhorre certaines traditions qui se perpétuent dans le Pacifique. On ne peux pas fermer les yeux sur le massacre de dauphins, baleines et requins. Mais là n'est pas le sujet, puisque ce qu'il nous intéresse ici, c'est le roman de Eiji Yoshikawa san.
Je connais peu des personnages emblématiques du Japon, ces héros dont leurs histoires sont racontées de générations en générations. Il y eut le forgeron Masamune dont la légende dit que les lames qu'il confectionna, était tellement acérées qu'elles pouvaient tout transpercer.
Dans « La pierre et le sabre », nous suivons un autre personnage de légende. Il s'agit d'un samouraï. Il se nommait Musashi Miyamoto. Même après plusieurs siècles suivant sa mort, il inspira beaucoup de monde dans les différents arts (peintures, théâtres, romans, films, animes, mangas et même jeux vidéos). Il est bien évident qu'il ne s'agit pas là d'une biographie, mais d'un roman inspiré. D'ailleurs, deux siècles les séparent.

« La pierre et le sabre » est la première partie de l'intégrale des romans (édition française) parut sous forme d'épisodes au Japon (7 livres au total). Ce livre regroupe les 4 premiers épisodes (Terre, Eau, Feu, Vent). « La parfaite lumière » étant sa suite (Ciel, Soleil et Lune, Parfaite lumière). le tout donnant un épais bouquin intitulé Musashi.
J'avais peur avant de débuter ce monstrueux pavé de huit-cents et quelques pages – que l'on peut multiplié par deux si on veut lire la suite. Hé bien, quelle surprise ! J'ai trouvé la lecture assez facile, dans le sens où tout s'enchaîne parfaitement, tout est fluide. Il est vrai que je suis habitué – plus ou moins – aux noms nippons. Pourtant, j'ai trouvé que je lisais moins rapidement et avec plus de difficulté ce roman qu'un autre typé occidental.
Ce livre, m'ayant donné envie de connaître le Japon médiéval et cette époque, je me suis amusé à faire quelques recherches. Merci au passage l'invention de l'Internet qui favorise bien des choses. Pour bien comprendre, il faut savoir qu'à l'époque, le pays était divisé en plusieurs provinces. le Shogun souhaitait réunifier ces peuples. Il est intéressant de constater qu'il existe un Empereur, mais son pouvoir est moindre que le Shogun. de 1639 à la fin des années 1800, le pays était fermé aux étrangers où seuls les contrées asiatiques pouvaient faire du commerce. Une époque nommé Edo – Edo étant la capitale du Japon qui sera renommé par la suite Tokyo. (Événements relatés dans « l'avant-propos » au début du livre par Edwin O. Reischauer – que j'ai lu après le roman)

C'est une magnifique odyssée où chaque personnage cherche à réussir leur quête personnelle. Nous avons une multitude d'individus plus ou moins important dans l'histoire dont nous suivrons un certain nombre charismatique.
Tout commença par un champs de bataille de Sekigahara où deux amis ayant combattu ensemble se retrouve unique survivant. L'un est Takezo et l'autre Matachi, l'un est méprisé par son village l'autre étant un fils d'une haute famille bourgeoise.
Après de nombreuses épreuves, Takezo qui deviendra un samouraï redouté et changera de nom Musashi. Ce qui est marrant dans l'histoire c'est que les deux noms (Takezo et Musashi) s'écrive de la même manière en Kanji (武蔵). Une gloire qui laissera Matachi jaloux – personnage méprisable qui m'a énervé de plus en plus lors de l'avancée dans le livre (et sa garce de mère).
Et puis, il y a la romance, un amour impossible entre Musashi et Otsù. La jeune étant promise à Matachi s'éprend du samouraï mais ce dernier reste fidèle à sa lame et peut-être à son ami.
Il serait dérisoire de parler laconiquement de chaque personnage tant leur personnalité est très bien travaillée. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié le duo Musashi/Otsû, son jeune disciple Jôtarô mais également l'adolescent rebelle (Kojirô) qui intervient qu'à partir du troisième livre.


L'histoire se concentre essentiellement sur une infime partie du Japon, celle du centre avec les villes tel que Kyoto. Ainsi nos personnages se croiserons à de multiples reprises par monts et vallées, sur les routes ou dans les maisons de thé.

Il y a tant à dire sur cet ouvrage. Je pourrai m'étaler sur les différents personnages. Je pourrai également parler de la culture de l'honneur mis en avant, où la mort est la meilleure des finalités lors des combats. Mais également l'histoire mit en avant par l'auteur. Et puis, il y a la croyance au bouddhisme (très peu Shintoïsme), le Japon et la Chine ayant eu de nombreux conflit dans leur passé. Mais le mieux est lire ce magnifique livre.
Pour finir, je dirai que c'est un excellent roman pour qui s'intéresse à l'histoire du Japon, avec des personnages historiques et d'autres inventés. L'histoire d'amour entre le quatuor Musashi / Otsû / Matachi / Akemi est parfois un peu trop présent surtout à la fin. Bien que se soit un beau pavé, je n'ai pas trouvé trop de longueur, qui m'a fait voyagé dans un pays que je connais pas à une époque intéressante. Me reste plus qu'à lire « La parfaite lumière ». Je vais sûrement faire une petite pause avant.

ありがとう 英二 吉川 氏 (Arigatô Monsieur Eiji Yoshikawa)
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Plus de 10 ans ont séparés l'achat de ce livre, suite à la lecture du Gorin no sho, et sa lecture.
Que je le regrette ! Ce premier tome de biographie consacré à Musashi est une merveille !
Mais commençons par ce qui fâche: pourquoi lui donner un titre ésotérique alors que l'auteur l'avait sobrement intitulé "Musashi" ?
Faut-il que cela sonne japonisant pour que ça se vende dans la tête des éditeurs ?
Bon, pour le texte en lui même, comme je l'ai dit, c'est du très bon, tour à tour haletant, réflexif, contemplatif, émotionnant, romantique, cruel.
Ces 850 pages passent fort vite et l'ont a tout de suite envie de passer à la suite !
On assiste aux destins croisés de nombreux personnages, Musashi bien sûr, mais aussi son ami d'enfance et sa mère ainsi que la promise de ce dernier, plus certaines personnalité de ce temps.
Car c'est aussi une chronique de cette époque, à savoir le début de l'ère Tokugawa, quand la paix n'est pas encore bien assurée, mais que le pays commence à se transformer avant de se replier sur lui même pour 250 ans...
Et ce n'est rien de dire qu'Eiji Yoshikawa excelle dans ce style, mêlant la grande histoire à la petite, invention et éléments historiques, histoire des moeurs et réflexion philosophique.
Sur ce point j'adresse un sérieux coup de chapeau à l'auteur qui vulgarise parfaitement les réflexions que suit le héros et ses amis, notamment le moine zen, truculent personnage excellemment mis en scène !

Enfin bref, je me suis régalé, j'ai hâte de lire la suite, dès que j'irai le chercher dans ma librairie !
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Voici une lecture énergisante ! Ultimement un roman de cape et d'épées à la sauce asiatique, ''La pierre et le sabre'' est une fabuleuse plongée dans le Japon du XVIIe siècle, celui des samouraïs.

On suit plusieurs personnages principaux dont les routes sont destinées à se croiser maintes fois dans des situations diverses. Musashi, véritable personnage historique devenu légendaire et mythique, entreprend la voie du sabre menant à la sagesse et la grandeur après une enfance quelque peu dissolue. En chemin, il fait le malheur de ses ennemis et souvent aussi de ses amis.

Voyages, combats au sabre, leçons de vie, moeurs et coutumes des différentes classes sociales, dialogues truculents, confrontations multiples, les attraits de ce livre sont innombrables. Le côté mystique des arts martiaux est très bien rendu. Volumineux mais d'une écriture imagée et amusante d'une fluidité exemplaire, je plonge sans escale dans la suite directe : ''La parfaite lumière''.
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Un très long et magnifique voyage dans le Japon médiéval en compagnie d'un personnage en quête de vérité et d'humanité.
Livre puissant, rédempteur. .... et culte au Japon.
Il est étudié en classe comme on étudie chez nous Hugo, Zola.... Rien d'étonnant.
J'ai adoré !
La suite est La parfaite lumière.
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Oufff! Véritable chef-d'oeuvre du classique japonais! Une fresque de courage et de la quête de soi! Un roman de force et de puissance mais aussi un roman d'apprentissage et d'initiation à dompter les ardeurs fougueuses de la jeunesse et à briser son moi afin de parvenir à transcender la perception des cinq sens en une force intérieure...
Eiji Yoshikawa nous plonge, avec des oscillations aussi fructueuses, dans le monde médiéval japonais, à l'époque des samouraïs, au moment où les combats pour l'honneur caractérisaient le quotidien des samouraïs ou des clans, un moment où être le plus fort est une obstination d'un homme sensé...
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Bien que lu il y a presque 20 ans, "La pierre et le sabre" est un de mes livres préférés ! Je pourrai même l'emporter sur une île déserte , surtout qu'il s'agit d'un pavé et qu'il constitue la première partie du récit.
Roman d'initiation et d'aventure, mais en version japonaise du Moyen Age, c'est le Japon ancien que l'on découvre ici, avec de belles descriptions tellement précises qu'il est facile de s'en créer des images. Les personnages attachants, les paysages somptueux, l'art du combat, tout les ingrédients sont présents pour passer un long bon moment.
Un beau voyage dans le temps et dans une culture aux codes différents.
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Miyamoto Musashi, célèbre rōnin de l'époque d'Edo, est l'une des figures historiques les plus marquantes du Japon. Maître bushi, philosophe et artiste, il est aussi l'auteur du Go rin no sho, en français le Traité des cinq roues.
Mais une légende ne se bâtit pas en un jour et c'est ce que nous montre Eiji Yoshikawa dans son ouvrage Musashi publié en France en deux volumes, La Pierre et le Sabre et La Parfaite lumière.

Avant d'être Miyamoto Musashi, notre héros s'appelait Shinmen Takezō, n'était pas un samourai vraiment extraordinaire et avait un caractère plutôt emporté et obstiné. le roman s'ouvre d'ailleurs sur le champ de bataille dévasté de Sekigahara où, appartenant à l'armée vaincue, il est laissé pour mort avec son ami d'enfance. Mais le jeune homme un peu tête brûlée ne se laisse pas abattre. C'est le début d'un chemin long et difficile sur la voie du sabre.
La Pierre et le Sabre nous fait découvrir ses premiers pas sur cette voie. Nous commençons à Sekigahara, continuons dans son village natal de Musashi – dont il prendra le nom par la suite – puis le suivons sur les routes, au fil de ses rencontres et de son apprentissage jusqu'à Kyoto et au conflit qui l'opposera à l'école Yoshioka.
N'oublions pas non plus les (très) nombreux personnages secondaires dont le développement est indispensable à la continuité du récit. Amis ou ennemis, une fois que leur route a croisé celle de Miyamoto Musashi, leur vie changera totalement.

Qui d'autre que l'une des plus belles plumes du Japon pour nous conter l'histoire de l'une de ses plus célèbres figures historiques ?
Eiji Yoshikawa est l'un des plus grands romanciers japonais du XX° siècle. Sa plume est fluide, ses descriptions sont riches de détails historiques, géographiques et sociaux. Il garde notre attention tout au long de son récit, que ce soit avec une description précise d'un combat au sabre, un aperçu des pensées les plus intimes de ses personnages ou quand il nous présente un des nombreux personnages, principal ou secondaire, de son roman.
Plus que l'histoire d'un escrimeur légendaire, La Pierre et le Sabre est aussi le roman d'un Japon qui entre dans une nouvelle époque et se transforme tant dans son organisation intérieure – mise en place du shogunat, pouvoir politique, administratif et juridique, réduction des pouvoirs de l'empereur, simple guide spirituel, réorganisation de l'Etat, division du pays en fiefs dirigés par des daimyos répondant au shogun – que dans sa politique extérieure – c'est le début du sakoku ou période de fermeture du pays sur lui-même.

Cette lecture n'est pas toujours facile. Il faut rester attentif, ne pas mélanger les noms des personnages ou des lieux, et prêter attention à la temporalité. Il n'empêche que ce roman a été une merveilleuse découverte et m'a fait passer un excellent moment. Il ne me reste plus qu'à m'attaquer au second volume…
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