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Critique de Musa_aka_Cthulie


Je continue sur ma lancée avec la relecture de Banana Yoshimoto, N·P représentant pour moi l'exact opposé de Kitchen. J'ai lu ce roman après l'avoir emprunté en bibliothèque au début des années 2000, et j'ai été carrément et extrêmement déçue.


L'héroïne Kazami va rencontrer trois personnes de la même famille, et des relations assez fortes vont se nouer très rapidement entre elle et eux. En tout cas ça paraît être le sujet du livre. Sauf que c'est pas si simple. Banana Yoshimoto en a fait des tonnes, d'abord en démarrant son roman avec une vague histoire de livre maudit, qui fait beaucoup penser à Ring - excepté que le livre de Suzuki n'était pas sorti quand a été publié N·P. C'est tout sauf une histoire horrifique, mais c'est surtout sans intérêt, le livre et les suicides de ses différents traducteurs ne semblant être qu'un prétexte à faire de la psychologie à la petite semaine. En plus, le personnage masculin, Otohiko, couche avec sa demi-soeur, Sui, qui auparavant couchait avec son père, qui est donc aussi celui de Otohiko et de Saki la soeur jumelle d'Otohiko. Quand je dis que l'auteure en a fait des tonnes, je pense qu'on ne peut guère m'accuser de mauvaise foi.


Le fait est que j'ai retrouvé dans ce roman tout ce que je considérais comme des petits défauts, ou des défauts acceptables, dans les autres livres que j'avais lus de Banana Yohimoto. En plus des dialogues qui sonnent souvent un peu faux, elle reprend pas mal de thèmes qu'elle avait déjà traités dans Kitchen, donc je n'ai pas vu l'intérêt de se répéter, mais en moins bien. C'est pas long en nombre de pages mais c'est beaucoup trop long quand même. Si Kitchen souffrait de quelques longueurs, ici l'histoire s'étire interminablement pour dire pas grand-chose. En revanche, je n'ai pas retrouvé du tout ce qui faisait le charme de Kitchen et Lézard, cette capacité à faire ressentir physiquement au lecteur des toutes petites choses de la vie quotidienne. Et pour compléter le tout, c'est bourré d'incohérences, de contradictions. Tout le roman manque énormément de cohésion et part dans tous les sens. Seules quelques petites phrases sortent du lot de ci de là. Je ne vois pas quel est le but de N·P, si ce n'est s'appesantir sur les malheurs pas du tout crédibles, et sur le mal-être pas du tout prégnant de jeunes adultes, qui vont finalement aller de l'avant - exactement comme dans Kitchen...


Pour moi, c'est un ratage, où l'ambiance propre à l'auteure s'est évaporée au fil des trop nombreuses pages. Et malgré ça, j'ai sauvé ce livre du pilon en l'achetant à la braderie de ma médiathèque il y pas mal d'années, parce que je n'avais pas envie qu'un roman de Banana Yoshimoto finisse mal, même mauvais, même m'ayant laissé un piètre souvenir. J'avais tous ses autres livres traduits en français à la maison, et je suis probablement trop sentimentale. Après tout, ça m'aura permis de le relire afin de voir si, les années passant, ma lecture de N·P serait tout autre. Conclusion catégorique : absolument pas.
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