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Critique de evascardapelle


Je découvre Akira Yoshimura avec ce recueil de quatres nouvelles écrites entre 1953 et 1964.
L'univers sombre dans lequel il nous plonge prend sa source dans le quotidien difficile des campagnes japonaises dans les années 50. La mort est omniprésente dans chaque récit. La violence aussi. Suicides, infanticides, meurtres sont les exutoires à la pauvreté et la honte qu'elle induit.
La grande force d'écriture de Yoshimura est d'opposer à cette noirceur de fond, une poésie de l'instant, qui prend sa source dans la Nature. le vent, la neige, les fleurs, les gouttes d'eau, les insectes...tout devient beau et lumineux sous la plume, comme pour renforcer l'atmosphère pesante du quotidien et les drames terribles qui s'y déroulent.
Ecrites dans les années 50, les nouvelles de ce recueil restent très contemporaines car l'auteur s'attèle à aborder de manière très subtile la psychologie des personnages. Il ne se répand pas en descriptions du modèle économique et social du Japon de l'époque. Il s'attache aux ressentis de ses personnages dans un contexte d'après-guerre, à leurs choix et à leur destinée. Et en matière de ressentis et de sentiments, l'Homme reste égal à lui-même. Seul le poids des traditions japonaises peut donner à leurs choix une dimension surprenante.
Le recueil se referme sur une nouvelle qui s'inscrit, pour le coup, dans une actualité brulante, celle de la lutte pour la dignité animale. L'auteur en fait un récit bouleversant qui achève d'emporter le lecteur dans son univers, ancré dans une réalité sordide où il subsiste toujours quelque beauté, comme si celle-ci supplantait, quoiqu'il puisse se passer, la nature humaine.
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