Eh zut, rien à faire, ça ne vient pas.
Tout juste deux semaines que j'ai fini ce petit bouquin (dont j'avais entendu le plus grand bien !), et je constate à regret que déjà, je ne sais plus trop quoi en dire...
Panne sèche d'inspiration. Avouez que c'est un comble, quand il s'agit d'écrire sur
le Convoi de l'eau, que de ne plus avoir en réserve la moindre goutte d'imagination, d'essorer en vain sa mémoire et de réaliser que tous les souvenirs de cette lecture se sont déjà évaporés !
Alors pourquoi cette amnésie soudaine ? Serait-ce l'âge, déjà ? A moins que ce ne soit la fatigue et les petits tracas de fin d'année, combinés à la relative monotonie de ce texte et à cette écriture certes maîtrisée, tout en retenue et en sobriété, mais sans grande émotion ni véritable relief ?
Il était question, me semble-t-il, d'une équipe d'ouvriers japonais chargés de procéder aux travaux préliminaires à la construction d'un barrage (carottage, terrassement, dynamitage) dans une région montagneuse et particulièrement reculée de l'archipel. Parmi ces forçats le narrateur (dont le passé trouble nous est vaguement révélé de loin en loin, par micro-touches, sans que l'auteur ne prenne jamais la peine de s'appesantir outre mesure) et quelques autres personnages ectoplasmiques, aux portraits tout juste esquissés et qui peinent à retenir notre attention. Ensemble, ils découvrent un curieux village oublié, ne figurant sur aucune carte, et apparemment condamné à être enseveli sous les eaux du futur barrage.
Le lecteur se dit alors que les habitants ne se laisseront pas faire et entreront fièrement en résistance, il se tient prêt à prendre fait et cause pour les honorables villageois indûment expropriés ... et puis non, rien. Pas de franche rébellion, pas de montée en tension, aucune réaction face au drame annoncé ! C'est tout juste si nous voyons, au loin, quelques paysans se livrer à des manoeuvres confuses, dont on se dit qu'on finira par comprendre les motivations, mais qui s'éternisent au point qu'on renonce à s'y intéresser.
Difficile de voir où M.
Yoshimura a voulu nous conduire, lui qui nous promène lentement dans des paysages brumeux sans nous offrir la moindre accroche ni le plus petit brin d'intrigue à dérouler.
Ainsi flottons nous dans une atmosphère étrange et contemplative qui, si elle a pu par moment me séduire, me laissera finalement un souvenir terne et diffus.
Le convoi de l'eau est passé sans moi, dommage.