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Critique de Pancrace


Il y a des romans qui vous emportent loin, très loin, aux antipodes géographiques et temporels laissant s'effeuiller les phases de la vie quand la misère mijote dans le chaudron du temps.
Celui-ci est de cette trempe et réserve son lot d'étonnants rebondissements.
J'ai ressenti de la joie et souvent du malheur à m'évader avec Isaku le petit pécheur dans les saisons de son existence.
Printemps-été-automne-hiver ont laissé place à sardines-encornets-maquereaux-poulpes, inévitables quand la famine tracasse et que manger rythme les carcasses.
Dès huit ans, remplacer son père dans son travail parti se vendre ailleurs pour faire vivre sa famille est devenu son quotidien cadencé par sa mère sévère.
Rien, ni personne, n'est à envier dans cet univers agressif et pourtant, il se dégage une sensation de sérénité extrême où l'on accepte sa condition sans ciller et quelques soient les souffrances, les plaintes sont tues, les contraintes sont acceptées et serviront vraisemblablement d'enseignements aux générations futures.
Ce conte philosophique, où soufflent la tempérance et l'humilité, enseigne à ne pas se réjouir trop vite d'une aubaine et à savoir gérer ses acquis.
Isaku, à la demande du chef du village, passe quelques nuits à faire griller du sel dans des marmites, le feu vif ainsi produit attire les bateaux qui s'échouent, les villageois peuvent donc les dépecer pour profiter de la cargaison.
L'ignorance et la naïveté étant les alliés du « bien mal acquis ne profite jamais »,
la petite communauté perdue au fond de la baie devra supporter les conséquences de ses actes. L'auteur dispose de ce talent de traduire les petits bonheurs comme les grandes horreurs avec de telles nuances que, quelque soit le dénouement, il nous noue les entrailles.

En débutant ce roman, je n'ai pas imaginé, dans une certaine mesure pouvoir discerner une sorte de similitude avec la situation actuelle de confinement dû au Covid 19 et à son issue.
Et pourtant…C'est sûrement pour cette raison qu'au terme de cette lecture, je me découvre bien moralisateur, néanmoins, comme disait Confucius :
« L'expérience est une lanterne qui n'éclaire que celui qui la porte. »
Faites la vôtre !
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