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Liliane Fujimori (Traducteur)
EAN : 9782877305273
263 pages
Editions Philippe Picquier (27/01/2001)
3.9/5   34 notes
Résumé :
Il est rare qu'un lutteur de sumô écrive un livre. Celui-ci a été publié par un glorieux ex-ozeki de trente-sept ans, aimé et célébré comme un demi-dieu.
Mais pour gravir un à un les échelons, il lui aura fallu vivre un apprentissage rigoureux: endurer un régime alimentaire à la limite du gavage, supporter un entraînement physique éprouvant et développer une force spirituelle à toute épreuve. Car, "vaincre dans le sumô, c'est aussi se vaincre soi-même". Une d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Kirishima Kazuhiro nous invite dans l'intimité de sa vie de sumô. D'un point de vue très pragmatique il est intéressant de découvrir la méthode de classement des sumôs qui nous permet de comprendre à quel point ils sont méritants. C'est une discipline cruelle, et au combien exigeante qui impose une vie d'ascèse. Que de sacrifices pour un combat de quelques secondes dont l'impact est considérable. On comprend qu'un sumô peut passer du sommet au bas de la pyramide en un claquement de doigts.
Il est touchant de voir qu'au moment où on lui conseille d'arrêter car il est en déclin Kirischima Kazuhiro ne l'envisage même pas. Pour lui ce n'est pas une question de "niveau" il ne pratique pas le sumô il EST sumô c'est son essence même. Comment arrêter d'être ce qu'il est. Il n'a pas accompli ce qu'il doit accomplir il n'est pas prêt. Peu importe les difficultés, abandonner n'est pas envisageable. Quelle humilité et quel mental. Un exemple de persévérance, de courage mais aussi de grandeur d'âme.
On suit l'auteur partout, il nous fait partager avec pudeur sa vie de famille et on comprend à quel point le soutien de son entourage est important de même que celui de ses fans.
Au départ j'ai entrepris cette lecture en tant que pratiquante d'art martiaux, je voulais découvrir cet art ancestral, mais au final j'ai trouvé bien plus. En résumé c'est un livre sur le sumô mais pas que. C'est aussi une grande leçon de vie.
Commenter  J’apprécie          2019
La vie du lutteur de sumô Kirishima Kazuhiro racontée par lui même. À travers ces mémoires, le lutteur décrit l'univers si fermé du sumo, qui est à la fois au Japon un sport, un spectacle populaire et un art.
En relatant la première moitié de sa vie (celle qui précede son retrait de la scène du sumo à l'âge de 37 ans), l'auteur nous conduit dans le monde très hiérarchisé, presque féodal du sumo, sans jamais quitter le quotidien. Il nous en décrit les rituels, coutumes, les évolutions et ce que peut être la vie d'un lutteur de sumo.
Ce faisant, Kirishima nous montre qu'il n'est nullement un surhomme mais un individu ordinaire comme les autres avec ses faiblesses, ses complexes, ses doutes..
Ce livre, qui a presque une vocation sociologique, a le mérite de lever les idées fixes et à-priori qui peuvent obnubiler nos facultés d'appréciation objective de cet univers si énigmatique pour un esprit occidental.
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N'étant porté ni sur les biographies ni sur le sport, ces mémoires d'un sportif sont un cas à part dans ma bibliothèque. Les carrière sportives étant courtes – même si Kirishima a fait durer le plaisir avec la sienne un peu plus que la moyenne –, le bouquin l'est tout autant.


Or donc, le sumo, le plus japonais des sports de combat et aussi le plus mal connu sous nos latitudes, souvent résumé à l'image simpliste de deux gars massifs qui s'agrippent par le slibard.
Kirishima nous offre ici une vision de l'intérieur, celle de l'athlète, ce qui donne un texte plus vivant qu'une description encyclopédique du monde du sumo. Alors par contre, comme c'est le prisme d'un gars qui connaît son sujet sur le bout des doigts, tout un tas de choses évidentes pour lui ne le sont pas pour le lecteur, a fortiori un lecteur occidental pas familier de cet univers. Univers qui est bien sûr complexe, très codifié, très hiérarchisé et bourré de termes techniques qui lui sont propres et tout ce qu'il y a d'intraduisibles en français faute d'équivalent. Qu'on se rassure, l'ouvrage propose une cinquantaine de pages d'appendices bien fichus pour éviter de se retrouver paumé. Je conseillerai de commencer par lire l'exposé sur le sumo avant de se lancer dans la bio de Kirishima, histoire de se familiariser avec l'environnement. Second conseil, un marque-page permanent au niveau du glossaire, car dans un premier temps, on y fait pas mal d'allers-retours.


Depuis les coulisses, on suit le parcours de Kirishima, avec des petits airs de Rocky Balboa. Combattant correct sans être brillant, confronté à un problème majeur pour un sumo, à savoir la difficulté à prendre du poids même en bouffant trente oeufs par jour, bref le gars moyen sur lequel personne n'aurait misé un liard (d'autant moins que cette monnaie n'a jamais eu cours au Japon).
Ces mémoires sont donc une histoire de lutte, aussi bien physique sur l'aire de combat que psychologique dans la tête de l'athlète, qui persévère encore et encore, y compris arrivé à l'âge où la plupart de ses collègues prennent leur retraite. Lui, sumotori dans l'âme, des pieds jusqu'au sommet du chignon, il va quand même continuer, choix payant en termes de palmarès puisqu'il montera très haut, mais choix douloureux, parce que les blessures vont s'enchaîner.
Ces mémoires ne racontent pas que le monde de la lutte nippone mais avant tout une histoire de persévérance, de rigueur, d'abnégation. Avec beaucoup d'humilité, par-dessus le marché, au point qu'en première lecture du livre il y a vingt-cinq ans de cela, j'en étais ressorti avec l'impression d'avoir lu la bio de Jean-Michel La Lose, tant le gars Kirishima parle davantage de ses difficultés et défaites que de ses victoires sur lesquelles il se montre très peu disert. Jamais on n'a l'impression que le mec ait pris autre chose que de monumentales peignées, alors qu'au moment où il sort son bouquin – en 1996, l'année de sa retraite – il a remporté dans les dernières années de sa carrière une palanquée de titres parmi les plus élevés. (Bon après, c'est peut-être aussi qu'il est beaucoup moins bon en écriture qu'en sport, le texte ne brillant pas par ses qualités littéraires, ce qui est bien son seul défaut.)


In fine, qu'on s'intéresse au sumo, à la culture japonaise, à l'inflexible mentalité nippone, aux parcours de vie inhabituels, aux histoires de réussite personnelle qui ne tournent pas à l'auto-glorification hagiographique, Mémoires d'un lutteur de sumô offre son content sur tous les tableaux, le tout dans un contexte plus riche et intéressant que les biographies de footballeurs.
Lien : https://unkapart.fr/memoires..
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A travers ses mémoires, Kirishima nous ouvre les portes d'un monde fermé et relativement peu connu: celui du sumô.

Cet ancien champion retrace son parcours au sein de ce sport exigeant en mettant l'accent sur l'importance de sa famille comme élément de soutien et de motivation et ses difficultés à atteindre la masse nécessaire à son élévation. On s'attache rapidement à ce personnage humble qui ne cache ni ses faiblesses ni ses fautes et dont on ressent les coups dures comme les plus heureux.

Son livre est facilement accessible aux profanes comme aux connaisseurs notamment grâce à une bonne introduction et aux appendices qui nous expliquent les règles et subtilités du sumô. L'auteur s'attache également à décrire les prises qui l'ont fait gagner ou perdre. Ces mémoires se lisent facilement et rapidement et l'on prend autant de plaisir que l'on apprend des choses sur ce milieu. On peut regretter qu'elles soient un peu trop courtes et occultent ou passent trop vite sur certains aspects de ce sport. Je pense notamment aux relations entre les lutteurs d'une même heya, sur les entraînements, sur les bouleversements que son statut de champion à dû causer dans sa vie,...

Un livre fascinant sur ce sport qui l'est tout autant. Je le conseille si le sujet vous intéresse un tant soit peu.
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Comme un ex président de la République , je suis fasciné par ces titans en couche-culotte, dont les attitudes , les rituels , les affrontements aussi violents que fugaces ponctués des vociférations de l'arbitre , renvoient à un japon mythique .Les Mémoires de Kirishima montrent l'envers du décor : l'incroyable dureté des entraînements , l'impitoyable course aux titres , la gravité des blessures. Passionnant.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans une lutte entre deux adversaires de force sensiblement égale, ce qui fait la différence entre le ciel et la terre ne peut provenir que de leur énergie morale, de leur combativité et de leur soif insatiable de se dépasser. Quand l’énergie est à son paroxysme, le corps de l’adversaire paraît tout petit. La durée du shikiri, ce rituel de préparation au combat, semble étrangement courte. Si, pendant ces préparatifs, on a conscience en fixant l’autre, de vouloir le dominer ou que l’on se sent troublé par son regard, l’état spirituel ne peut pas être qualifié de satisfaisant. Quant on se trouve au summum de sa force spirituelle, on ne fait que contempler l’adversaire en enveloppant du regard l’ensemble de son corps. À celui qui parvient à l’absorber en soi globalement, dans tout son être, comme faisant partie de soi-même, la victoire est acquise d’avance à cet instant précis.
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Ma ration d'oeufs était de vingt par jour !
Ce n'est pas si facile de manger vingt œufs par jour si on s'y prend comme tout le monde...Pour moi, c'était sous forme d'oeufs durs que j'arrivais le mieux à les faire passer.
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Une lutte qui ne dure même pas dix secondes, déployée dans un espace qui ne mesure même pas cinq mètres... Mais ce combat symbolise la vie entière du lutteur en cet espace qui cristallise le long cheminement qu’il a parcouru pour parvenir jusque là.
En portant un regard en arrière sur ma carrière, je ressens de plus en plus fort que le dohyô est un espace étrange.
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Nous avons déposé notre déclaration de mariage à la mairie . Cependant comme je venais à peine d'entrer dans le maku-uchi , je n'osais pas présenter Naoko à mon maître et lui demander son autorisation pour l'épouser.
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