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Citations sur Le nord du monde (32)

Parfois, on se tait. Juste le sexe. La simplicité de la mécanique. Quand l’acte est terminé, on fait ralentir le cœur. On respire les effluves. On scrute notre peau, l’œil collé à l’épiderme, comme avec la Flaisch endormie. On écoute le plaisir qui se dissipe doucement, au rythme de l’avachissement. L’accalmie nous berce. On pourrait découper les secondes, on les sentirait quand même passer. 
Tous les jours, les mains. Tous les jours, les rires. On ne peut plus s’en passer. J’ai sauvage maintenant. J'ai sauvage. Dans cet échange sans promesse et sans certitude, la peur se retire dans mes flancs. Tout disparait dans le fatras charnel. Je bloque le souvenir de l’exclusivité jusque dans l’irritation de mon col. 
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Tous les crimes doivent être de la même légèreté une fois qu'ils ont été commis. Le soulagement est le maître. Assouvir. C'est pour ça la récidive, c'est pour ça qu'on recommence. Parce que rien ne change. La seule chose qui est sûre, c'est que ce sont des secrets. A cause des autres qui jugent.
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Au Nord du monde, le ciel est témoin de tout. C'est pour ça qu'il rougit si souvent.
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Peur qu'ils ne veulent pas, peur qu'ils me le reprennent, pour se venger, pour me faire mal, peur de moi dans ce cas-là, peur de mon état, peur d'être folle, peur de ne plus savoir qui je suis, peur de tuer ou de mourir, peur du degré de manque, peur de la fin de l'attirance, de la fin de chanter pour ne plus avoir peur, peur des yeux ressuscités de Madame Flaish, des hommes qui font souffrir pour rien.
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Elle est assez jolie Andrée, mais le mal que la vie lui fait la fait ressembler à un cadavre, c'est-à-dire à ce qu'elle voudrait être mais qu'elle n'est pas encore. On voit l'épuisement sur son visage. On voit ce qu'elle a raté. Dans ses yeux, d'une teinte exceptionnelle, un ciel et une mer mélangés, on dirait que des bateaux s'échouent continuellement, on dirait un cimetière, on dirait toutes les choses tristes de la vie en même temps. Ce n'est pas facile à regarder et ce n'est pas facile d'arranger cette histoire de ne plus vouloir vivre. Ne plus vouloir vivre, quand on le sent venir, c'est déjà là, elle dit. Ça vient d'un coup. Ça te saute dessus sans prendre d'élan. Ça s'installe. Et ça reste pour un temps indéfini. Elle s'y connait Andrée. Ce n'est pas la première fois qu'elle marche dans le noir. Je lui dis de ne pas s'inquiéter, qu'elle se rétablira comme à chaque fois. Un jour ou l'autre, elle voudra vivre à nouveau.
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Au bout de quelques heures, j'arrête le trot, je vais au pas, petits pas, puis c'est l'arrêt complet. Je ne peux plus avancer. Je crache. A chaque inspiration, j'ai l'impression que tout va s'arracher à l'intérieur. Je regarde derrière moi pour la première fois. L'homme n'est pas là? Il a pris du retard, cherche dans la mauvaise direction. L'homme, c'est un chien, pas un poulain. Un homme chien. Il me renifle, m'a toujours reniflée. Mon fumet, il le connaît. Je sais qu'il peut me retrouver, à l'odeur de mes chairs. L'aigre de ma peau. C'est un chien endurant, un chien qui ne lâche pas. Il avait ça, l'acharnement. Je n'en veux plus maintenant.
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Des oiseaux par centaines. Des eiders. Ils sont nichés dans les trous de la montagne. Blottis. Ils attendent. On ne sait pas quoi. Je dirais le lever du jour mais comme il n'y en a pas, je dirais qu'ils sont ensemble, simplement ensemble.Sans que rien ne se passe. Ensemble dans les trous des montagnes. Ils regardent l'horizon avec nous.
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Une simple illusion m'a paralysée, mise dans un repli et je peux constater combien l'emprise est toujours présente. Encore bien ancrée dans ma carcasse, frappant la tôle. La trouille resurgit intacte. Plus je m'éloigne de l'homme chien, plus son existence m'est insupportable. À me piquer partout dans la tête avec les aiguilles du souvenir. Elle sait se battre, la peur. Belle peur. Il faut que je trouve autre chose qu'un Monsieur Pierre pour l'anéantir. L'empreinte de la patte de l'homme chien s'est effacé momentanément avec du vin Corse et quelques ecchymoses, mais je dois être plus vigilante sur les fluctuations de ma fragilité. Les hommes ne se substituent pas les uns aux autres.
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Isaac voulait d'une vie différente, une vie autrement, un jour je serai. Tout ça me rendait triste parce que je l'accompagnais dans cette idée absurde d'un changement radical, j'y croyais à ce Nord nettoyeur et je contribuais à lui faire croire à l'impossible.
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Au Nord du Monde, le ciel est témoin de tout. C'est pour ça qu'il rougit si souvent.
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