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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai dévoré en quelques heures ce premier roman de Nathalie Yot, reçu dans le cadre des 68 premières Fois. le Nord du monde est un roman très court, à peine 145 pages, assez inclassable mais plutôt remarquable dans la forme et dans le fond.

L'écriture est très belle, rythmée, musicale, toute en respiration… Il ne faut pas hésiter à lire quelques passages à voix haute. C'est poétique, oral, parlant et profond.
Ce roman est une fuite en avant…, un retour à la source aussi.
Ce roman nous parle des limites, celles qui nous sont imposées, celles que l'on se fixe, celles que l'on accepte, celles que l'on repousse, celles que l'on dépasse parce qu'il le faut bien, celles que l'on transgresse aussi…
C'est captivant, animal, sensuel, sexuel, maternel…
La métaphore n'est jamais clairement évidente : Qui est « l'homme-chien » ? Pourquoi « un trot de poulain » et non de cheval ? Comment aime-t-on quand on est mère, enfant ou amante ? Comment reproduit-on l'amour ? Peut-on s'inventer une forme d'aimer autre que celle que l'on a connue ou subie ?

Au nord du monde est tout cela et plus encore. Et, en même temps, c'est factuel et sans jugement normatif ou moral. Il ne faut surtout pas essayer de raconter ce livre, ni le résumer. Il faut le lire ou passer son chemin.

Ma quatrième lecture de la sélection « rentrée littéraire 2018 » des 68 première fois… Ce n'est pas un coup de coeur, ni une claque littéraire… C'est autre chose, c'est de l'ordre de l'indicible.
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Une femme court, elle vise le Nord, toujours plus au Nord. Elle fuit un homme chien. Elle court, elle trotte, elle franchit des frontières. Lille, la Hollande. Là elle s'incruste dans la vie d'ouvriers polonais, quand elle se voit confier un jeune garçon, une vie de mère tombée du ciel, la poursuite de la route vers le nord du monde, avec un amour infini et nouveau, un être qui devient sa bouée, sa passion. Allemagne, Norvège…

Le nord du monde est un roman court qui frappe dès les premières lignes, dès les premières pages on est projeté par ce texte qui scande les propos d'une narratrice à bout de souffle, dans une course effrénée. On ressent sa hâte, sa fureur, sa perdition, son incandescence.

Cette femme trace son propre chemin, éprise de liberté, mais se laisse envahir par les sentiments qui la submerge. Aux côtés du jeune Isaac, elle va vivre un amour charnel dérangeant, elle va vivre de la charité mais aussi passer des nuits à la rue. le Nord l'a éblouie, et Isaac l'aura perdue. le rythme du roman décélère. le tourbillon freine.

Ce livre est tout simplement une petite bombe, un roman remuant, écrit d'une plume de grand talent.
Lien : https://chezlorraine.blogspo..
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NaTYot est poète et performeuse, elle vit à Montpellier. Je l'ai rencontrée avec son recueil « Je n'ai jamais été mais il est encore temps ». Et aujourd'hui, Nathalie Yot a écrit son premier roman, dans la même veine que sa poésie. D'ailleurs, il y a des clins d'oeil comme « Je ne sais pas danser », l'un de ses poèmes électros qui est repris par bribes dans l'un des chapitres...

Son écriture est du genre coup de poing. Non. Percutante. du genre qui frappe l'esprit, qui réveille, mais qui ne fait pas nécessairement mal. Au contraire presque. C'est un peu chirurgical. Sans aucune fioriture, elle réussit le tour de force de décrire les sensations, les émotions, d'une manière très très précise. C'est très fort ça. Cette économie de mots pour un résultat si foisonnant.
Dans « le Nord du monde », la narratrice est sur le départ. Dans une urgence interne absolue, elle doit partir alors elle part. On comprend que c'est sa façon de trancher dans le vif de sa vie pour cesser de souffrir d'une rupture amoureuse. Pour elle, une question de vie ou de mort. Elle nous raconte son voyage. Son récit m'a parfois rappelé celui du Molloy de Samuel Beckett. Sans doute à cause de cette manière d'aller au bout de ses capacités physiques et d'en faire une description tellement réaliste que l'on ressent ça dans nos os.
Donc, une histoire de fuite, oui. Et d'amour aussi, bien sûr. Sinon on meurt. Et l'amour parfois, ça prend des tours inattendus. Et quand, autour et dedans, tout est débordant, ça peut aussi déraper. Et quand ça dérape grave, on peut être tenté de fuir encore. Mais souvent, et là c'est le cas, on peut aussi choisir de ne pas le trahir cet amour, de ne pas se trahir. Alors on reste, on rentre, on assume…
Tout ça en 145 pages. Que j'ai lues presque d'une seule traite. Outch !

Lien : https://versionlibreorg.blog..
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Elle trotte vers le Nord. Elle fuit « l'homme chien ». Première étape de hasard : Lille. Premier amant de passage, « Monsieur Pierre ». Une étape dans cette fuite d'une relation qu'on devine avoir été fusionnelle et dont elle ne supporte pas le délitement. Parce que « L'amour se coupe à la machette, d'un coup sec, alors les bords sont lisses. » Ce sera Bruxelles puis Anvers et une petite ville près de la frontière néerlandaise. Où elle soigne ses pieds abîmés. Et toujours cette obsession, cette quête obstinée d'amour. Se remplir d'amour « Mis à part l'homme chien que j'aimais sans relâche, les autres n'avaient aucun effet sur moi. Je n'en avais pas besoin. Je ne m'en occupais pas. Deux était un bon chiffre. Être deux me suffisait. »

Suivront l'Allemagne puis la Norvège.

Cette fuite d'une femme dont l'âge et l'identité importent peu est en fait une quête éperdue d'amour. Une quête qui se confond avec un ailleurs qu'elle a décidé être le Nord. Alors elle « s'installe dans la fuite ». Avec Isaac, l'enfant tombé du ciel… Elle transgresse sans le vouloir vraiment, juste parce qu'elle ne sait pas faire autrement. C'est violent, âpre, dérangeant et fort. Très fort.

Dans une écriture troublante qui emprunte à la poésie, l'artiste montpelliéraine, livre ici un premier roman coup de poing. Il y est question de perte de repères, d'a-moralité, de limites, celles que l'on franchit ou pas. Bref, il faut s'attendre à être sérieusement bousculé par cette lecture.
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