AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
I Hate Fairyland tome 3 sur 4
EAN : 9791026810599
136 pages
Urban Comics Editions (09/03/2018)
4.29/5   52 notes
Résumé :
Il aura fallu à Gertrude quarante longues années de cauchemar pour réaliser que son penchant pour les crimes sanguinolents n’était peut-être pas un atout majeur pour se sortir du guêpier doucereux dans lequel elle s’est fourrée. Depuis cette épiphanie, elle essaie donc de se racheter une conduite, enchaînant les bonnes actions, les gentillesses et autres déclarations d’affection… Mais n’y aurait-il pas anguille sous roche ?
Que lire après I Hate Fairyland, tome 3 : La ballade de l'amère sucetteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Fluff my life (épisodes 6 à 10) qu'il faut avoir lu avant. Pour comprendre les relations entre les personnages, il vaut mieux avoir commencé par le premier tome. Celui-ci comprend les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2017, écrits, dessinés et encrés par Skottie Young, avec une mise en couleurs réalisée par Jean-François Beaulieu. Sur les 20 pages de l'épisode 13, Skottie Young en a dessiné 5, et les 15 autres ont été dessinées par Dean Rankine.

Gert (diminutif de Gertrude) vient de pénétrer dans l'enceinte du donjon Festexpocon, le lieu où tous les plus grands héros de Fairyland viennent tenir un stand pour rencontrer leurs fans enamourés. Comme d'habitude, elle est accompagnée par Larry (Larrington Wentsworth III), une mouche anthropomorphe qui assure la fonction de guide, las, très las. Après avoir acheté une épée d'exception et détruit (par mégarde bien sûr) le stand de hot-dogs, elle décide d'aller voir son idole : Gwag la barbare. Arrivée devant son stand, elle se rend compte qu'il y a une très longue file d'attente. Après avoir réglé ce petit détail par un lot de bombes bien placées, elle peut enfin se tenir devant son idole. Elle déclare son admiration sans ambages, mais Gwag lâche 3 mots sans réelle implication. Ses 2 sbires collent une affiche signée par un coup de tampon dans les mains de Gert, lui en réclame le prix et l'éconduisent. Ils ont tôt fait de comprendre à qui ils ont affaire, à leurs dépens, ce qui n'a pas l'heur de plaire à Gwag. Peu de temps après, Gert tombe face à Maddie, une de ses ferventes admiratrices.

Par la suite, Gert a viré sa cuti et a décidé d'accomplir de bonnes actions. Elle commence par accepter de délivrer un bébé de ses vils kidnappeurs, ce qui l'amène à affronter un clan de samouraïs en forme de champignons anthropomorphes. À l'occasion d'un long déplacement à dos d'une grosse bestiole à 4 pattes, Larry pique un petit roupillon et rêve de son enfance, de la manière dont il est devenu un guide pour les enfants égarés dans Fairyland, jusqu'à ce qu'il se voit confier Gert. Elle doit ensuite affronter l'épreuve d'un labyrinthe dont elle doit forcément atteindre le centre, sous peine de devoir épouser son propriétaire Loveth Lovelord. Enfin, elle accomplit toute une série de quête avec la plus grande gentillesse.

On ne va pas se mentir : si le lecteur est revenu pour le troisième tome de la série, c'est parce qu'il apprécie l'humour très décomplexé et iconoclaste de Skottie Young, et la force comique de ses dessins. En effet il n'a aucune assurance qu'il saura se renouveler en termes d'intrigue. C'est un festival dès la couverture du présent tome avec toutes ces peluches aux grands yeux brillants, avec ce bel arc-en-ciel qui se déploie au fond, les petits coeurs roses qui flottent et Gert radieuse. Il est possible de prendre cette image au premier degré, comme l'incarnation du kawaï infantile et régressif, mais aussi comme une moquerie au second degré de ces conventions trop mignonnes pour être honnêtes, trop sucrées pour ne pas rendre diabétique rien qu'à la regarder. de fait, le lecteur retrouve sa Gertrude habituelle, toujours aussi insensible aux autres, incapable d'empathie, avec une capacité d'attention réduite, et un potentiel de patience n'excédant pas 30 secondes. Skottie Young est déchaîné comme jamais sur le plan visuel. L'apparence de Gert est à la fois débraillée et perverse. Elle ressemble à une petite fille de 6 ans, avec une jolie robe rose et un noeud dans les cheveux, mais sa dentition n'est pas droite ni régulière, sa robe est fripée comme si elle la portait depuis plusieurs semaines, et son ruban porte la marque de déchirures sur tout son pourtour. Ce qui détonne le plus sont les expressions crasses de son visage, exprimant la méchanceté, la veulerie, l'exaspération, la colère ou encore le cynisme, en parfait décalage avec les expressions d'un enfant normal. Tout du long, le lecteur peut se délecter de ces expressions exagérées rendant compte de l'absence de retenue du personnage et de sa recherche sans fin d'une gratification immédiate.

Les autres personnages sont également croquignolets. Larry arbore des expressions montrant son intense lassitude, ainsi que son abandon de tout espoir que sa protégée puisse se conduire normalement, ou se retenir de massacrer froidement tous ceux qui ont le malheur de la regarder de travers. Il est irrésistible avec ses épaules tombantes, son cigare mâchonné aux lèvres et ses 2 deux yeux globuleux striés de veines apparentes dues à la fatigue et à une mauvaise hygiène de vie. Gwag est une masse imposante, pas vraiment toute en muscles, avec un accoutrement caricatural de barbare, que ce soit le gros casque à corne, la jupette en lamelle de cuir, ou encore les bonnets de soutien-gorge métallique avec des décorations en forme de crâne à leur extrémité. Skottie Young transforme l'idée saugrenue de champignons samouraïs anthropomorphes en une vision totalement logique où leur chapeau s'apparente effectivement aux chapeaux de paille portés par les samouraïs. L'apparition de Loveth Lovelord constitue un grand moment, à la fois pour sa silhouette apprêtée comme s'il était le cadeau de dieu fait aux femmes, et par son accessoire de mode pelvien.

Comme dans les tomes précédents, Skottie Young s'en donne à coeur joie pour pervertir visuellement les personnages traditionnels des contes de fées. Il n'hésite pas à exagérer leurs visages et leurs formes. Gert ne manque pas de faire remarquer à Larry, qu'avec ses yeux globuleux son visage évoque une paire de testicule, et l'accessoire pelvien de Leveth Lovelord joue dans le même registre. L'artiste ne se contente pas d'une ressemblance de forme (plus évocatrice que réelle), il joue aussi avec les cadrages. Par exemple pour l'accessoire pelvien de Lovelord, il choisit un plan de prise de vue à la hauteur de Gert (c'est-à-dire celle d'un enfant), avec juste le profil de l'avant de la silhouette de Lovelord en bordure de case. Ainsi il fait ressortir la protubérance de l'accessoire pelvien, ce qui finit par indisposer physiquement Gert au point qu'elle lui demande de se déplacer pour sortir du champ de la caméra (c'est-à-dire de la case). C'est un comique qui repose à la fois sur l'exagération de cet accessoire, mais aussi sur la technique narrative propre à la bande dessinée, évoquant les dessinateurs ayant une propension marquée à cadrer leur case sur la poitrine généreuse ou le postérieur charnu de leurs personnages féminins.

Tout du long de ce tome, le lecteur sourit devant l'humour énorme, mais aussi la mise en scène souvent très sophistiquée. Dans le premier épisode, il reconnaît sans peine le comportement pas toujours rationnel des visiteurs dans les conventions dédiées à un divertissement spécifique, comme les comics au hasard. Dans le deuxième épisode, il identifie immédiatement l'hommage au manga Lone Wolf & Cub de Kazuo Koike & Goseki Kojima, avec les cadrages sur les visages des personnages se concentrant avant l'attaque. L'artiste trouve le point d'équilibre entre l'utilisation des conventions visuelles des mangas de type shanbara, et l'exagération comique. Ce point d'équilibre est instable car lesdites conventions constituent déjà des exagérations par rapport à la réalité et il n'est pas facile de les reproduire à des fins comiques, sans verser dans la décalque pure et simple dépourvue d'humour, ou la surenchère crétine. Dans le quatrième épisode, Skottie Young fait preuve de retenue visuelle (incroyable) pour montrer la réaction de Gert à l'apparence de Loveth Lovelord, dans un gros plan hilarant sur ses yeux montrant la nausée en train de monter. Les personnages croisés dans le labyrinthe amalgament les stéréotypes des personnages de Fantasy et un langage corporel reflétant leur intelligence limitée. le dernier épisode surprend complètement car Skottie Young réalise des dessins trop mignons au premier degré sans méchanceté ni raillerie, et tout aussi convaincants. Pour être honnête, le lecteur n'est pas très curieux de découvrir les 15 pages réalisées par Dean Rankine dans l'épisode 13. Ce dessinateur ne cherche pas à imiter la verve visuelle de Skottie Young, et dessine avec ses propres idiosyncrasies. le lecteur finit par apprécier ses modalités d'exagération, même si elles ne sont pas aussi chaleureuses que celles de Young.

Une fois de plus emporté par la force comique des dessins, le lecteur ne se soucie pas trop de l'intrigue. La caricature de convention de comics est sympathique, sans être féroce, et elle s'écarte rapidement d'une simple moquerie pour se concentrer sur la relation entre idole et fan. le deuxième épisode est un prétexte pour rendre hommage aux aventures de Ogami Itto et Daigoro. le troisième épisode surprend car il évoque l'histoire personnelle de Larry, ce qui justifie au passage qu'il soit dessiné par un autre artiste. le quatrième épisode se moque des quêtes parfois étranges imposées aux personnages de récit de Fantasy, ainsi qu'à l'obsession du mariage présente dans les contes. le dernier établit si oui ou non Gert peut vraiment se comporter avec bonté pour aider les autres. En fait, il apparait bien une progression dramatique, avec une rédemption potentielle et un changement de statut notable pour l'héroïne. le lecteur a même la surprise de voir réapparaître des personnages des tomes précédents comme Horibella et Happy. Derrière la farce, il se rend compte que Skottie Young parle discrètement de l'idolâtrie, de l'intention d'aider autrui pas toujours pertinente ou perspicace, des aspirations de jeunesse et de la réalité de ce qu'elles deviennent au cours de la vie, de la réalité pragmatique et contractuelle du mariage.

Il est difficile de résister à la tentation de découvrir la suite des aventures de Gert & Larry, du fait de la force comique des dessins de Skottie Young, de sa verve et de son éloquence visuelles. le lecteur lui pardonne même de ne pas avoir dessiné les trois quarts de l'épisode 13, au vu de la réussite virtuose des 4 autres. Entre 2 éclats de rire, il se rend compte qu'il peut aussi considérer un instant les thèmes abordés avec plus de gravité.
Commenter  J’apprécie          52
La couverture ne laisse pas de doute... on est dans la féérie esthétique kawaii. Rose, jaune, vert prairie, etc. Tout le monde il est beau et gentil. Sans compter les ours en peluche, les lapins trognon avec de gros yeux ronds, etc. On retrouve donc l'univers fleuri du tome 1. Ouf.

Pour le reste, on a du mal à placer les épisodes de ce tome par rapport au tome 2. Normalement, à la fin du tome 2, Gert est annihilée suite à un mauvais choix de couloir. Ici, on la retrouve comme si (et c'est bien le cas) elle avait pris le bon couloir afin de vivre.

Cinq chapitres plus ou moins décousus. Un très bon dans un labyrinthe où un bellâtre avec un gros paquet planqué dans ses braies propose le mariage à Gert. Un très mauvais où Larry (la mouche qui guide Gert à travers Fairyland) élabore sur son passé et ce qui aurait pu ou dû se passer s'il avait guidé Happy (et vice versa).

Le reste n'est pas mauvais. Mais c'est clairement le graphisme et l'esthétique qui emporte le morceau. Un grand final, déjanté et à contre-emploi, comme on les aime.
Commenter  J’apprécie          50
"I Hate Fairyland T.3" de @skottieyoung chez @UrbanComics

Synopsis :

"Il aura fallu à Gertrude quarante longues années de cauchemar pour réaliser que son penchant pour les crimes sanguinolents n'était peut-être pas un atout majeur pour se sortir du guêpier doucereux dans lequel elle s'est fourrée.

Depuis cette épiphanie, elle essaie donc de se racheter une conduite, enchaînant les bonnes actions, les gentillesses et autres déclarations d'affection... Mais n'y aurait-il pas anguille sous roche ?"

Scénario + Dessins : Skottie Young ;
Éditeur : Urban Comics ;
Prix : 15.50 € ;
Commandez-le sur Urban Comics.

Replongeons avec délectation dans les aventures extraordinairement sanglantes de Gertrude, dans le monde féerique (moins qu'avant quand même) de Fairyland. Après une prise de conscience et 40 années de massacres en tout genre, notre petit tête verte pense qu'il faudrait changer son fusil d'épaule afin d'arriver à son but ultime, c'est-à-dire rentrer enfin chez elle [...]

La suite de la chronique ici :
Lien : https://wordpress.com/post/y..
Commenter  J’apprécie          90
Skotti Young sait montrer sa singularité dans le royaume du 9ème art. L'idée de transformer le monde des contes de fée en version meurtres et compagnie est quelque de particulier. Elle n'a pas besoin de super pouvoir pour affronter les méchants pour protéger la veuve et les orphelins. C'est en partie elle que les vilains fuient. D'ailleurs, elle adule Gwag, une cheffe guerrière sans pitié. Et quand elle doit devenir gentille, c'est un vrai défi qu'elle doit relever. Bien entendu, cela ne se passe pas bien. Mais quelle scène incroyable quand elle doit affronter le clan des Shiitaké. Déjà, il y a un jeu de mot car les shiitakés sont des champignons et cela veut dire champignon en japonais. Donc rien d'étonnant de voir les membres en forme de ce légumes avec leur tête qui rappel la forme des chapeaux des samouraïs. Les plans à l'horizontal évoquent les films d'action au cinéma et de l'action nous n'en manquerons pas. le combats est plein de dynamisme et de cruauté. Comme personnage important nous avons un protecteur qui n'est d'autre qu'une mouche qui parle complètement dépité. Sa tête fatiguée et ces réflexions valent le détour. Par contre, il a un vocabulaire assez correcte contrairement à notre princesse qui apprécie les gros mots, un peu trafiqués. C'est très cohérent avec le reste de l'univers second degré. Un bon moment de lecture d'humour noir et la fin annonce un prochain tome encore plus trash et sauvage. J'ai hâte de le découvrir. 
Lien : http://22h05ruedesdames.com/..
Commenter  J’apprécie          40
Toujours aussi désopilante, la série de Skottie Young nous emmène à nouveau hors des sentiers battus pour nous présenter une Gertrude toujours aussi folle... mais avec l'ambition de devenir une personne meilleure. Autant dire que cela risque d'être très compliqué !
Un petit épisode en forme de "What if?" explore l'hypothétique vie de Larry sans Gertrude tandis que des personnages bien connus des lecteurs vont refaire une apparition.

Une série qui maintient sans problème sa qualité et arrive à repousser sans cesse ses propres limites.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
ActuaBD
24 avril 2018
Troisième tome des aventures de Gert à Fairyland. La rombière dans un corps de petite fille n'a pas fini de faire hurler de rire le lecteur, et de terreur les habitants du pays des merveilles qui ont le malheur de croiser sa route.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Et je suis pas vieille, j'ai de l'expérience.
- Oui, tu as l'expérience de la vieillesse.
- Je te hais jusqu'au fond de la moelle.
- Je sais. (p.88)
Commenter  J’apprécie          10
Les bébés ne font que ça: ils mangent et cacatent. Avec un peu de chance, sans mélanger les deux. (p.34)
Commenter  J’apprécie          00
Ferme la béance dans ta face de bourse quand je te parle ! (p.59)
Commenter  J’apprécie          00
T'es vraiment à pistachier comme guide, tu sais, Larry? (p.79)
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Skottie Young (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Skottie Young
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! et JLM Assurances BD vous présentent les BD coups de coeurs de Claire de la librairie Momie à Grenoble Celui que tu aimes dans les ténèbres, Skottie Young, Jorge Corona, Urban Comics Ana et l'entremonde tome 1 de Dubuisson, Cy chez Glénat 1629, ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta de Dorison et Montaigne chez Glénat 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #bandedessinée #Manga #BD #jeu #concours Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires avec https://www.jlm-assurances.fr/! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
+ Lire la suite
autres livres classés : comicsVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (91) Voir plus



Quiz Voir plus

Comics : Les héros de Marvel

Elle peut se dématérialiser, et ainsi traverser les objets solides, les murs, les plafonds ... Il s'agit bien sûr de ...

Kate Winslet
Kitty Pryde
Hello Kitty
Katy Perry

10 questions
240 lecteurs ont répondu
Thèmes : comics , super-hérosCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..