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EAN : 9782874664090
471 pages
Jourdan (13/07/2016)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Dix ans après son mariage, dans un cas historique qui a secoué la nation américaine et mené à la réécriture des lois, Ann a divorcé de son puissant mari mormon, prétextant la négligence et les traitements cruels. En 1876, Ann Eliza a publié une autobiographie intitulée « Wife n° 19 ». Ann Eliza Young a parcouru les États-Unis pour expliquer la dégradation de la polygamie et du mormonisme, mais aussi pour révéler la véritable personnalité de Brigham Young lui-même. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il est vrai que ce livre est rempli d'erreurs et de maladresses, mais je l'ai trouvé fort intéressant. On y découvre les premières heures du mormonisme. Ann Eliza Young a été une des nombreuses épouses de Brigham Young, successeur de Joseph Smith le fondateur de "l'église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours".

Je suis totalement athée, mais toujours curieuse de découvrir comment certaines personnes en arrivent à croire dur comme fer à la parole d'un nouveau prophète, à le suivre et à appliquer à la lettre ses consignes. Je ne connaissais pas grand chose au mormonisme et ce témoignage est assez éclairant. La religion des premiers fondateurs était plus proche de l'escroquerie que de l'illumination divine... ils ont rapidement su orienter "la parole divine" dans le sens de leur intérêt. Ainsi, par des tours de passe-passe bien alambiqués ils en sont arrivés à proclamer le mariage plural comme une obligation religieuse. Pire encore, des crimes et des massacres ont été commis sur tous ceux qui s'opposaient ou osaient seulement critiquer les mormons et avec une motivation accrue si une petite fortune pouvait finir dans la caisse du prophète.
Dieu avait bon dos, et même si à l'époque ce témoignage a fait bouger les choses sur la polygamie, je me demande encore comment, avec de tels débuts, cette religion (secte !) a pu perdurer et avoir encore un telle place de nos jours.
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Tout d'abord, on ne peut que saluer le courage remarquable d'Ann Eliza Young , qui élevée dans la religion Mormone, a trouvé la force d'y tourner le dos et de militer activement - au péril de sa vie -en témoignant publiquement des ignobles pratiques associées à cette religion.
Richement illustré de nombreuses histoires, on découvre en effet, ce qui était en effet réservé à ceux qui osaient penser par eux mêmes voire remettre en question leur prophète tyrannique, Brigham Young : la mort.


Au travers de son histoire et de celle de sa famille, Ann Eliza Young évoque de façon claire la dérive et la dégradation des pratiques Mormones.
A chaque fois accueillis passivement par les populations déjà installées (en Ohio, au Missouri ou en Illinois), les Mormons -à cause de leurs pratiques contestables vivement encouragées par leurs propres Prophètes Joseph Smith d'abord puis Brigham Young (vols, pillages, meurtres)- finissaient toujours par se faire chasser très brutalement, les contraignant ainsi à abandonner sur place maisons, biens et terres.
Ne faisant ainsi qu'accroître leur sentiment de persécution, les Mormons ont ainsi justifié une nouvelle escalade dans l'échelle de la violence à l'égard des non Mormons, les transformant en véritables monstres : Page 204 "Satan lui-même n'est pas un si mauvais bougre comparé aux Saints."

L'auteure retrace les moments clés de l'histoire Mormone afin de rétablir la véracité dans la responsabilité des différentes tragédies et massacres. Pour que personne n'oublie par exemple la tragédie liée à la grande vague d'émigration Européenne de 1856-57 et le massacre de Mountain Meadows en 1857.

Ce témoignage d'Ann Eliza Young est également un solide plaidoyer contre la polygamie, pratique faisant partie intégrante de cette religion.
Elle s'attache à décrire les souffrances morales endurées par les femmes dues à cette situation.
Page 255 : "Elle fait (la polygamie) ressortir ce qu'il y a de pire dans le coeur des Hommes...Tout n'est plus que conflit, jalousie, haine, médisance...Elle rend les hommes égoïstes et méchants et les femmes malheureuses et meurtries."
Une fois encore, plus qu'encouragées (car parfois obligées) à cette pratique, les familles se retrouvaient dans une situation polygame par devoir religieux!!! Page 227 : "Tout homme qui refuse la polygamie sera éternellement damné" annonça Brigham Young depuis le Tabernacle."
Pour l'avoir elle-même subit, Ann Eliza a réussi à attirer l'attention du gouvernement en levant le voile sur les horreurs causées par cette "religion" et à mener un combat pour défendre la cause des femmes.

Ensuite, en lisant ce témoignage, on réalise qu'on a entre les mains un précieux document historique tant il est précis sur les modes de vie de cette époque. Il décrit la vie quotidienne de ces pionniers en recherche de leur terre d'accueil : leur alimentation, leur mode de transport, leurs habitations de fortune, les modes vestimentaire.


Enfin, on réalise que cette religion a pu voir le jour parce qu'elle a été créé par des personnalités fortes, sans scrupules et tyranniques à une période où tout "jouait" en leur faveur : isolement sur un territoire immense et encore de faible densité, éducation inexistante favorisant ainsi la croyance en superstitions, crainte du monde non Mormon. Ces hommes et femmes ont été totalement asservis par leurs leaders.
Le rapprochement inéluctable avec le monde des "Gentils" (non Mormons) et les tendances modernes allant vers le droit de vote et l'éducation ne pouvaient que fragiliser la dictature imposée par le leader de l'Eglise Mormone en ouvrant peu à peu les yeux des croyants.


Un grand MERCI à Babelio et aux Editions Jourdan pour m'avoir permit de découvrir ce récit sobre et enrichissant, témoignage du combat et de la renaissance d'une femme forte et courageuse libérée du joug de cette terrible religion.
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Avant de commencer mon avis, il convient de préciser que l'église de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours n'est pas considéré comme une secte et rassemble près de 15 millions de membres dont un peu plus de 6 millions aux USA ce qui en fait la quatrième confession chrétienne la plus importante des Etats-Unis.
Il faut aussi noter que la polygamie a été interdite par l'Eglise en 1889 et qu'aujourd'hui celle-ci prône, comme la plupart des religions chrétienne, l'abstinence en dehors du mariage et la fidélité absolue à un seul et unique époux.
Le mariage plural ou polygamie est toujours pratiqué par une minorité dissidente qui a refusé l'évolution de l'Eglise et se qui se fait appeler l'église fondamentaliste de Jesus-Christ des Saints des derniers jours. L'Eglise officielle ne les reconnaît pas comme des mormons.
A l'époque où Ann Eliza a écrit son témoignage, du vivant de Brigham Young, la pratique de la polygamie battait son plein.

Ann Eliza est fortement opposée au mormonisme et à la polygamie et on ne peut pas ne pas le savoir tant elle est virulente sur le sujet.
Elle veut tellement convaincre du bien fondé de son point de vue, qu'elle en perd toute objectivité et se contredit régulièrement. Elle dit à plusieurs reprises que les mormons sont manipulés par leur leader, Brigham Young, qui n'est ni plus ni moins qu'un malfrat entouré d'hommes de main faisant régner la terreur, puis quelques pages plus loin fait des généralités en disant que tous les mormons sont des êtres vils et violents.
Concernant la polygamie, elle refuse de concevoir ou d'accepter que d'autres femmes puissent trouver un équilibre dans cette pratique. D'ailleurs elle dénigre non seulement celles qui lui disent y trouver leur compte, mais aussi celles qui déclarent que la polygamie en elle-même n'est pas en cause, mais que c'est la manière de la mettre en oeuvre qui est lamentable (mariages forcés, mariages d'adolescentes avec des hommes plus âgés, abandon des épouses plurales par leurs époux qui ne subviennent pas à leurs besoins…).
Ce trait de caractère entier et manquant d'objectivité apparaît également quand elle parle des indiens. Pour elle les indiens sont des monstres qui ne sont là que pour s'approprier les biens d'autrui par ruse voire violence pouvant aller jusqu'au meurtre. Quand on la voit parler des indiens de la manière dont elle reproche à Brigham Young de parler des non-mormons, on a du mal à lui accorder du crédit sur le reste de son histoire.

Ann Eliza est si pressée de faire valoir son point de vue que son texte, au fil des chapitre, perd en clarté et en cohérence : mots manquants ou au contraire deux mots côte à côte (de toute évidence, elle a voulu mettre un autre mot en oubliant de rayer le premier qu'elle avait choisi), répétition de phrases presque identiques à la suite l'une de l'autre, inversion de termes (ses compagnons et lui de voyage)…
De toute évidence le traducteur et l'éditeur ont souhaité laisser le texte en l'état, mais je doute du bien fondé de ce choix car le texte est plus difficile à suivre et toutes ces erreurs rendent la lecture fastidieuse. Ca n'aurait pas été dénaturer le texte d'en corriger les coquilles. N'est ce pas là le travail de l'éditeur, même si l'auteur est décédé ?

Le titre du livre est peut être mal choisi parce que je l'ai terminé et j'attends toujours de voir « la vie d'esclave » qu'elle a mené. de tout le livre, l'auteur ne nous livre que quelques anecdotes de sa vie personnelle au milieu d'un procès général de la religion mormone qui va de sa création par Joseph Smith à son apostasie.
Puisqu'elle nous livre là un témoignage, j'aurais préféré en savoir plus sur son mariage et sur le traitement cruel qu'elle reproche à Brigham Young (et que vu le personnage je ne remets pas en doute) plutôt que de nous présenter les cas des dizaines de personnes dont elle nous parle.
Je ne vois pas en quoi les massacres des Gentils (les non mormons) ou des apostats alors qu'elle n'était qu'une enfant, les missions à l'étranger, l'organisation interne de l'Eglise ont à voir avec sa prétendue vie d'esclave.
Ici j'ai l'impression qu'on nous a promis un documentaire sur la révolution française et que après avoir retracé toute l'histoire de la royauté en France, le documentaire se termine par : « Et puis un jour le peuple a craqué et la révolution française a eu lieu et a mis fin à la monarchie ».
En gros on reste un peu sur notre faim.
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Ann Eliza Young est née au milieu du 19ème siècle. Ses parents ont très tôt adhéré au mouvement Mormon, tout nouvellement créé. La petite fille, entraînée à la suite de ses parents, n'a d'autre choix que de se plier aux règles en vigueur parmi les fidèles de cette religion.

Elle est d'abord relativement protégée par son jeune âge, avant d'être rapidement enrôlée dès son adolescence.

La polygamie fait rage et les dissensions sont nombreuses. Il y a régulièrement des décisions arbitraires, prises par le dirigeant en charge des mormons. Des spéculations, des spoliations, des disparitions sont monnaies courantes, et malgré cela, Ann Eliza doit se plier à ce qu'elle a connu toute sa vie.

Jusqu'au jour où cela va trop loin pour elle, et qu'elle décide de quitter le mormonisme. A la suite de cette décision, elle fera en sorte, par des conférences, des interviews, et de nombreuses rencontres politiques, de déciller les yeux du monde sur ce qu'il se passe dans cette communauté fermée au monde extérieur.

J'ai été intéressée par le sujet traité. Obscur en temps ordinaire, il m'était donné l'occasion d'ouvrir une petite porte sur l'intérieur de la communauté des Mormons.

La première partie du livre est vraiment très intéressante. Date à l'appui, la jeune femme retrace la création du mouvement, les prémices d'une communauté qui allait devenir quelque peu tentaculaire par la suite. Elle explique comment tout a démarré, comment les premiers principes ont été émis, et l'aura de mysticisme qui englobait tout cela.

Mais dans la seconde partie du livre, je me suis un peu plus ennuyée. J'ai eu l'impression d'être passée dans la partie Anecdotes. Relatant de nombreux faits, souvent très similaires, qui entachent la polygamie, Ann Eliza a voulu nous faire passer le message, et on la comprend, que cette pratique était mauvaise, et que les femmes vivant cette vie-là ne pouvait être totalement heureuses. Seulement, j'ai eu l'impression de relire sans arrêt les mêmes faits, en changeant simplement les prénoms. Bien que je comprenne que ce sujet ait pu lui tenir très à coeur, j'ai trouvé dommage de ne pas, plutôt, explorer d'autres aspects plus profondément.

J'avoue aussi m'être parfois interrogée quant à la totale véracité des faits qu'elle relate. Ce qui m'a un peu refroidi.

Au final, le sujet était intéressant, mais j'aurais qu'il soit traité un peu différemment.
Lien : http://au-fil-des-pages477.b..
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Ann Eliza Young fille de pionniers mormons nous emmène là où tout à commencé et nous présente les principaux acteurs de la doctrine mormone tout en dénonçant au monde entier le véritable visage du mormonisme et les conditions de vie que les femmes mormones doivent endurer.

Je savais cette doctrine très controversée à cause de son caractère sectaire mais le témoignage de Ann Eliza Young ayant vécu au sein de cette communauté et ayant été mariée à Brigham Young m'a fait l'effet d'un électrochoc lors de certains passages dans lesquels elle dénonce les pratiques et les complots aberrants mais pourtant courants au sein de la communauté. L'auteure dit même que "les leaders ont toujours été des êtres mus par un égoïsme sans nom dont le seul objectif est de s'élever socialement, de véritables tyran aveuglés par leur avarice qui n'hésitent à trahier leurs amis et le gouvernement".

Voici un témoignage qui vaut le détour et qui est tout simplement passionnant. le fait que l'auteure ait fait partie de la communauté mormone nous permet d'obtenir des informations sur des faits concrets et des situation vécues, la parole d'Ann Eliza Young est une véritable mine d'or à découvrir...
Lien : http://promenonsnousdanslesl..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Comme Brigham est fiduciaire de l'Eglise des Saints des Derniers Jours, l'argent récolté pour la cause passe nécessairement entre ses mains et, par la suite, n'en ressort que rarement.
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Brigham eut alors recours à l'argument de prédilection des leaders mormons : les révélations. Il prétendit que le Seigneur lui était apparu et lui avait dévoilé qu'elle lui était destinée. "Amelia, tu dois devenir ma femme. Le Seigneur me l'a annoncé. Tu ne peux gagner ton salut qu'auprès de moi. Si tu te scelles à moi, je t'élèverai au rang de reine dans le royaume de Dieu. Si tu refuses, ton corps et ton âme seront condamnés." Amelia croyait au bien-fondé des révélations et vénérait Brigham, le sauveur du peuple mormon. Lui désobéir revenait à désobéir à Dieu lui-même, puisque Ses commandements lui étaient directement révélés. La pauvre supplia, protesta et pleura à s'en fendre l'âme, mais rien n'y fit : les décisions du Prophète sont sans appel.
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Pendant 6 ou 7 ans, la frénésie des massacre était monnaie courante dans les magnifiques vallées de l'Utah, le sang humain coulait à la moindre provocation. Si un homme nourrissait de la rancune envers un autre, ce dernier mourrait mystérieusement sans que la justice ne puisse jamais être rendue par les tribunaux mormons. Si un homme se montrait irrespectueux envers les autorités de l'Eglise, il disparaissait et personne n'entendait plus jamais parler de lui.
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Elle (Mme Curtis) fut une victime de plus de la polygamie, cette horrible doctrine qui piétine le cœur des femmes, les ronge de l'intérieur et réduit leur âme en cendre.
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Le Prophète voit toujours d'un très mauvais œil que ses disciples prennent leur indépendance, soit parce qu'il redoute de les voir prendre des initiatives sans le consulter et échapper ainsi à son contrôle, soit parce qu'il est simplement jaloux de leur prospérité.
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