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Citations sur Stasi Child (18)

Schmidt les ramena vers le Mur et les empreintes de pas, à une vingtaine de mètres du périmètre de sécurité où gisait le corps. S’agenouillant dans la neige, il fit signe à Müller de l’imiter. — Voilà, camarade Müller, dit-il en prenant une enveloppe dans sa poche. Regardez, voici une photo des chaussures que porte la victime. Müller sortit la photo de l’enveloppe en fronçant les sourcils. — Où avez-vous eu ça si vite ? Schmidt sourit en lui mettant sous le nez l’appareil suspendu à son cou. Il était plus petit que le Praktica dont il s’était servi tout à l’heure et avait l’air à la fois de moins bonne qualité et moins solide. — C’est un Foton. Un appareil photo instantané soviétique. Il ne paie pas de mine, mais il donne d’aussi bons résultats que les fameux Polaroid américains. Bref, regardez la photo. Remarquez-vous quelque chose de bizarre ?
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Il échangea une poignée de main avec les trois collègues avant de se diriger vers la sortie du cimetière. En le regardant s’éloigner, Müller se demanda quel genre d’enquête on venait de leur confier. Une affaire dans laquelle un officier supérieur de la Stasi rechignait à partager des informations avec ses propres collègues. Elle leva les yeux vers le ciel et les nuages de plus en plus sombres avant de lancer un regard à Tilsner. Son sourire sarcastique avait disparu pour laisser place à de l’appréhension, presque à de la peur.
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Ils longèrent la Spandauer Damm jusqu'à ce que le château de Charlottenburg surgisse à leur gauche. Quittant la route des yeux, Müller risqua un rapide coup d'oeil quand ils s'arrêtèrent au feu rouge. C'avait beau être un symbole de luxe, de privilège, de tout ce que la RDA combattait, Müller dut bien admettre en s'engageant dans Schlossstrasse où était situé leur hôtel que c'était un château magnifique avec sa tour centrale au dôme recouvert de cuivre, son toit de tuiles rouges et ses nombreuses ailes en pierre de taille couleur crème. Privilégiée ou pas, la personne qui en avait ordonné la construction avait bon goût.
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La police de Rügen avait mis à leur disposition une Trabant bleu ciel flambant neuve. Sachant que nombre de citoyens de RDA attendaient des années pour en avoir une malgré son design rudimentaire, Müller avait un peu mauvaise conscience de regretter la Wartburg de la police criminelle.
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Il ne sommeillait que depuis quelques minutes, et voilà que cette lumière l'aveuglait. Il compta jusqu'à dix. Quand la lumière s'éteignit, Gottfried se recoucha sur le côté, plia la couverture en deux. Il compta jusqu'à soixante. Jusqu'à cent . La lumière se ralluma. On la contrôlait depuis l'extérieur. On le torturait à coups de lumière clignotante, mais la couverture pliée en deux le protégeait bien et il finit par s'assoupir.
Il y eut un fracas métallique quand le guichet de la porte s'ouvrit, laissant apparaître le visage bouffi d'une garde.
_ Ne touchez pas la couverture, hurla-t-elle. Visage découvert, couchez-vous sur le dos !
Gottfried était trop épuisé pour demander pourquoi, où il était et ce qu'on lui reprochait.
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Müller jeta un coup d'oeil à son adjoint, impassible; le fait que la Stasi puisse accéder sans entraves à son dossier de la Kripo ne semblait pas le déranger autant qu'elle. Elle repensa à la montre de Tilsner et aux objets luxueux qu'elle avait remarqués dans son appartement. Il avait une source de revenus supplémentaires quelque part. Parce qu'il travaillait en douce pour le ministère de la Sécurité d'Etat ? Cela expliquerait qu'on les ait autorisés à se rendre à Berlin-Ouest sans chaperon de la Stasi.
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Müller savait que son Makarov était bien à l’abri du holster sous son blouson, pourtant, elle laissa tomber les skis et prit la peine de vérifier avant de hocher la tête. — Tu as des pinces coupantes ? — Il y en a dans le coffre. Tilsner contourna la voiture. Il se pencha d’abord du côté conducteur et chercha quelque chose. Au bout de deux ou trois minutes, il jeta un coup d’œil à Müller puis se dirigea vers le coffre, espérant peut-être qu’elle n’avait rien remarqué. Que mijotait-il ? Je ne peux compter que sur moi-même dans cette histoire, songea Müller, il est tout aussi susceptible de me dénoncer que les autres. Cette affaire n’en valait peut-être pas la peine. Pourquoi Irma lui importait-elle autant ? Si elle laissait tomber maintenant, Jäger honorerait-il sa part du marché en essayant d’aider Gottfried ? Tilsner lui fit enfin signe qu’il était prêt à y aller.
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Skis de fond attachés à la galerie prêtée par le club, ils s’orientèrent à l’aide de la carte vieillotte confisquée par Müller à la chambre d’hôtes pour monter en direction du Brocken. Lorsqu’ils arrivèrent sur un plateau, Müller fit signe à Tilsner de se garer. Il coupa le moteur. Assise près de son adjoint, Müller vérifia à travers le pare-brise qu’ils n’étaient pas suivis. Les deux collègues profitèrent un moment du silence, contemplant le point de vue sur le sommet du Brocken. Ça ressemblait presque à un générique de film. Des pins aux branches ployant sous la neige parsemaient les pentes de la montagne ; au sommet, toute une panoplie d’antennes se dressait vers le ciel comme autant d’aiguilles essayant de percer l’azur, entourées des sphères de la station d’interception des transmissions : les yeux et les oreilles de la RDA braqués sur le monde capitaliste derrière la frontière.
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Sans prêter attention aux policiers qui s’activaient autour du corps, Müller regarda vers le premier mur des fortifications. On disait qu’un champ de mines le séparait d’un deuxième mur, le tout contournant le secteur Ouest sur des kilomètres. Les faisceaux des projecteurs, plantés tous les cinquante mètres environ comme des tournesols géants, fouillaient le ciel. À la lumière du jour, avec le cimetière recouvert de neige au premier plan, le dispositif paraissait plutôt inoffensif à Müller malgré les aboiements sporadiques des chiens de garde. La nuit, il revêtait un tout autre aspect. Mais si ses défenses dissuadaient les déserteurs de la République – ceux qui préféraient risquer l’évasion vers l’Ouest plutôt que de rester pour bâtir une Allemagne plus juste –, eh bien, ça lui convenait très bien
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Il l’observait tandis qu’elle coiffait ses mèches emmêlées avec la brosse de Koletta. — Tu ferais mieux de me laisser nettoyer la brosse quand tu auras fini, observa-t-il. Leurs regards se croisèrent : bleus comme ceux de Müller, ses yeux semblaient particulièrement lumineux pour quelqu’un qui avait avalé autant de vodka la veille. Son sourire narquois était de retour. — Ma femme est brune. — Ferme-la, Werner, cracha Müller à son reflet tout en ôtant le vieux mascara avec un des cotons démaquillants de Koletta. Il ne s’est rien passé. — Tu en es sûre, hein ? Ce n’est pas tout à fait conforme à mon souvenir. — Il ne s’est rien passé. Tu le sais aussi bien que moi. Restons-en là. Le sourire de Tilsner frôlait la concupiscence ; Müller se força à se souvenir, malgré le brouillard de la gueule de bois. Rougissante, elle essaya de se persuader qu’elle avait raison. Après tout, elle avait dormi tout habillée et sa jupe était assez moulante pour prévenir toute intrusion indésirable. Elle se retourna, lui arracha la tasse des mains et avala deux longues gorgées alors que la vapeur s’élevant du café embuait le miroir glacial de la salle de bains. Passant derrière elle, Tilsner s’empara du coton maculé de mascara qu’il fourra dans sa poche. Puis il entreprit de retirer à l’aide d’un peigne les cheveux blonds coincés dans la brosse. Müller leva les yeux au ciel. Il était clair que le salaud n’en était pas à son coup d’essai. Sans se regarder, les deux collègues descendirent l’escalier, traversèrent le hall d’entrée aux murs lépreux et sortirent de l’immeuble en cette matinée hivernale. Müller repéra leur Wartburg banalisée garée le long du trottoir d’en face. À sa vue, elle se rappela certains détails de la veille, comme l’insistance de Tilsner pour l’emmener chez lui et lui offrir un café qui la dégriserait – et qu’importe s’il conduisait en état d’ivresse. Müller se frotta le menton et se souvint en un éclair de la barbe de Tilsner lui râpant le visage, du contact de ses lèvres sur les siennes. Que s’était-il passé ensuite ? Ils montèrent dans la voiture, et Werner prit le volant. Il tourna la clé de contact, faisant briller sa montre coûteuse à la faible lueur du jour.
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