Le ciel au-dessus de Bruxelles, Tome 2 : ...(Après)

J'aurais pu mettre 1 étoile seulement. Voire -10 étoiles. Ou 100 étoiles, mais ce n'est pas possible, hein!

Ce désarroi du lecteur face à une oeuvre, un chef d'oeuvre (car l'oeuvre d'un chef comme dirait ChezLo qui résume parfaitement bien ma pensée), c'est le contrepoint du désarroi de Bernard Yslaire face à ce qu'il voit, à ce qu'il vit, ressent... Et en tant que dessinateur, citoyen, homme, humain, père, mari, fils, frère... il se sent obligé de réagir. le désarroi d'Yslaire, je l'ai ressenti, je l'ai intégré. C'est le mien également.

Je ne fais pas partie des lecteurs qui ont été davantage choqués par les scènes de sexe crues que par les images de télévision montrant la guerre en boucle. le sexe me plaît. La guerre me révulse.

Finalement, je mets 5 étoiles... parce que je le vaux bien, comme dirait la pub. Oui, 5 étoiles parce que nous, humains, nous le valons bien. Nous valons mieux que les "tapis de bombes chirurgicaux", que les mensonges aux tribunes de l'ONU, qu'un coup de peigne sur la tête de G.W. Bush Jr. en direct juste avant d'annoncer la destruction et la mort.

Pourtant, je n'ai trouvé dans ce second tome rien des promesses faites dans le premier. Il ne répond pas à mes interrogations. Mais il me met face à mes propres angoisses. A mes peurs. A mes doutes. Ce n'est pas un livre, c'est un miroir.

Il est décousu, déconcertant, hétérogène, viscéral, chaotique, empathique, violent, humaniste... mais il se devait d'exister. Donc, il me ressemble. du moins je crois.

J'ai aussi ressenti l'influence thrash de Bilal, cette tentative de réécriture du réel, réinventé, fantasmé et pourtant bien présent. Rarement, une BD m'aura autant donné envie de la relire que ces deux tomes.

Encore une série très noire et dure d'Yslaire. Cette fois il s'attaque aux guerres et conflits contemporains. Il utilise aussi des photos ce qui ajoute en réalisme. Cependant j'ai un peu moins aimé cette série à la fois troublante et provocante.

C'est toujours très beau, avec Yslaire, mais là, je n'accroche plus.
Le fantastique me semble non seulement inutile mais nuisible.

Il n'empêche que cette BD reste une jolie fable sur l'amour, la tolérance, sur l'intemporalité de ces sujets (la fin le prouve). Les thèmes chers à l'auteur sont repris ici avec élégance dans la construction des planches, avec finesse et sensibilité dans la description des relations humaines, mais le fond est plus confus.
Un peu plus de simplicité dans le récit n'aurait pas gâté cette histoire.

Le premier tome ne m'avait pas convaincu, je l'ai trouvé maniéré et prétentieux, le second renforce cette impression. L'auteur ajoute en plus une dimension fantastique, mystique, et j'ai poussé de grands soupirs. C'est beau, c'est sensible, mais qu'est-ce que ça se la pète.
Je préfère quand Yslaire se cantonne au romantisme pur et dur. Placer une variante de Roméo et Juliette dans le contexte de conflit entre juifs et arabes tombe dans les stéréotypes et la caricature.

La suite de l'histoire de Fadya, une jeune fille musulmane, qui part rejoindre une manifestation pacifiste contre la guerre en Irak avec une ceinture d'explosif attachée au corps. Sur son chemin, elle rencontre Jules Engell Stern, un juif khazar. Rien ne va se passer comme prévu.
Je n'ai pas vraiment aimé les graphismes et l'histoire ne m'a que moyennement convaincu.