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Nadine Perront (Traducteur)
EAN : 9782742761272
285 pages
Actes Sud (28/04/2006)
4.01/5   66 notes
Résumé :
Du jour où Xu Sanguan apprend qu'on peut gagner de l'argent en vendant son sang, commence pour lui une vie nouvelle.

C'est en effet à cet expédient qu'il devra son mariage, une union bientôt assombrie par la révélation de la bâtardise de son premier fils. Et c'est à cette pratique qu'il recourra ensuite - parfois au péril de sa vie-, chaque fois que le destin viendra frapper les siens.

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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai lu quatre romans de l'auteur chinois Yu Hua et aucun ne se ressemble, que ce soit par les sujets et les thèmes (à l'exception, peut-être, de la détresse et de la misère humaine), le ton, le style d'écriture, etc. le dernier en date que j'ai lu de lui, c'est le vendeur de sang. Ici, le personnage principal est accablé par des malheurs répétés, redondants. Xu Sanguan se marie et devient père de trois garçons. Quelques années plus tard, il apprend que son premier né est en réalité le fruit d'un amour défendu entre sa femme et un autre homme. Horreur ! Et quand ce premier né se bagarre avec un camarade de classe, le blesse sérieusement et que le père de ce dernier réclame justice (ou, du moins, qu'on lui paie la couteuse facture du médecin), Xu Sanguan n'aura qu'une solution : vendre son sang à l'hôpital le plus près. Et ce sera la solution à chaque fois que les difficultés financières se pointeront. Misère, famine, cadeaux à donner, factures d'hôpital, faveurs à gagner etc. Tout est une excuse pour aller vendre son sang. À la longue, ça devient répétitif. Même les nombreuses difficultés financières et famines se répètent. Et j'y trouve un brin de burlesque, de comédie plus ou moins réussie. Un peu trop, même, j'avais l'impression de lire une mauvaise farce car, ce qui est drôle au début l'est moins par la suite. On peut résumer l'histoire à une longue querelle de couple où tout se règle par la ventre de quelques litres de sang… Si les personnages principaux sont plutôt bien décrits (Xu Sanguan, sa femme Xu Yulan, le rival He Xiaoyong), on en sait peu sur les autres (je pourrais difficilement différencier les trois garçons, à part leur ordre de naissance), ou bien ils sont superficiels ou caricaturaux (Lin Fenfang, le forgeron, Wang Er le barbu, chef du sang Li, etc.). Heureusement qu'ils sont attachants. Bref, une petite déception mais qui m'a appris un peu sur certaines coutumes de la Chine, les moeurs campagnardes, les superstitions, etc. Toutefois, les autres romans de Hua Yu permettent mieux de comprendre ce grand pays.
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Nous sommes dans la Chine des années 40. Xu Sanguan vient de vendre pour la première fois, son sang à l'hôpital. Les gains relativement avantageux de cette transaction vont lui permettre d 'envisager le mariage. Il jette son dévolu sur Xu Yulan, « la belle aux beignets frits ».
Puis vient la naissance de Premier plaisir, son premier fils... Non pas tout à fait... Cette question de la filiation sera, avec la vente de son sang pour raisons économiques, le fil conducteur de ce roman.
La petite histoire de gens simples se croise en filigrane avec la Grande histoire:
L'avènement de la République populaire de Chine, le Grand bond en avant et la terrible famine qui s'en suivit, la révolution culturelle.

« Qu'appelle-t-on Révolution culturelle? Une période de règlements de comptes personnels. Si quelqu'un t'a offensé dans le passé, tu écris un dazibao sur lui et tu le colles dans la rue [ ] et sans que tu aies besoin de bouger le petit doigt, celui que tu as dénoncé sera persécuté à mort? »

La lecture est facile, le rythme vif , les propos légers et cruels à la fois.
J'ai bien aimé.

Découverte de cet auteur à poursuivre avec Brothers plus connu ou Vivre dont l'adaptation cinématographique a été primée à Cannes en 1994.

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La vente de sang en Chine est un sujet très sérieux. Je l'ai déjà rencontré dans le très beau "Le rêve du village des Ding " .
Jusqu'en 1998, la vente du sang en Chine était rémunérée . le gouvernement a décidé d'arrêter cette pratique suite au scandale survenu dans le Henan (voir livre suscité) qui a engendré des milliers de mort du Sida.
Bon , pour inciter les gens à donner , la Chine ayant un très faible taux de donneurs , le gouvernement décida alors de donner un droit d'accès privilégié aux transfusions aux donneurs sous forme de certificat. On imagine l'explosion du marché noir. Aujourd'hui, cette pratique est révolu et le pays compte sur le civisme de ses habitants.
Notre livre se déroulant grosso modo de 1945 à 1980, on est dans la période de rémunération.
Xu Sanguan découvre les joies du don du sang et l'argent "facile " qu'il rapporte . Il se marie, a trois enfants , jusqu'à ce qu'un scandale matrimonial le rattrape.

Yu Hua nous livre un très beau livre. Il y a certes une critique de l'absurdité du régime maoïste et des souffrances engendrées par la population, notamment la célébrissime révolution culturelle , mais il y a surtout la destinée d'une famille à travers de multiples épreuves.
Et là, on retrouve tout le talent de l'auteur à décrire son peuple à travers le prisme d'une famille ordinaire.
On y trouve les croyances , beaucoup de sophisme engendré par les conneries de Mao qui oblige le peuple à se convaincre de l'inacceptable, les relations hommes/femmes et parents /enfants , la notion d'honneur .
On trouve comme dans de nombreux livres chinois , cette faculté de l'être humain à courber le dos , à accepter son sort en attendant des jours meilleurs.
On y trouve une formidable leçon d'amour entre un père et son fils qui ne l'est pas .
J'ai beaucoup aimé ce livre , lu d'une traite. Cela fait deux fois que cet auteur me transporte avec ses mots bien choisis , ses histoires simples , sa science pour distiller son venin sur le régime, mais aussi son humour décalé.
Je vais terminer par la dernière phrase du livre qui n'a aucune incidence sur l'énigme mais qui m'a beaucoup fait rire. La mettre en citation brute me paraît un peu décalé.
"Comme on dit, déclara Xu Sanguan , les poils de couilles poussent après les sourcils , mais ils sont plus longs."

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Où j'ai retrouvé avec bonheur Yu Hua, avec sa truculence, son côté rabelaisien, celui qui n'a pas peur de dire un chat est un chat, , celui qui sait écrire l'histoire de son pays, de l'avant-guerre, à l'après-guerre, traversant le grand bond en avant, la révolution culturelle, la libération et l'entrée sur la marché mondial. Il n'a pas son pareil cet écrivain, ce grand monsieur, qui embrasse ainsi les souffrances de ses congénères, embarqués dans des décisions politiques qui leur tombent dessus. Eux les humbles, les travailleurs, les honnêtes, les ordinaires. Yu Hua n'a pas son pareil pour les prendre dans sa plume de grand écrivain et leur rendre hommage.
J'ai lu ce roman comme je lirais un polar... pour savoir si la fin serait heureuse ou pas. Oui j'ai lu pour que ne meure pas le personnage principal. Pour que survivent ses trois fils.

Yu Hua manie avec bonheur et élégance, subtilité et grossièreté, réalisme et idéalisme, une plume qui n'épargne rien au lecteur.
Pour ma part, je prends, je sens chaque page à lire comme un honneur que l'on m'offre.
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Dans la Chine de l'après Seconde Guerre Mondiale, un homme de la campagne découvre par hasard que l'on peut vendre son sang. Cela lui permettra de se marier avec “la belle aux beignets frits”. C'est le bonheur jusqu'à ce qu'il découvre que son premier né n'est pas de lui. Et lorsque ce garçon blesse gravement dans une bagarre un autre garçon dont le père exige le remboursement des frais d'hôpital, il recours à nouveau à la vente de son sang. Et il le fera à chacun des nombreux problèmes qu'il rencontrera.
Le roman fait aussi suivre les grands évènements du pays comme l'envoi des jeunes éduqués à la campagne, les deux premiers fils de Xu Sanguan vivront cet épisode et son épouse sera victime de dazibao.

C'est mon premier Yu Hua, je pense que j'en lirai d'autres mais je n'ai pas été totalement enthousiasmée.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
C'est dans l'urgence que les situations se débloquent. L'homme ne trouve des solutions que le dos au mur. Avant cela, il n'en trouve pas, ou s'il en trouve il ne sait pas les mettre à exécution.
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- La force, dit Xu Sanguin, ce n'est pas comme l'argent. L'argent, plus on s'en sert, plus il est rare. La force, plus on l'utilise, plus elle abonde.
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A compter de ce jour, ils ne mangèrent plus de brouet de maïs que deux fois par jour, une fois le matin, une fois le soir. Le reste du temps, ils le passaient au lit, sans un mot, sans un geste. Dès qu'on bougeait, le ventre se mettait à gargouiller et on avait faim. Calmement étendu sur le lit, sans dire un mot, sans faire un geste, on s'endormait.
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Papa, dit-il encore, si j'étais ton vrai fils, tu m'emmènerais manger des nouilles, n'Est-ce pas?
- Si tu étais mon vrai fils dit Xu Sanguan, le doigt pointé sur lui, tu serais mon préféré.
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Ils jetèrent [le seau] dans le puits, il heurta l'eau avec un bruit de gifle, et ils le remontèrent. A Fang et Gen Long burent chacun deux bols, et A Fang passa le sien à Xu Sanguan, qui en but un. Ils l'exhortèrent à boire davantage, et il prit encore deux gorgées d'un autre bol avant de verser le reste dans l'eau.- J'ai une petite panse à pisse, dit-il. Je n'en peux plus. A leur arrivée dans la salle des dons de sang, ils avaient tous les trois le visage cramoisi sous l'effort. Ils marchaient à petits pas précautionneux, comme s'ils étaient sur le point d'accoucher. A Fang et Gen Long, qui portaient les pastèques, marchaient encore plus lentement que Xu Sanguan. Ils se cramponnaient aux cordes de leur palanche pour empêcher les fardeaux d'osciller. Mais les couloirs de l'hôpital étaient étroits, et des gens heurtaient parfois les palanches en passant à côté d'eux, elles ballottaient, et l'eau qui ballonnait leurs ventres ballottait en cadence. La bouche tordue par la douleur, les deux hommes restaient alors cloués sur place et attendaient, sans oser faire un geste, que leurs fardeaux se fussent stabilisés pour se remettre en marche avec lenteur.
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Videos de Yu Hua (7) Voir plusAjouter une vidéo
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0:14 Introduction 0:49 **La Cité de la victoire** de Salman Rushdie 5:54 **Montevideo** d'Enrique Vila-Matas 10:26 **La Ville introuvable** de Yu Hua 19:45 **Je voudrais leur demander pardon mais ils ne sont plus là** de Mikoaj Grynberg
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Plus d'informations : https://www.actes-sud.fr/recherche/catalogue/collection/1299/date_de_publication/2023-09/rayon/1236?keys= #rentréelittéraire #litteratureetrangere
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