Citations sur Sortie parc, gare d'Ueno (48)
SDF: personne qu'on fait semblant de ne pas voir quand on la croise, mais que de nombreux yeux surveillent. (p. 135)
Le temps pouvait-il s'écouler si lentement que son passage devenait imperceptible ? La mort, était-ce comme si le temps s'arrêtait et que l'on reste seul dans l'espace... ou bien était-ce comme si l'espace et le soi s'effaçaient et que seul le temps continuait à passer...
Je croyais que la vie était comme un livre, on l'ouvrait à la première page, on passait à la deuxième, on continuait et on arrivait bientôt à la dernière mais la vie n'a rien à voir avec ce que racontent les livres. Les lettres s'enchaînent, il y a des numéros de pages, mais cela n'a ni queue ni tête. Même au-delà de la fin, il n'y a pas de fin.
Quelques chose demeure.
Chacun est différent des autres.
Chacun a son propre visage, ses propres pensées, ses propres sentiments.
Je le comprends.
Mais vu de loin, les gens me font l'effet d'être tous pareils ou du moins de beaucoup se ressembler.
Leurs visages sont comme de petites flaques d'eau, rien de plus.
Le calendrier sépare aujourd'hui d'hier et de demain, mais dans la vie, rien ne divise le passé, le présent et l'avenir. Nous disposons tous d'un temps trop vaste pour que nous puissions l'appréhender, et nous vivons, nous mourons...
Je sentais toute la hauteur du ciel au-dessus de ma tête.
Une journée printanière commençait sous un ciel d'un bleu intense.
J'étais conscient de l'effort que cela demandait.
J'aurais aimé ne plus rien faire.
Depuis qu'on m'avait annoncé la mort de Koichi je n'avais pas arrêté
de faire des efforts.
Avant, ils étaient axés sur mon travail; à présent , je devais en faire
pour rester en vie.
je n'avais pas envie de mourir, mais j'aurais voulu ne plus faire
d'efforts. (p. 55)
Je n'avais jamais photos sur moi. Mais je revoyais en permanence les gens et les lieux d'autrefois. Je vivais tourné vers le passé, j'allais vers l'avenir à reculons.
Il ne s'agissait ni de nostalgie ni de mélancolie, non, cela n'avait rien d'aussi doux, j'avais peur de l'avenir, je n'acceptais pas le présent, et je réalise que j'étais plongé dans le passé dans lequel on ne peut retourner parce que je ne supportais pas l'endroit où je me trouvais, mais maintenant je ne sais pas si le temps a pris fin ou s'il s'est temporairement arrêté, s'il va recommencer à passer, ou si j'en suis définitivement exclu...je ne le sais pas...je l'ignore...(p. 22)
Je regarde en prenant mon temps comme d'habitude.
Ce paysage qui n'est pas le même mais qui présente des similarités.
Quelque part dans ce paysage banal, la douleur existe.
Dans ce temps indistinct, il y a des instants qui font mal.
J'ai passé ma vie à penser aux absents, à ceux qui n'étaient pas avec moi.
A ceux qui n'étaient plus dans ce monde. Je ne mes sentais jamais le droit de parler aux gens avec qui j'étais de ceux qui n'étaient pas là, même quand il s'agissait de ma famille. je ne voulais pas alléger le poids du souvenir des absents en parlant d'eux. Je ne voulais trahir mes secrets. (p. 102)
Depuis qu'on m'avait annoncé la mort de Kôichi, je n'avais pas arrêté de faire des efforts.
Avant, ils étaient axés sur mon travail , à présent je devais en faire pour rester en vie.
Je n'avais pas envie de mourir, mais j'aurai voulu ne plus faire d'efforts.