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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« On est tous aussi démunis quand vient la souffrance ».

Je suis partagée après la lecture de ce livre de la chinoise Zhang Yueran. Si le thème est très intéressant, s'il permet de mettre en valeur les inégalités sociales au sein de la Chine contemporaine, la misère affective éprouvée quelle que soit les classes sociales, la politique de l'enfant unique, le style de l'auteur m'a perturbée, parfois un peu frustrée, parfois vraiment plu. L'épure choisie par l'auteure est tour à tour surprenante, frustrante, mais aussi judicieuse.

Yu Ling a quitté son Sichuan natal pour travailler comme nounou dans une très riche famille pékinoise. Alors qu'elle fomente, avec son petit ami Dongliang, l'enlèvement du petit garçon qu'elle garde, la famille tombe pour corruption : le père et le grand-père sont en prison, quant à l'étrange mère, elle semble être en fuite, à Hong Kong. Elle se retrouve donc seule avec le petit garçon. Et son petit ami, à présent que l'enlèvement du garçon est vaine sans rançon possible, l'a quittée. Elle va tenter de placer l'enfant au sein de parents éloignés, en vain. Et en se retrouvant seule avec lui, opère en elle une introspection et une métamorphose.

La concision du style ne m'a pas permise de m'attacher dans un premier temps aux personnages, je suis restée observatrice parfois de comportements que je trouvais peu cohérents…l'achat du cygne (une oie en fait) au garçonnet par exemple par le petit ami sans scrupule semble incongru, le comportement et la façon d'être fantasque de la femme qui se fait passer pour la petite amie du père également. Situations cocasses qui m'ont davantage gênée que fait sourire. Mais en même temps cette concision met en valeur une certaine pudeur des sentiments, ce que nous pouvons prendre pour de la froideur est en fait plus complexe et cet aspect-là m'a touchée d'autant plus que cette épure donne un texte de plus en plus subtile au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire.
Peu à peu la lumière est faite sur cette nounou, Ling, qui de froide et de calculatrice apparait dans toute sa lumière avec ses blessures, immenses, ses manques, et sa générosité. Peu à peu elle devient plus douce au contact de Dada, comme si tous deux se raccrochaient l'un à l'autre dans cette épreuve de misère affective qu'ils traversent, dans ce huis-clos énigmatique duquel va émerger une certaine force et une forme de bonheur. Avec en toile de fond, une belle réflexion sur l'impact des traumatismes liées à l'enfance ainsi que le dépassement des barrières sociales.

« Et pourquoi Dongliang lui avait-il menti ? Parce que lui-même s'était fait rouler par le passé. Elle n'avait jamais réfléchi au fait que Dongliang n'avait peut-être pas toujours été comme ça. Sa cruauté et sa méchanceté puisaient à la même source que ses bizarreries et sa morosité à elle. Les voies du destin sont bien mystérieuses…Comment savoir à quel point le malheur qui venait de frapper Dada le marquerait à l'avenir ? ».

Histoire d'une métamorphose d'une oie en cygne et d'un duo que, à priori, tout oppose, « L'hôtel du Cygne » est un livre singulier qui révèle toute sa subtilité au fil des pages. Les barrières sociales, très fortes dans le capitalisme chinois contemporain, sont peu à peu dépassées pour narrer la solitude, la souffrance et la quête d'une forme de bonheur simple.
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Partons dans la Chine contenporaine, faite d'inégalités, de corruption aussi ; chacun essayant de tirer à soi la couverture, comme en Occident quoi ! Ce roman court commence par une ballade particulière entre le fils de famille et sa nounou, pendant laquelle le père et la mère disparaissent, et le grand père arrêté. Et puis c'est la succession d'événements qui dépeignent simplement la vie de nos protagonistes, et de cet enfant roi capricieux qu'il ne faut pas contrarier. Roman simple, qui ne casse pas des briques, mais pas silencieux.
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Le style est sobre, et bien que le récit ne soit pas dénué d'intérêt, je ne pense pas que « L'Hôtel du Cygne » me laissera un souvenir marquant, d'autant plus que le faible nombre de pages est un frein et que l'on a à peine le temps de se plonger dans la narration de Zhang Yueran. le court récit se passe en Chine, à Pékin, mais il pourrait très bien se situer dans n'importe quel foyer fortuné. Les deux principaux protagonistes, la nounou et l'enfant, sont quant à eux peints dans leur complexité. On prend plaisir à suivre leurs aventures suite à l'effondrement du monde (très) confortable dans lequel vivait la famille de la nounou. le récit manque donc un peu de profondeur et aurait mérité davantage de longueur.
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Le plan de Yu Ling et de son acolyte, M. Courge, était de kidnapper Dada, le petit garçon de six ans d'une famille riche de Pékin, dont elle est la nounou, et de le rendre bien vite sur réception de la rançon. Mais l'achat d'une oie plus tard et la nouvelle à la radio de l'arrestation du grand-père maternel de l'enfant viennent bouleverser les plans établis. Même le père est arrêté; la mère, en déplacement à Hong Kong, est introuvable. le petit n'a plus que deux grands-mères, l'une en froid avec sa fille, et l'autre, peu enthousiaste face à la situation; aussi bien dire qu'il n'a plus personne. L'occasion de s'enrichir est bel et bien passée. L'enjeu devient bien vite : qui va s'occuper de Dada ? Politique de l'enfant unique, corruption des élites, inégalités sociales et économiques : tels sont les thèmes principaux de ce roman de la Chine d'aujourd'hui. À travers cette perspective des laissés pour compte, l'auteure dépeint la colère et le mépris des uns envers les autres, mais également les moments de solidarité qui peuvent ressortir lorsque l'on partage le même sort. L'Hôtel du cygne me laisse avec une grande tristesse.
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Dans L'hôtel du cygne, il n'y a ni cygne ni hôtel mais une oie et une résidence somptueuse habitée par de nouveaux riches chinois. Traduite pour la première fois en français avec le clou, d'une belle ambition et d'une grande épaisseur, Zhang Yueran prouve avec un livre plus court, presque une novella, qu'elle sait radiographier la nouvelle Chine, avec ses privilégiés et ses anonymes, qui tend à ressembler de plus en plus à n'importe quel pays capitaliste, si ce n'était l'omniprésence du pouvoir communiste, qui ne figure pas explicitement dans le livre mais dont la présence est somme toute suggérée. Certes, L'hôtel du cygne a un côté frustrant de par sa brièveté, qui implique que certains personnages ne bénéficient pas d'un développement plus ample, mais le portrait de son "héroïne", nounou de son état et par ailleurs témoin du mode de vie du couple (très) aisé qui l'emploie, permet à l'auteure de s'intéresser à une citoyenne lambda qui n'a aucun espoir de voir un jour son sort amélioré. Ce portrait de femme (Yu-Ling) est sensible et touchant malgré une certaine tendance à "mélodramatiser" son parcours depuis le lointain Sichuan. L'on quitte trop vite et à regret Yu-Ling que la fin ouverte du livre ne laisse cependant pas totalement condamnée. Pour atteindre le bonheur, ce sera une autre affaire.
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L'hôtel du Cygne est un très joli roman et esquisse un beau portrait d'une femme complexe et ambigüe, nounou de profession (Yu Ling) et son duo avec le garçon gardé (Dada).
L'hôtel du Cygne démarre par une randonnée qui se voulait/devait être lucrative avec Dada et le compagnon de vie de Yu Ling (M. Courge pour Dada, Chen Donglaing pour le civil) mais qui se solde par un retour à la réalité à la fois médiatique et de terrain.

Dans L'Hôtel du Cygne, nous verrons un squat de luxe et la dégringolade sociale et politique, des personnages atypiques (une coach sportive expatriérement amoureuse, une famille éclatée qui ne se bouge pas des masses pour récupérer l'héritier, une oie urbaine, une tente comme unique refuge ...), un pouvoir politique qui dézingue des existences au moment qu'il juge opportun, l'indécence de certains riches, l'envie d'exil de plus jeunes, les petites/grandes compromissions et le retour de bâton. La vie et le passé de cette nounou discrète se découvrent au fur et à mesure des réflexions infantiles ou professionnelles. Lu Ying fait son job sans rien demander en contrepartie excepté son salaire à la fin du mois, mais en sait beaucoup sans rien dire, donc forcément elle intrigue !
À travers L'Hôtel du Cygne, Zhang Yueran esquisse une Chine résolument moderne tournée vers un libéralisme économique associé à un hyper contrôle politique, avec un couple fortuné dont l'épouse (marchande d'art) appartient à une famille d'apparatchiks liée au régime. Par petites touches, dans un style épuré et efficace, l'autrice présente un univers du contrôle où tout secret ne le reste jamais, où le moindre pan d'intimité est disséqué, où chaque mot est pesé et mesuré, où une trahison en cache une autre. Un monde fait d'honnêtes gens et d'autres moins honnêtes qui truandent ou arrangent le quotidien pour leurs besoins. L'héroïne veut aussi sa part de bonheur. L'hôtel du Cygne nous dresse une partie de son itinéraire tout sauf linéaire.
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Je suis un peu perplexe après cette lecture.
Certains passages sont très poétiques et touchants, d'autres manquent cruellement d'émotions en tout genre. Ce court roman est une petite critique de la société chinoise, mais dans lequel, on se rend compte que peu importe les inégalités de la société en général, nous sommes tous égaux dans la souffrance. Celle-ci n'épargne personne, ni dans les hautes sphères du pouvoir et de la richesse, ni dans les bas de l'échelle. Et c'est ce point que j'ai apprécié dans ma lecture. On ne tombe pas dans le dramatique mais on ressent un peu la souffrance des différents protagonistes de l'histoire. J'aurais sans doute aimé que ça aille encore plus loin.
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Ce roman fut mon tout premier de l'autrice et des éditions.

Nous suivons ici Yu Ling, nounou du petit Dada, 6 ans, et son complice, M. Courge alias Chen Dongliang. Tous deux, et ce dès le début du roman, kidnappent l'enfant afin d'obtenir une rançon de la part de ses riches parents.

Un roman court mais avec un personnage principal profond
Malgré le fait que le roman soit très court, les personnages de Dada et de Yu Ling sont bien construits. En effet, Dada transparait dans les traits d'un petit garçon de 6 ans ayant du mal à se faire des amis. Il est totalement délaissé par sa mère, Chen When, et contraint d'apprendre le piano sous l'autorité de son père, Hu Yafei. La mère est totalement absente du récit préférant s'occuper de sa carrière plutôt que de son fils. le père même s'il est présent au début du roman n'est pas présent pour son fils et disparait assez rapidement. La seule personne présente pour Dada est Yu Ling, un lien extrêmement fort existe entre ces deux personnages.
Yu Ling est une jeune femme d'une trentaine d'années, elle est perdue dans sa vie et ne sait pas de quoi son avenir sera fait. C'est un personnage sensible et touchant, qui ressasse énormément le passé mais qui est quelques fois un peu trop mélodramatique à mon goût.

Grâce à une plume très réfléchie, l'autrice met en scène la vie actuelle en Chine, elle porte un regard critique sur les nouveaux riches et dépeint la vie des plus pauvres à travers les personnages de Yu Ling et de Chen Dongliang.

J'ai eu quelques soucis avec certaines actions des personnages, je pense notamment à celle où Dada récupère l'oie au bord de la route, cette scène me semble complètement surréaliste. Je regrette aussi le manque d'action.

Bilan :
Déçue par ce roman, j'en attendais plus au vu du résumé.
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Un roman court assez étonnant, découvert grâce à mon libraire. L'histoire est plutôt triste, à mon sens. Ca parle du pouvoir de l'argent : son effet sur ceux qui en manquent et en rêvent, et les conséquences sur ceux qui en ont plein et n'en font visiblement pas grand chose de positif. Et au milieu de ces adultes qui vivent dans une société fortement capitaliste, il y a Dada, un petit garçon qui n'a rien demandé à personne...si ce n'est de garder l'oie.
J'ai trouvé l'idée intéressante mais le roman bien trop court et l'histoire trop rapide. J'ai du mal à dire si j'ai aimé ou non...
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