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Critique de SMadJ


Merci à Dana Burlac et aux Éditions Denoël !
Écrire une critique dans le cadre de l'opération Masse Critique de nos amis de Babelio, c'est comme mettre ses habits du dimanche. Quand on essaie de se revêtir de ses plus beaux atours pour donner de la valeur et du relief aux mots que l'on choisira pour parler du livre reçu.

Malheureusement la lecture de ce livre est plutôt comme un marathon dans la boue. On en sort crotté. On aurait dû plutôt mettre un vieux jogging ou un short !
Et c'est dommage, le côté Teen Spirit de la couverture -superbe - ainsi que le résumé laissaient présager un roman puissant. le rouge vermeil, ça émerveille.
Ce qui s'annonçait alors comme une chronique d'adolescente révoltée et déglinguée avec une écriture punk et pétillante s'englue vite dans un récit vain et ennuyeux plein de clins d'oeil très (trop) appuyés à la psychanalyse.
Et v'la t'y pas que certains des personnages se prénomment Freud et Jung et qu'ils sont psy ! Ouah ça en jette ! Ah oui la 4ème de couverture nous apprend que l'auteur veut rendre justice à une patiente, Dora, traitée injustement par ce salaud de Sigmund qui s'est servi d'elle pour écrire l'un de ses bouquins au début du XXème siècle.
C'est mal ça, Sig !

Tout plein de symboles psy donc, ciselés à la hache (ouille ça coupe !), et une écriture d'une telle finesse qu'on la croirait écrite avec des Doc Martens rouges. Rouges comme le sang, les règles, la scarification, bref la violence intérieure de cette pauvre Ida/Dora...
Là aussi, c'est dommage, tant le potentiel de certaines lignes ou chapitres faisait saliver le Gothic Punk agité qui vit en moi.
Sans parler de toutes les scènes extravagantes et improbables où Ida/Dora se mue en Lisbeth Salander du pauvre. Avec une épaisseur du personnage proche du papier de cigarette.
Le cliché se poursuit même dans la bande de "copines" qui l'entoure : un travelo, un gay gros et hilare, une lesbienne indienne... Manque plus que la pute unijambiste et la naine à barbe...(sic).

Si ce bouquin avait été écrit par une ado de 17 ans, on aurait pu trouver cette maladresse tendre et attachante, promesse même d'un certain talent. Mais Lydia Yuknavitch a 50 balais dixit sa biographie sur Babelio. On était donc en droit d'avoir un récit moins naïf et plus éclairé.
Le happy end est faisandé, manichéen et cucul alors qu'on le rêvait trash et nihiliste.
Une fois encore, c'est dommage tant les 100 premières pages laissaient entrevoir un roman nerveux et méchamment brillant.
Virginie Despentes peut donc dormir tranquille (pas trop quand même, c'est pour quand le prochain bouquin ?), elle reste la papesse de la génération "No Future".
2/5
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