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Critique de Cannetille


Nous sommes en juin 1890. Sur les conseils de son frère Théo, Vincent van Gogh, à peine remis de ses dernières crises de violence qui l'ont amené à se faire interner lors de son séjour à Arles, décide de s'établir à Auvers-sur-Oise, où réside le docteur Gachet. Enchanté par cette campagne paisible où il est accueilli avec bienveillance, ragaillardi par la proximité de Théo et de sa femme Jo, Vincent se consacre à la peinture avec frénésie. Il est alors au sommet de son art. Pourtant, ses tableaux, avant-gardistes, ne se vendent pas. Il mène une vie indigente, aux crochets d'un frère qui connaît lui-même quelques difficultés financières. La trêve sera de courte durée, deux mois d'un été qui se terminera tragiquement, mais qui aura vu l'apothéose du talent de l'artiste.


Alain Yvars a mis à profit tout son amour de la peinture et toutes ses connaissances accumulées au cours d'un immense travail de documentation, pour se glisser dans la peau de Vincent et narrer en son nom ces deux mois passés à Auvers-sur-Oise. Il en résulte un roman parfaitement fidèle à la réalité connue, empreint de charme et de délicatesse, au ton délicieusement suranné et nostalgique, et à la lecture fluide et captivante. Alors que revivent lieux et atmosphères, évoqués si naturellement qu'ils en paraissent familiers, les derniers tableaux du peintre prennent forme sous nos yeux, capturant les vibrations de la vie par la seule force des couleurs.


Si le roman reste pudique sur les sentiments de Vincent, ne faisant qu'effleurer les tourments qui devaient ravager l'artiste, l'émotion est bel et bien présente au travers de l'évocation des toiles, qu'on a presque l'impression de voir naître sous nos propres doigts. Qui pouvait mieux décrire le combat de la création et la genèse de ces oeuvres, qu'un autre peintre, familier des gestes nécessaires à la maîtrise du mouvement et des couleurs ?


Que les blés sont beaux m'a fait redécouvrir certaines oeuvres de van Gogh, qu'il est dommage de ne pouvoir admirer dans cette édition mais qui sont visibles sur le blog de l'auteur. Il m'a aussi donné l'envie de retourner à Auvers-sur-Oise, que j'avais visité il y a quelques années, et où on se plairait à imaginer une exploitation touristique du roman.


Saluons par ailleurs le fait que les bénéfices de ce livre sont reversés à l'association Rêves, aidant les enfants gravement malades.


Coup de coeur. (5/5).


Merci à Alain Yvars pour sa confiance.


Retrouvez sur mon blog mon interview d'Alain Yvars le 11 juin 2019 :
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/06/interview-dalain-yvars-peintre-et.html



Coïncidence : le 19 juin prochain, le revolver avec lequel Van Gogh se serait mortellement blessé sera mis aux enchères à l'Hôtel Drouot. Voir ma rubrique le coin des curieux, en bas de ma chronique sur ce livre sur mon blog :
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/06/yvars-alain-que-les-bles-sont-beaux.html

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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