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EAN : 9782020677486
300 pages
Seuil (02/03/2006)
4.12/5   8 notes
Résumé :

"A quelle heure rendre visite à un livre ? Le matin est-elle celle du haïku, la nuit, celle du polar, l'après-midi, celle des quanta de Guillevic et la soirée, celle du long chant de Xavier Grall ? A quel moment de la vie proposer un poème? Car il y a cette incroyable coïncidence _où le lecteur devine le vers qui achève le recueil, où la fraîcheur du haïku rencontre la joie d'une jeune femme, où ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Depuis plusieurs années, je suis une admiratrice invétérée d'Yvon le Men que je vois chaque année à "Etonnants voyageurs" défendre avec passion la poésie contemporaine.
Chez lui, pas d'admiration compassée pour la poésie, mais une manière incroyable de la vivre au quotidien avec humour, gaîté, gentillesse et ouverture aux autres.

Dans « La Bretagne sans permis » (que je dois chroniquer...), il réussit à rendre poétiques leurs péripéties avec une voiture sans permis qui ne réussit pas à doubler un camion ! (et quand il en fait la lecture, il fait pleurer de rire le public!)
Ici le sujet est plus mélancolique car il choisit de parler de son enfance, de la mort de son père alors qu'il n'avait que treize ans et de ses débuts comme poète.
Tous ses souvenirs sont entrecoupés de poèmes, évoquant sa mère, ses frères et soeurs, son oncle, ses grands-parents, et aussi les rencontres importantes de sa vie.
De cette enfance très pauvre il garde des images lumineuses de moments familiaux et de jeux à la campagne et au bord de la rivière.

Cette faculté à vivre l'instant et à se créer des images fera de lui un poète, ce sera l'unique métier qu'il exercera, au prix bien sûr de nombreuses années de galère.
Ses rencontres les plus importantes seront celles de Xavier Grall et d'Eugène Guillevic, il sera ami avec Christian Bobin, Nicolas Bouvier, François Cheng, et toute sa vie se nourrira de moments partagés avec des poètes du monde entier qu'il réussira à faire venir à Saint-Malo pour le festival, mais aussi dans sa ville de Lannion.

Impossible de citer toutes les phrases que l'on aimerait apprendre par coeur, en voici quelques unes pour le plaisir :
« Il fait un temps de poème »
« Il arrive qu'une image attende son poème plusieurs années »
« sur le chemin
faire que les retours
soient des allers »
« Je suis le fils d'un homme dont l'avenir est tombé »
«Jeune, je pensais que je mourrais jeune, et un jour je reçus de l'avenir un jour de plus que toi.»
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«Jeune, je pensais que je mourrais jeune, et un jour je reçus de l'avenir un jour de plus que toi.» C'est à partir du moment où Yvon le Men a réalisé qu'il allait être plus vieux que son père, parti trop tôt à 43 ans, alors qu'il n'avait que douze ans, que «Besoin de poème» va naître.
Yvon le Men nous invite à le suivre, sur les traces de son père, et sur les traces de ses pères en poésie : Xavier Grall, Vladimir Holan, Jean Malrieu, Guillevic etc... Il nous parle de ses rencontres (avec christian Bobin, François Cheng), des souffrances qui ont jalonné sa route voyageuse qu'il a maintenu elle-aussi en poésie, malgré les turbulences et quel qu'en soit le prix à payer .
"Se faire un sang d'encre, c'est aimer écrire"
Cela donne un livre vagabond et bouleversant, un livre lu il y a quelques années qui me touche à nouveau profondément grâce à ses mots simples qui ont un grand pouvoir, comme lui-même le constate à propos des mots de Christian Bobin : "... ils donnent plus que ce qu'ils écrivent, plus que ce qu'il écrit."
Oui, car chaque lecteur ajoute, en silence, son émotion à celle de celui qui écrit. 
"Mais quand celui qui ignore le poème pleure, même en silence, le poème en lui trouve sa route, même dans le silence des larmes."
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Quand nous débarquons à Sarajevo, nous recevons la guerre en pleine gueule.
(...) Tout à l'heure je vais revoir Izet, sa grandeur et son chagrin. En m'approchant du centre-ville, je m'approche de ses poèmes, de son Livre des Adieux où il se dit prêt à mourir.
Mais il vit. Il est là, ici, dans mes bras. Nous nous sourions, nous nous reconnaissons. Je reste longtemps enfermé dans ses larges épaules. Nos corps se parlent, nos vestes se frôlent, nos peu de souvenirs communs colorent nos visages, y dessinent des lumières. Le poème remplace la langue. p 104
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... à n'importe quel âge de la vie, si ta vie s'endort, risque-la.
(extrait d'un poème de Jean Malrieu, cité par Yvon Le Men.)
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(...) Pour que la vie, en nous, prenne du sens.
Il faut la retenir, la regarder par l'écriture, les yeux dans les yeux. Il faut, par le langage, la vérifier, peser son poids de vérité, au prix parfois de l'abandon des autres qui nous reprochent notre présence au monde par une absence à leurs jours.
C'est ainsi. Nous ne pouvons agir autrement. Tout ce que nous entreprenons s'incarne, ainsi que dans l'Evangile, par des noms et des verbes. Si je ne nomme pas, je ne sais pas.
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Extrait 1


Pourquoi n’ai-je pas pris une autre route, pourquoi n’ai-je pas cherché un
travail normal, comme on disait, comme si écrire et dire des poèmes n’était pas un travail. J’aurais pu être…
Mais je ne voulais, pour rien au monde, changer de cap.
[…]
Il ne m’était pas possible de parler de ma pauvreté en étant pauvre, il était
salutaire de traquer la moindre trace de confort comme ce couteau à pain
que j’achetai un jour de soldes. Grâce à ses dents et malgré l’humidité, je
réussissais à me couper de belles tartines qui déclenchèrent ces deux vers :

On trouve toujours au fond d’un pain
une belle journée à partager.

Je mettais mes pages à l’école du ciel bleu. C’est ainsi que j’écrivais contre
le malheur, c’est ainsi que je lisais même et surtout les livres désespérés
dont les auteurs avaient eu, au moins, le courage d’achever leurs livres.

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Il y a le poème du réveil, celui que l'on cueille sur le bord de sa bibliothèque. Il est dense et léger comme un bouquet de violettes à l'envers d'un talus, à l'endroit d'une main, dense et léger comme les traces de la biche, les pas de lumière sur l'herbe. p 19
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Videos de Yvon Le Men (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yvon Le Men
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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