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La maltaise tome 1 sur 1
EAN : 9782414073795
190 pages
Edilivre-Aparis (01/06/2017)
4.5/5   2 notes
Résumé :
En août 1940, dans un village de pêcheurs à l’ouest d’Alger, où règne une certaine rusticité et où le manque d’hygiène, la typhoïde, le tétanos, font des ravages chez les enfants, une jeune beauté, mariée à un vieux marin, subit une dramatique épreuve de vie.
Étrangère à ce bourg du bord de mer, rejetée par les doyennes, elle se réfugie chez ses parents adoptifs.
Sur un fond de deuxième guerre mondiale, où l’Afrique du Nord est sous la tutelle de Vichy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Premier polar d'un nouvel auteur dans le genre, Jean-Pierre Yvorra.
Le roman se déroule dans un contexte particulier, l'Algérie durant la période de l'occupation, alors que les maires sont remplacés d'autorité par le régime de Vichy et que la population est fortement incitée à soutenir le nouveau régime en place.
Tous ne l'entendent pas de cette oreille.
Les habitants sont attachés à leur liberté d'action et de pensée. La remise en cause du décret Crémieux accordant la nationalité française à tous les résidents de religion juive interpelle (c'est peu de le dire) cette société mutli culturelle et multireligieuse dans laquelle les citoyens ont pris l'habitude de se cotoyer et de partager leurs joies, leurs peines et leurs soucis du quotidien.
Les personnages évoluent dans ce contexte particulier. S'appuyant sur ses propres souvenirs et les souvenirs de ses ascendant, Jean-Pierre Yvorra dresse le portrait d'une société attachante, à Hussen-Dey et Sidi Ferruch deux petites villes au bord de l'eau près d'Alger. Une communuaté de gens simples, des pêcheurs notamment.
L'un d'entre eux est Ernest Pagnotte, un cinquantenaire, propiétaire d'un pointu, le Poséïdon, une barque dédiée à la pêche de nuit, au lamparo, qu'il exploite avec deux autres marins, Kadour et Youssef.
Il est marié à la belle Maltaise, Jeanne, une jeune femme convoitée par de nombreux hommes, avec laquelle il a eu un fils Antoine, et en attends un autre.
Les autres personnages du village, sont :
- Jeannot le garde-champêtre, veuf suite au décès de sa fiancée, thuriféraire du Maréchal, pilier du café de la Plage où il écluse PILS sur PILS.
- Albert Tomasini le bistrotier, pourvoyeur en anisette «Cristal Liminana» et Muscat du domaine de la Trappe
Plus loin, «L'hôtel de la Plage» sert dorades, pageots et autres poissons frais favoris des touristes algérois.
Charles le jeune curé
Georges Pastor, l'instituteur dont Tomasini dit qu'il est «...un rêveur, un poète, un pas méchant.»
Josepha la doyenne du village
Ce microsome vit à l'heure de l'occupation, sans en être proche et les débats pour enflammés qu'ils soient «se terminent souvent sur le zinc devant une kémia, un verre de bière ou d'anisette.»
Yvorra restitue de façon précise et bon enfant cette société aujourd'hui disparue en multipliant les références aux traditions et à la culture de l'époque.
Mickey Rooney au cinéma le Palace dans les Enfants du juge Hardy, le poste en bois ciré PHILIPS qui diffuse parlez moi d'amour de Lucienne Boyer, la boite de craie Robert à l'école, et la morale : «La discipline est une loi acceptée, elle doit être établie dans la famille, à l'école, dans la vie.», les parties de Tric-Trac et de Ronda au bistrot, le jour qui s'en va doucement, doucement, à pas de velours...
C'est indéniablement une des réussites du roman.
Quand l'inspecteur Léon Battesti, assis dans son bureau d'Alger derrière une UNDERWOOD «un peu noire et poussiéreuse» et son adjoint Pierre Bellegarde entrent en scène, la douceur du microcosme Ferruchien se déchire. La gendarmerie de Staoueli informe la PJ de la découverte d'un cadavre par Jeannot le garde-champêtre.
L'enquête menée par Battesti, une BASTOS aux lèvres, va lever le voile sur l'histoire ancienne des différents personnages et des événements de leur vie passée qu'ils n'avaient pas forcemment envie d'étaler au grand jour.
Battesti fait preuve d'une grande humanité et assisté de Pierre Bellegarde qui pourrait être son fils, va secouer le cocotier de ce village de pêcheur pour mettre en évidence des connections restées occultées jusqu'alors.
Yvorra évoque des contextes qui remontent à la première guerre mondiale et à la campagne d'occupation de l'Algérie par la France, avec le même souci de précision et d'illustration du contexte.
Le couple de détectives et leur relation père fils, fonctionne à merveille.
Un roman agréable à lire, même si parfois, l'évocation des souvenirs prend le dessus sur le déroulement de l'enquête, mais c'est aussi ce qui donne son humanité à l'histoire et rend crédible les faits. Un premier roman réussi.

A l'issue de la Maltaise, plusieurs crimes ont été commis et si les deux détectives ont des pistes, et ont mis en évidence des faits et des liens entre personnages et événements, ils n'ont pas complètement élucidé l'affaire.

J'ai hâte maintenant d'attaquer le Tome 2, Sable Rouge...
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
15 Août 1940 Sidi-Ferruch (8 h) ALGERIE
Ernest Pagnotte avait mal dormi. Le chuintement de la brise marine sous la porte, le tremblement d’une tuile descellée, avaient perturbé son sommeil. Un timide rai de lumière pénétrait dans la chambre. Allongée sur le flanc, sa jeune épouse Jeanne semblait avoir adopté une position confortable, son ventre arrondi lui imposait cette posture.Sa paisible respiration soulevait à un rythme régulier le drap qui lui couvrait la poitrine. Discrètement il se leva, contourna le lit conjugal. Il aimait contempler dans la pénombre ce minois apaisé, ses longs cils noirs, les petites taches de rousseur constellant ses pommettes brunies par le soleil, rehaussant la beauté de son visage. Il aimait se souvenir, juste avant la grossesse de Jeanne, de sa démarche altière sur le rivage, avantagée par ce corps gracile. Lui, le quinquagénaire, était fier de « posséder » cette si belle jeune femme, que les vieilles du village surnommaient « LA MALTAISE ». Il aimait se souvenir quand elle flânait cheveux au vent, dans les ruelles descendant vers la plage. Il aimait se souvenir quand elle soulignait d’un trait noir ses yeux noisette irisés de paillettes dorées.
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