Deux nouvelles, La preuve, puis
Un long voyage, deux solitudes qui se cherchent l'une l'autre, celle d'un (grand-)père qui perçoit un début d'écoute chez une (petite-)fille, celle d'une (petite-)fille qui découvre son (grand-)père.
Le premier père écrit. Il tente de fixer le bruit du vent, le chant de la forêt et le monde tout entier sur des bouts de papier. Personne ne comprend cette manie. En l'écoutant lire, sa fille voit défiler devant elle ses propres rêves et se rend compte qu'elle lui ressemble, à ce père qui a raté sa vie, puis elle se rappelle la voix de la raison, la voix de la mère : écrire ne sert à rien, il faut assumer ses responsabilités, tu as une famille à faire vivre, allons, papa, sois raisonnable.
Le second homme rentre au pays. Il était de la montagne et a vécu à la ville. Il n'a jamais pu s'y faire. Il revient. La seconde fille se croyait de la ville. Elle se découvre de la montagne. Elle rencontre son grand-père pour la première fois. Avant, c'était ce vieux bonhomme maladroit qui ne disait pas grand chose. Maintenant, c'est un homme à qui elle ressemble, l'homme d'un pays que l'on aime, l'homme qui retrouve après tant d'années la vérité de sa vie.
Deux nouvelles, mais la même évocation d'un dialogue possible par-delà les âges, les genres et les modes de vie, d'un dialogue qui n'est peut-être que le miracle d'un instant entouré de siècles de silence.
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