Un roman court, original dans l'oeuvre d'un feuilletonniste plutôt adepte du roman long à multiples trames et intrigues, Eric le Mendiant ravit par sa plume classique chargée de jolis mots bien choisis (paterne, ingambe...) et de phrases parfaitement tournées, et cependant déçoit précisément par sa brieveté. Ne parvenant pas à avoir la force brute d'une nouvelle, ni la profondeur de développement d'un vrai roman, ses personnages sont franchement survolés (en particulier le personnage éponyme, Eric le Mendiant, un antagoniste que j'ai adoré détesté mais qui apparaît vraiment trop peu) et même plutôt clichés. En effet, on échappe pas à un triangle amoureux hyper classique entre une jolie fille, son père bourru et un aristocrate transi d'amour. Si quelques éléments viennent casser le côté cliché du dernier, notamment une scène importante pour la deuxième partie de l'ouvrage, ça reste globalement cliché jusqu'à une fin attendue et sans grande surprise. L'intrigue est d'ailleurs faiblarde, sans grand relief, manquant d'approfondissement, et tout va si vite dans certains retournements que ça en devient peu crédibles. Très dommage, car par ailleurs l'auteur maîtrise bien le cadre de l'action, la Bretagne, où il vit alors, est à l'aise dans certaines scènes d'action (on retrouve les prémices du futur auteur de romans policiers), et offre des dialogues ciselés où l'on devine la vivacité des dialogues théâtraux mais sans l'emphase artificielle qu'ils ont parfois.
En somme, un roman écrit un peu à la va vite, qui aurait mérité plus de développement.
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