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Critique de JIEMDE


Une nouvelle fois, S. Craig Zahler nous entraîne dans une épopée grandiose autant que burlesque, sans crainte du mélange des genres, faisant côtoyer le western et le gore, le comique et le tragique, le léger et le plus profond.

Dans la lignée d'Une assemblée de chacals, le thème de la vengeance et de l'expédition punitive revient dans Les spectres de la terre brisée. Comme chez Aldrich, Sturges ou Tarantino, John Lawrence Plugford a réuni autour de lui une bande de 7 salopards pour aller rechercher ses filles prisonnières de Gris, patron omnipotent d'un bordel situé de l'autre côté de la frontière mexicaine, où aucun outrage ne leur est épargné (au lecteur non plus d'ailleurs : on se délecte mais âmes sensibles… vous connaissez la suite).

Expédition, délivrance, vengeance, retranchement, assauts, mais aussi tripot, chevaux, diligence, mesa… Zahler décline avec application ses basiques western, tout en remontant le fil de son intrigue et de l'histoire de cette famille Plugford, afin d'expliquer la genèse de ces enlèvements. Il excelle dans cet exercice de style où aucun détail ne manque, de la justesse des dialogues à la splendeur des paysages jusqu'à l'incroyable singularité de ses personnages, avec une mention spéciale pour Patch Up.

S'il se lit d'une traite et avec plaisir, si les différents personnages deviennent progressivement attachants au fil du livre et si la « sanguinolence » de l'ensemble est savamment dosée avec quelques jolies trouvailles (ah, les scorpions… !), il aura juste manqué à ma lecture cet élan, cette dynamique, ce souffle épique qui m'avait tant ravi dans Une assemblée de chacals et qui fait ici un peu défaut.

Mais Zahler - traduit par Janique Jouin de Laurent - a du talent et fait de Les spectres de la terre brisée un page-turner efficace et réussi.

Et puis comment ne pas aimer quelqu'un capable d'écrire une phrase telle que « Il avait les yeux rouges et sa salopette sentait le mois d'août » ?
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