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Critique de Marialucas


Il existe plusieurs niveaux de lectures de ce texte de Jorge Zalamea, publié la première fois en Argentine, alors que l'auteur fuyait son pays natal, la Colombie, suite au tristement célèbre 9 avril 1948, à propos duquel Gabriel Garcia Marquez écrivit un livre éponyme.

Il s'agit tout d'abord, d'un bel exercice de style mélangeant poésie, littérature et pamphlet. Les mots utilisés résonnent fortement. Chacun dessine petit à petit cet immense tableau que semble dessiner plus qu'écrire Zalamea. Pas étonnant en ce sens que ce livre ait été peint ! C'est le genre de lecture agréable, où l'on redécouvre des mots qui ne sont presque plus usités et qui pourtant correspondent précisément à ce qu'ils ont vocation à décrire.

Il s'agit ensuite d'une lecture historique et intemporelle. La description de la dictature mise en place par le Grand Burundun-Burunda n'est autre que celle de centaines qui ont précédé comme suivi la parution de ce livre. En parcourant ce court texte, l'on voit rejaillir la collaboration de l'Eglise catholique avec les franquistes ; les délires mégalomanes d'un Kadhafi, d'un Amin Dada ou d'un Bokassa ; la passivité coupable de la majorité en dépit de la prévisibilité des événements ; cette éternelle frustration qui conduit à la vilénie ; et, bien sûr, la grande débandade finale.

C'est enfin une critique acerbe de nos sociétés démocratiques actuelles où le monde de la finance joue les marionnettistes avec nos dirigeants, où la pauvreté des mots conduit à la pauvreté de l'esprit, et où l'on ne trouve de beau que ce qui nous est enseigné comme tel…

Le Grand Burundun-Burunda est mort est un texte déstabilisant mais instructif et source de réflexions !
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