La vie privée des arbres

Au début, je ne savais pas trop quoi penser de cette courte nouvelle. Julian, professeur de littérature de 30 ans, lit à haute voix un livre ("La vie privée des arbres") à sa belle-fille le soir avant de s'endormir, tandis qu'il s'inquiète de plus en plus pour sa compagne Veronica (la mère de la jeune fille), qui ne semble pas retourner de sa classe d'art. Cette absence devient le mantra de l'histoire, qui est ensuite remplie des souvenirs de Julian sur sa jeunesse, d'une relation problématique passée et de l'attente plutôt triste que la petite fille ne se souvienne plus grand-chose de lui plus tard. La nouvelle laisse un arrière-goût amer, résumé dans cette réflexion de Julian : « Tout va bien, il n'y avait pas de conditions, comme il se doit : on aime pour arrêter d'aimer, et on arrête d'aimer pour commencer à aimer des autres, ou se retrouver seul, pour un moment ou pour toujours. C'est la doctrine. La seule doctrine. » C'est un petit bijou cool qui nous apaise au début – tout comme Julian le fait avec sa belle-fille – mais nous laisse dégrisés.

Deuxième livre de cet écrivain chilien, livre publié en 2007 qui ressemble un peu à Bonsai. C'est encore une histoire de couple avec des relents d'autofiction et des effets de mise en abîme assez intéressants.
Julián est marié avec Veronica, laquelle a été mariée 3 mois avec Fernando avec qui elle a eu une fille, Daniela. Julian est donc le père adoptif de Daniela à qui il raconte, avant de s'endormir, des contes sur la vie privée des arbres.
Ce court roman se passe au cours d'une nuit lorsque Veronica ne revient pas après son cours de dessin.
Après avoir raconté a Daniela ses histoires d'arbres, Julian se remémore ses histoires sentimentales, d'abord avec Karla qui l'avait littéralement jeté à la porte puis avec Veronica. Mais il prévient le lecteur que si Veronica revient, il n'y a plus de livre.
Veronica ne revient pas et au lecteur de se raconter une histoire.
C'est vraiment un auteur original avec une écriture assez minimaliste qui va à l'essentiel. Sous des airs de simplicité nous avons pas mal d'humour et de critique envers la classe moyenne chilienne.
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