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Bernard Kreise (Traducteur)
EAN : 9782869303379
155 pages
Payot et Rivages (02/04/1990)
3.56/5   16 notes
Résumé :
Les nouvelles réunies dans le Pêcheur d'hommes, écrites entre 1918 et 1935, présentent un large éventail des thèmes de Zamiatine et de ses procédés littéraires : des petits hommes chers à Dostoïevski (que Zamiatine considère comme l'un de ses maîtres, l'autre étant naturellement Gogol) aux citoyens apeurés du Petrograd révolutionnaire ou au Londres mécanisé " Dmitri Savitski, Libération.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un recueil de nouvelles peut souvent se révéler inégal. « Le Pêcheur d'hommes », d'Evguéni Zamiatine, ne fait pas exception à cette règle. Certaines des petites histoires qu'il contient sont excellentes alors que d'autres, un peu moins. Celles que j'ai le plus aimées sont celles qui racontent le destin des petites gens au moment de l'implantation du communisme en Russie. Ces nouvelles ont été écrites alors que l'auteur commençait déjà à souffrir de la censure, d'où une certaine distance vis-à-vie du régime en place. Ceci dit, il demeurait un socialiste convaincu. de par ces circonstances, son point de vue à la fois bienveillant et critique.

Donc, on retrouve Piotr Petrovitch Mamaï qui sacrifie tout (incluant gages et mariage) pour sauver des livres de la censure. Puis Varvara Stolpakova, héritière d'une petite usine de sucre, veuve d'un officier de cavalerie, qui perd tout lors de la Révolution. Ne lui reste que son fils, très doué à l'école, mais comment lui assurer une place à l'université alors qu'on écarte la vieille noblesse et la bourgeoisie au profit des jeunes issus des classes ouvrières ? Aliochka Stergilov, pour qui la possession d'une montre en or semble plus importante que le coeur de la belle Marfa. Et que dire d'un autre jeune homme, visiblement trop bien attriqué pour faire partie du prolétariat, qui est malmené dans un tramway rempli d'ouvriers.

Bref, plusieurs des nouvelles sont excellentes. La plupart sont assez brèves, environ une dizaine de pages. Elles vont droit à l'essentiel : comment le petit peuple a-t-il vécu, traversé les premières années du communisme en Russie. Ces situations du qotidien sont parfois tragiques, souvent cocasses, toujours originales. Ceci dit, certaines m'ont laissé dans l'indifférence, comme la nouvelle éponyme de ce recueil, « Le Pêcheur d'hommes ». Cette histoire, si différente des autres, se déroule à Londres ; je n'arrivais pas à la lier aux autres de ce recueil. Et l'intérêt n'y était plus à la fin. Il me faudra lire d'autres oeuvres de Zamiatine pour me faire une meilleure idée de cet auteur que je viens de découvrir.
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Un gros point d'interrogation concernant ces 11 nouvelles ,écrites entre 1918 et 1935,rassemblées ici dans ce petit recueil.
Auteur,que je ne connaissais pas, et après cette première lecture ,me voici très dubitative quant à la compréhension de certaines nouvelles.Car c'est un humour bien particulier que celui de E.Zamiatine, un style très métaphorique , on oscille aussi entre le fantastique, la science -fiction et la réalité. La mer revient assez souvent dans ses thèmes (cf:MAMAÏ ) où les maisons sont des "navires de pierre",mais la chute de cette nouvelle est désopilante!!
Je n'ai pu aller jusqu'au bout de :"la chambre d'enfants",il faudra me l'expliquer si vous l'avez compris??et je n'ai pas compris :" le pêcheur d'hommes".
Les autres nouvelles comme :le lion et la montre,c'est en fait,"l'arroseur arrosé "et j'ai apprécié. Tout cela écrit avec un humour satirique,persifleur, un style très complexe,étonnant et surtout très déroutant.
On aime ou on n'aime pas ou comme moi, on est mitigé,comme bon nombre de normands:" p'têt ben qu'oui,p'têt ben qu'non!".😊☆☆☆
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le soir et la nuit, il n'y a plus de maisons à Pétersbourg : il y a des navires de pierre de cinq étages. Monde solitaire de cinq étages, un navire vogue sur les vagues de pierre parmi d'autres mondes solitaires de cinq étages ; le navire fend l'océan de pierre déchaîné des rues, scintillant des feux de ses innombrables cabines. Il n'y a pas d'habitants dans les cabines, bien sûr : ce sont des passagers. Comme à bord d'un navire, ils se connaissent tous sans se connaitre, tous, les citoyens de cette république de cinq étages assiégé par l'océan de la nuit.
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Le plus beau dans la vie, c'est le délire, et le plus beau des délires c'est d'être amoureux.
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Lecture jubilatoire ! J'ai bien sûr pensé à Gogol mais plus souvent à Sigismund Krzyzanowski, les nouvelles ici de Zamiatine étant de la même façon tout à la fois aussi exubérantes en apparence mais sévèrement critiques de cette nouvelle Russie/URSS des années 1917/1919.
Lectures d'autant plus agréables qu'elle ne sont que métaphores ou "contes" pourrait-on dire et que grâce à son style vif, alerte, il nous emporte dans ses mondes ir/réels.
Plaisir décuplé avec "X" totalement folle mais redoutablement subtile.
Les nouvelles "Le lion" et "Une rencontre" sont également particulièrement intelligentes.
Si vous avez déjà lu Zamiatine et/ou Krzyzanowski, nul doute que vous y trouverez un plaisir littéraire certain.
A conseiller xxx aux amoureux des auteurs russes !
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La constitution athlétique et monumentale de Varvara Serguéïévna était la raison pour la troisième faute qu'elle commit passa quasiment inaperçue pour elle,alors qu'elle s'était penchée dans la forêt de Stolpakov pour cueillir un champignon.Une fois courbée, elle poussa un ah! et un quart d'heure plus tard ,dans le panier destiné aux champignons se trouvait sa faute,de sexe masculin ,enregistrée dans l'acte de naissance sous le nom de Rostislav.
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Ce matin de Mai commence par l'apparition, à l'angle des rues de la Crêpe et Rosa Luxemburg d'une procession, religieuse semble-t-il, composée de cinq personnes d'état ecclésiastique, bien connues de toute la ville.Toutefois, ces personnes d'état ecclésiastique n'agitent pas des encensoirs, mais des balais, ce qui transpose toutes les actions du plan de la religion dans celui de la Révolution : il s'agit simplement d'éléments non-travailleurs accomplissant une corvée dans l'intérêt du peuple.Au lieu de prières, s'élèvent au ciel des nuages de poussière dorée les gens toussent sur les trottoirs, eternuent et s'empressent de traverser la poussière.
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Videos de Evgueni Zamiatine (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Evgueni Zamiatine
Evgueni Zamiatine (1884-1937) : Une vie, une œuvre (1991 / France Culture). Par Françoise Estèbe. Avec Jean-Pierre Morel (critique aux Nouvelles Littéraires), Leonid Heller et Bernard Kreise. Réalisation : Annie Flavell. 1ère diffusion sur France Culture le 30 mai 1991. Peinture : Portrait de Ievgueni Zamiatine par Boris Koustodiev, 1923. En 1988, la publication pour la première fois en URSS du roman anti-utopiste prophétique de Zamiatine, “Nous autres”, oeuvre politique-fiction, fut l'événement littéraire de la Perestroïka. Esprit lucide et courageux, Zamiatine qui avait pris parti pour la Révolution en 1905, fut un des premiers à analyser la nature profonde du totalitarisme bolchevique et à dénoncer le despotisme nouveau jusqu'au terme de sa vie, en dépit des persécutions. Dans les années 20, Zamiatine, mathématicien, ingénieur naval et écrivain, ami des peintres et des musiciens, est la figure centrale du champ littéraire russe. Prosateur, dramaturge, critique, journaliste (il écrivit notamment dans la revue de Gorki), il est l'auteur de nombreux récits, de nouvelles : “L'inondation”, “Le pêcheur d'hommes”, “La Caverne” ; de romans : “Le fléau de dieu” ; de pièces de théâtre et de scenarii. Rattaché à la tradition de Gogol dans ses premiers récits, il devient le symbole de la culture occidentale au sein des lettres russes et le maître de toute une génération d'écrivains nés après la Révolution. Il s'oppose à la montée du conformisme révolutionnaire en art :
« Il n'est de vraie littérature que produite non par des fonctionnaires bien pensants et zélés, mais par des fous, des ermites, des hérétiques, des rêveurs, des rebelles et des sceptiques. »
Trotsky le désigne comme un émigré de l'intérieur et “Le diable des lettres russes”, après une lettre célèbre à Staline, est contraint à l'exil. Il mourra oublié à Paris en 1937, à l'âge de 53 ans, ignoré des intellectuels occidentaux fascinés par le modèle soviétique, qui n'ont pas su percevoir dans le cri solitaire de Zamiatine l'oracle de la dissidence.
Des extraits de “Seul”, des “Ecrits oubliés”, des “Actes du colloque de Lausanne”, de “Nous Autres”, de “Le pêcheur d'hommes” et de “L'Inondation” sont lus par Jacqueline Danaud et Michel Derville.
Sources : France Culture et Wikipédia
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