C'est beau le rouge

Avec "C'est beau le rouge", Lucia Zamolo a pour ambition de contribuer à briser le tabou des règles.
Son livre est composé de plusieurs parties : son témoignage sur ses premières menstrues, la construction du tabou par la société - notamment par les personnes de sexe masculin -, la réalité des menstrues et des conseils pratiques.

En soi, c'est une très bonne idée. Il faut parler des règles, les dédramatiser et leur redonner leur blason. D'ailleurs, les deux/trois schémas du livre sont super pédagogiques. Mais Lucia Zamolo explique les menstrues un peu maladroitement.
Sous couvert d'humour, son propos est un peu flou et peut amener le public visé - c'est à dire les plus jeunes - à ne pas comprendre vraiment l'ironie du ton.
De plus, il y a quelques phrases qui m'ont particulièrement gênée. Elle affirme qu'avoir ses règles signifie que nous pouvons donner la vie - en principe oui mais dans la réalité pas tout le temps. Et elle en rajoute une couche en affirmant que donner la vie, c'est "le sens et la vocation de l'humanité". C'est un peu moyen comme affirmation, particulièrement dans un documentaire pour les enfants.

Je suis assez mitigée.

Avec "C'est beau le rouge", Lucia Zamolo se donne pour mission de briser le tabou des règles. Juste combat tant cet aspect du cycle peut être source de douleur, de gêne, voire en honte pour certaines (jeunes) femmes. En cela, cet ouvrage est intéressant et nécessaire.

Le souci, et je dois dire que c'est un peu ce que je craignais en l'ouvrant, c'est qu'il est aussi assez partisan.
Ainsi, quand l'auteure cite Pline l'Ancien disant que les femmes réglées peuvent faire tourner le vin ou faire rouiller le fer, elle n'évoque pas la suite de la pensée du naturaliste romain qui suppose aussi que le sang menstruel pourrait guérir les tumeurs, la paralysie et l'épilepsie. de même, si le Lévitique (partie de l'Ancien Testament) considère comme impure la femme au moment de ses règles, cet adjectif est aussi appliqué à l'homme qui a des pollutions nocturnes.

Ces "détails" n'en sont pas, car l'objectif visé doit être l'égalité plutôt que la victimisation, et cela peut se faire sans monter les filles contre les garçons.
Malgré ces réserves, ce livre reste intéressant pour sa volonté d'ouvrir le dialogue et pour son rappel essentiel : les règles signifient que l'on est en bonne santé et que l'on peut donner la vie. Quoi de plus beau ?

Un petit livre bienvenu pour parler des règles aux jeunes. La couverture, les illustrations, la mise en page et le ton employés permettent de rendre le sujet attractif et accessible. L'auteure explique ainsi, avec humour et fantaisie, ce que sont les règles, les effets qui les accompagnent, les histoires rocambolesques , voire carrément terribles qu'on a pu raconter à leur propos et pourquoi il ne faut pas hésiter à en parler et tout faire pour que cela ne reste pas un tabou. Elle donne aussi quelques astuces pour soulager les douleurs et bien vivre la période des menstruations.
J'ai beaucoup aimé la partie explicative avec des schémas simples et clairs et je trouve que cet ouvrage peut vraiment être intéressant à présenter aux ados et pré-ados (filles et garçons, même si le livre semble plus s'adresser aux filles). En lisant les autres critiques, j'ai cependant pris conscience que le second degré pouvait être mal compris par les plus jeunes, un accompagnement serait alors peut-être nécessaire pour ces derniers.

Passe ton chemin, lecteur, si t'es un peu délicat du slip. Aujourd'hui, on parle des trucs… des machins… enfin, tu vois ce que je veux dire, les ragnagna, quoi… non, tu vois pas ? allez, fais un effort, m'oblige pas à sortir LE mot obscène !

La moitié de la population mondiale est concernée par ce phénomène naturel et universel que le langage courant évite avec pudeur, à grand renfort de métaphores et de périphrases toutes plus honteuses les unes que les autres : des soldats qui débarquent en France au steak qu'on décongèle en Espagne, les règles ont toujours été l'occasion de clichés minables, de tabous misogynes et de croyances improbables qui font peser sur la femme la gêne et la honte d'être ce qu'elles sont.

Dans ce petit livre rouge plein de peps et d'impertinence, Lucia Zamolo déconstruit avec beaucoup d'humour les idées reçues qui entourent les règles, rappelant, au passage avec beaucoup de justesse que les règles sont la base de la vie sur terre. Et ça fait un bien fou d'exhiber ses culottes tâchées et de faire la nique aux tabous sociétaux vieux de plusieurs millénaires !

Seul bémol, j'ai constaté que le second degré utilisé n'est pas complètement accessible aux plus jeunes, ma fille de 12 ayant pris ça pour argent comptant sur le moment...

Néanmoins, je serais bien tentée de l'offrir à sa prof de sport en cadeau de fin d'année, elle qui l'a dernièrement accusée de « faire exprès » de les avoir le jour de la piscine… et vous, vous l'offririez à qui ce petit livre rouge ?

Je remercie au passage les éditions La Martinière qui m'ont envoyé ce joli opus dans le cadre d'une opération massa critique... c'est couillu d'éditer ce genre d'ouvrage !
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« C'est beau le rouge » de Lucia Zamolo est un livre pédagogique plein d'humour et graphiquement délicieux à destination des pré-adolescent•e•s. Son but ? Briser le tabou des règles, casser les idées reçues et les mythes moyenâgeux qui les entourent et dédramatiser un phénomène naturel encore trop souvent perçu comme sale et honteux.

J'ai adoré le ton humoristique du livre ainsi que sa structure : Lucia Zamolo ne fait pas qu'expliquer d'où vient le sang menstruel et retracer son histoire plutôt sombre, elle donne aussi des conseils pour soulager les douleurs et aborde le sujet du syndrome pré-menstruel. J'aurais eu besoin de lire ce livre quand j'étais ado, le propos et la portée est vraiment à mille lieues d'un certain « dico » qui m'avait plutôt traumatisée avec son discours culpabilisant...

Il y a deux choses que je regrette dans cet ouvrage. La première est l'absence d'explication des différentes protections hygièniques disponibles, à l'heure ou les alternatives aux tampons et serviettes sont de plus en plus nombreuses.

La deuxième est sa conclusion : avoir ses règles c'est beau car ça signifie pouvoir donner la vie. C'est vrai que c'est très beau, mais d'aussi loin que je m'en souvienne, même petite fille, je n'ai jamais souhaité devenir mère. Savoir que je souffrais tous les mois pour pouvoir avoir un enfant un jour n'a jamais apaisé ni ma colère ni ma douleur.

On peut peut-être réfléchir tous•tes ensemble à ce qu'on peut tirer d'avoir ses règles, ou peut-être aussi être en paix avec le fait de les détester franchement et de n'y trouver aucun but ? En tout cas, la mission du livre, déclencher une conversation autour des menstruations, est réussie avec humour et délicatesse. Merci à Lucia Zamolo pour cette contribution !