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EAN : 9782330121068
384 pages
Actes Sud (10/04/2019)
3.45/5   11 notes
Résumé :
À New York, Yasmine apprend que son frère Faadi, soupçonné d’avoir rejoint Daech, a disparu. Elle décide de rentrer à Stockholm pour mener l’enquête. À Londres, Klara prépare un rapport destiné aux gouvernements de l’UE sur les effets d’une éventuelle privatisation de la police. Hantée par son histoire faite de disparitions brutales, elle a tendance à lever le coude. Mais quand son ordinateur est volé et qu’un de ses collègues est tué, elle se doit de réagir : serai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
En lisant les six commentaires de Babelio, vous aurez un résumé du livre. Je note d'ailleurs que ces condensés sont conformes, ce qui est à porter au crédit de Joakim Zander qui développe pourtant une histoire complexe. L'auteur réussit le tour de force de lier la vie de Fadi, djihadiste avec celle de Yasmine sa soeur, chercheuse de tendances et celle de Klara, fonctionnaire de la commission européenne, avec des lieux et temporalités pourtant différents.

C'est toute la qualité de cette histoire de résoudre la quadrature du cercle et de mettre en cohérence la banlieue en feu , le complot sociopolitique et l'engagement à Daech.

C'est au final un roman original par ses thèmes, avec une écriture agréable et qui donne la place belle à l'amour fraternel.
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Le frère
Partie précipitamment de Bergort, banlieue défavorisée de Stockholm, pour New-York, Yasmine a tout laissé derrière elle, surtout son frère Fadi, jeune homme paumé et délinquant. Pendant quatre ans, elle n'a donné de nouvelles à personne, et a tenté d'oublier son enfance et son adolescence malheureuse. de loin en loin elle recevait quelques mails d'amis auxquels elle ne répondait jamais jusqu'à ce message qui l'informe de la mort de Fadi. Fadi, lui aussi parti, mais pour faire le djihad en Syrie… Yasmine est anéantie mais presque simultanément elle reçoit un email de sa mère qui lui dit que Fadi est vivant et lui joint des photos qui semblent le confirmer. Yasmine repart donc en Suède pour tenter d'en savoir plus et de retrouver Fadi. Mais quand elle arrive à Bergort enflammé par des émeutes violentes, on lui fait comprendre qu'elle n'est pas la bienvenue et que ses questions la mettent en danger. Parallèlement, à Londres, Klara Walldéen collabore à la rédaction d'un rapport sur les conséquences d'une éventuelle privatisation de la police, dans l'union européenne ; rapport qui doit être présenté quelques jours plus tard lors d'une grande conférence sur la justice à Stockholm. Klara ne va pas bien, elle boit beaucoup et se fait voler son ordinateur… Elle aussi commence à poser des questions et lorsque l'un de ses collègues meurt, elle se met à enquêter sur une mystérieuse société de sécurité privée. La rencontre de Yasmine et de Klara à Stockholm leur permettra de trouver certaines réponses, plutôt dérangeantes…
Je voulais lire ce thriller dont le thème m'intéressait, depuis longtemps. Je suis plutôt satisfaite de ma lecture, (même après avoir vu qu'il existait un « premier volet » Apnée – damned ! ) qui a tenu ses promesses, malgré quelques raccourcis et quelques invraisemblances.
L'intrigue est relativement complexe : on suit à la fois Yasmine, Klara, et Fadi. Quelques flashbacks sont instillés pour mieux comprendre les personnages, notamment Fadi qui, sans horizon, s'est radicalisé au point de vouloir se sacrifier en Syrie. le contexte social suédois est particulièrement intéressant : l'auteur dépeint l'envers du modèle social et économique scandinave, la Suède étant touchée par d'importantes inégalités dont pâtissent les populations issues de l'immigration et par une certaine violence (les émeutes décrites par Joakim Zander ne sont pas de la fiction).
Au passif de ce thriller noir, le personnage de Yasmine pour lequel je ne suis pas parvenue à avoir de l'empathie. Je l'ai trouvée très égocentrée, froide et terriblement ingrate à l'égard de sa mère (son père, je comprends…). Certes, elle a des excuses, et cherche à se racheter vis-à-vis de son frère mais elle n'est pas parvenue à me toucher.
Un voyage à Stockholm bien loin des sentiers touristiques balisés !
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Le quartier, celui sans touristes, celui où l'on parle le suédois avec un accent, celui où Yasmine a laissé Fadi, son petit frère. Seul, abandonné, il cherche des réponses, il les trouvera dans la religion malheureusement juste porté par sa tristesse et sa peine, il suivra la voix des hommes belliqueux plutôt que les principes de paix. Yasmine, elle, vit e New-York, statut d'artiste fauché sous les bras, à la suite d'un étrange email, elle doit retourner à Bergort. Ce quartier où se multiplient les émeutes. Mais quel rapport avec une conférence des ministres européens?
Voila la triple intrigue de ce roman ambitieux mais qui finalement retombe comme un soufflé au fromage. A cause des nombreuses répétitions dans la description des personnages mais aussi dans le choix des expressions. A cause de la fausse suite, en effet, pour la partie «politique européenne», l'auteur récupère Klara de son roman précédant; les liens ténus mais fortement soulignés et donnent plus une impression de placement de produit que de la.construction d'un cycle.
Sur le fonds, tout est assez simpliste : la radicalisation express de Fadi (mais où sont ses proches?), l'intrigue politique qui traine seulement parce que Klara est trop bourrée et finalement une vision très négative des habitants de ces quartiers où il faut fuir ou mourir sous peine de rater sa vie alors que honnêtement il existe d'autres voies.
Un bon principe mais une réalisation moyenne qui donne l'impression d'une série télé que l'on continue à regarder parce que bon, on voudrait tout de même savoir la fin...
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Je suis dans ma période Actes noirs en ce moment. Après La préférée de Jessica Knoll et La cage dorée de Camilla Lackberg, j'ai enchaîné avec le quartier de Joakim Zander, tout en sachant très bien que ça n'allait pas être un thriller féministe. En y réfléchissant maintenant, je me dis que ce n'est pas non plus totalement éloigné, puisque l'auteur a choisi de mettre en scène deux personnages féminins plutôt courageux et crédibles.

Yasmine a fuit son quartier en banlieue de Stockholm, abandonnant son frère. Quatre ans plus tard, la chasseuse de tendances urbaines apprend qu'il est mort en Syrie. Puis des information s contradictoires lui arrivent. Fadi serait encore vivant, et de retour dans leur ancien quartier. Elle va rentrer chez elle pour en savoir plus, retrouver son frère s'il est vivant et le sauver. Klara aussi revient à Stockholm. Elle enquête sur ceux qui lui ont volé son ordinateur et précipité son collègue sous une rame de métro à Londres. Les deux jeunes femmes vont finir par se serrer les coudes pour se sortir du pétrin dans lequel elles se sont mises. Elles ont clairement mis le nez là où il ne fallait surtout pas.

Joakim Zander a vécu en Suède, en Syrie, en Israël et aux États-Unis. Il a travaillé à Bruxelles au Parlement européen ainsi qu'à la Commission européenne.

En fait, ceux qui auront lu Apnée, le premier roman de Joakim Zander retrouveront Klara Walldéen, sans doute avec plaisir. Personnellement, je suis passée à côté de ce roman et j'ai fait connaissance avec Klara seulement avec le quartier. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant ma lecture, mais je craignais un peu le roman super viril sur les émeutes de quartier, les agressions au pied des tours et le prosélytisme qui entraîne des jeunes sur la voie de l'Etat islamique. Un roman violent, un peu cliché et totalement déprimant.

J'ai été très agréablement surprise par ce roman. Déjà, c'est très bien écrit. Surtout les passages racontés par Fadi, assez introspectifs. Et puis, les héroïnes sont chouettes, on ne tombe pas dans le cliché, même si Yasmine se retrouve quand même rapidement avec une arme coincée dans la ceinture de son pantalon. C'est assez sympa de voir des héroïnes badass dans les livres, mais nous ne sommes pas toutes des Lara Croft ou des Katniss Everdeen (personnellement, je suis nulle au tir à l'arc).

L'histoire n'est pas franchement joyeuse et personnellement je ne pourrai pas lire uniquement ce genre de romans – sinon je finirai par me jeter par la fenêtre. Mais j'ai beaucoup aimé l'intrigue. Et surtout, j'ai beaucoup aimé les personnages – je suis assez mitigée pour Fadi, parce que pour moi ses choix son totalement incompréhensibles.

Si vous recherchez un bon roman sur les banlieues, et ceux qui s'amusent à attiser les flammes de la colère et de la haine, le quartier est vraiment bien. Si vous avez en revanche besoin d'un peu de légèreté, gardez cette idée de lecture pour plus tard.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Grâce au dernier Masse Critique Mauvais genre de chez Babélio, j'ai eu la chance de recevoir ce titre qui vient tout juste de sortir chez Actes Sud collection Actes noirs… Comme je lis très peu de polars, j'ai été plutôt contente de cette opportunité de sortir ainsi de ma zone de confort. Et c'est effectivement un voyage autant décoiffant que dépaysant que j'ai pu faire dans Stockholm et ses différents quartiers, via ce roman très bien écrit, moderne et prenant. Nous suivons principalement trois personnages dans cette histoire, trois jeunes gens très différents, bien que liés par les événements qui se déroulent à présent à Bergort, un des quartiers défavorisés de la banlieue de Stockholm. Il y a tout d'abord Fadi, un jeune garçon rebelle qui cherche surtout sa voie après le départ de sa soeur. Il est attiré par le beau discours qu'on lui sert, l'intérêt qu'on lui porte et rêve peu à peu de partir en Syrie. Yasmine, sa soeur, a quitté Bergort précipitamment quelques années plus tôt. Elle vit à New-York et exerce la profession de « chercheuse de tendances » mais sa vie n'est pas rose auprès d'un petit ami toxico et violent. Lorsque sa mère lui envoie des photos où Fadi, prétendu mort en Syrie, apparaît, elle fait tout pour retourner à Stockholm à la recherche de son petit frère. En parallèle, nous suivons Klara, qui prépare un rapport destiné aux gouvernements de l'Union Européenne et dont l'ordinateur est volé un soir dans un café alors qu'elle avait sans doute trop bu. le décès violent d'un de ses collègues et l'attitude étrange de sa chef l'incite à en savoir plus. Les enquêtes des deux jeunes filles vont les amener à se mettre en danger, tandis que Fadi se cache et prépare sa revanche… Après avoir eu quelques difficultés en début de roman à situer les époques et situations, j'ai beaucoup aimé ensuite suivre les péripéties des protagonistes de ce roman qui a le mérite de s'intéresser à tous les milieux d'un Stockholm loin de l'image lisse que l'on nous présente habituellement. Il est question dans ce livre de radicalisation, de pauvreté, de machinations entreprises par de grands groupes, d'intérêts gouvernementaux, mais aussi d'amour, de fidélité et d'amitié. Et ne vous y trompez pas, une fois que l'intrigue est lancée, le lecteur est happé par un enchaînement de rencontres et de situations dignes des plus grandes séries du genre ! J'ai beaucoup aimé.


Lien : https://leslecturesdantigone..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Elle a besoin de ses mains pour sortir de cet abîme sans fond et réussir à déplacer l’histoire. Elle a besoin de lui pour se libérer et pouvoir sauver ce qu’il est encore possible de sauver.
Alors elle s’arme et se défait de son emprise. Elle oblige sa douleur à se transformer en haine. Dorénavant, seule sa propre volonté compte. Elle repousse violemment David en hurlant avec toute la force que leur histoire dysfonctionnelle lui a donnée.
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Elle regarde le fleuve et la silhouette matinale de la ville grise et compacte qui s’étend devant elle. C’est comme si sa vie était de nouveau terminée. Comme si, encore une fois, elle avait atteint une limite. Cette sensation n’a qu’un lien infime avec David et ça l’étonne. Elle s’était imaginé que le moment où elle arriverait à le quitter serait différent. Plus propre. Plus franc. Plus solennel. Pas comme ça. Pas comme si ce n’était qu’un détail dans quelque chose de plus grand, de plus important.
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Je veux dire quelque chose. Peut-être donner une explication. Peut-être m’excuser. Je m’excuse, je m’excuse. Mais je sais que tout ce dont je suis capable c’est de piailler, de croasser, que tout ce que je peux produire c’est du chaos, du stress.
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Comment allez-vous apprendre quelque chose dans ces conditions ? Cette société est trop faible, trop permissive. Ils veulent eux-mêmes nous donner des exercices de maths et des cours d’arabe parce qu’ils comprennent bien que nous nous éloignons de tout ça, que nous nous éloignons d’eux, que nous chuchotons de plus en plus souvent : Clé, dictée, liberté, fée, vallée.
— Hibou, caillou, chou, genou.
Ils entendent bien que nous croassons, que nous chantons presque.
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Nous apprenons le mot zapper et nous zappons. Nous quittons les chaînes arabes et faisons défiler le talk-show de Ricki Lake, d’Oprah ainsi que toutes les rediffusions de Beverly Hills. Nous trempons du pain dur dans le houmous ou le baba ganoush ou tout ce que nous trouvons au fond du frigo. Derrière les tomates acides et les poivrons sans goût en train de pourrir. Puis nous ne bougeons plus. Nous sommes toujours frigorifiés mais somnolents, les yeux à moitié clos.
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