Depuis des années, le nom du Britannique Israël Zangwill apparait au fil de mes lectures, que ce soit au sujet de l'émancipation des femmes, dans les ouvrages consacrés à Theodor Herzl et dans les dictionnaires de littérature policière et de cinéma. Il est aussi le "papa" de l'expression "Melting pot".
C'est par le biais d'un roman policier, Grand Mystère du Bow paru en 1892, considéré comme le premier roman de crime commis en chambre close (et son seul polar), que je découvre son oeuvre, même si j'ai vu il y a des années son adaptation cinématographique, signée Don Siegel, avec les excellents Peter Lorre et Sydney Greenstreet (The verdict).
D'abord paru en 1891 dans le magazine London Star, le roman met en scène l'assassinat du militant socialiste Arthur Constant, retrouvé dans sa chambre la gorge tranchée. Lorsque sa logeuse, Mrs Drabdump, une modeste veuve qui tient pension dans Bow, parvient à faire ouvrir la porte fermée de l'intérieur par son voisin et ancien détective George Grodman, le mystère est total. Il n'y a aucune issue possible dans cette pièce close.
L'enquête est confiée au détective Edward Wimp, et les soupçons se portent rapidement sur Tom Mortlake, un autre syndicaliste. L'affaire passionne le monde entier, le procès attire la foule et la presse. Mais qui a tué le philanthrope Arthur Constant? Et comment le crime a-t-il pu être commis dans une chambre close?
Le Mystère de Big Bow , écrit bien avant Double assassinat dans la rue Morgue, La bande mouchetée ou le Mystère de la chambre jaune, marie simplicité dans le traitement de l'intrigue, et ingéniosité dans la mise en scène du crime, suivi d'un fameux duel de policiers, et d'un procès comme on les aime. Une galerie de personnages emblématiques de la société victorienne agrémente l'ensemble. Considéré comme une oeuvre mineure dans la production littéraire de l'auteur britannique, Le Grand Mystère du Bow n'en demeure pas moins un ouvrage très plaisant à lire.
Commenter  J’apprécie         472
Un célèbre syndicaliste est retrouvé mort, égorgé, dans sa chambre. le suicide semble exclu : l'arme n'a pas été retrouvée, or la mort a été immédiate. le problème, c'est que le meurtre aussi semble exclu : la chambre était fermée de l'intérieur, clé dans la serrure, verrou tiré, fenêtres closes... Alors, quelle est l'explication de ce mystère ?
Ce roman datant de la fin du XIXè est l'un des tous premiers romans policiers, et plus particulièrement le plus vieux roman (à ma connaissance) présentant un problème de meurtre en chambre close. Ce roman est donc intéressant à plus d'un titre : non seulement pour son aspect historique (outre l'aspect "chambre close", le style du roman rappelle sans doute possible les chroniques judiciaires d'alors, et le XIXè siècle décrit "de l'intérieur" à une odeur de Dickens), mais aussi pour la qualité de l'intrigue et de la solution donnée.
Commenter  J’apprécie         00
Meurtre en chambre close écrit à la fin du 19ème siècle (1892)et considéré comme le premier policier de ce genre.
l'auteur nous tient en haleine jusqu'à la fin par une multitude de pistes et c'est le meurtrier lui même, par vanité qui se dévoile.
Commenter  J’apprécie         20
Le n°11 de Glover Street, dans le Bow, fut des jours durant un lieu de pèlerinage. La petite rue, en général paisible, bourdonnait du matin au soir. Des quatre coins de la ville, des gens arrivaient, levaient le nez vers la fenêtre de la chambre, le regard rempli d’horreur. Des heures durant, les curieux encombraient le trottoir ; des vendeurs ambulants de boissons fraiches faisaient des affaires ; des chanteurs accouraient et, en de délicieuses ritournelles, racontaient les faits qu’ils ignoraient comme tout le monde. Il est bien dommage que le gouvernement n’ait pas songé à établir des barrières d’octroi aux deux bouts de la ville. Hélas, les chanceliers de l’Échiquier pensent rarement à utiliser les occasions qui se présentent pour réduire la dette publique.
,