Les trahisons naissent des promesses.
Apprends à baiser, nom de Dieu. C'est la seule façon de retenir un homme. Apprends ce qu'elles savent toutes, même les plus connes: faire semblant de jouir.
Être jeune, c'est savoir supporter l'alcool et la drogue. Être jeune, c'est avoir un corps - beau ou laid - tout neuf. L'envie et la possibilité de baiser, le faire dans une montée de testostérone pure. Être jeune, c'est exhiber fièrement une gueule de bois et ne pas risquer de clamser à tout moment pendant les trois jours suivants. Être jeune, c'est ne pas traîner de casseroles. Pas de traumatismes, pas d'ex, pas d'examens médicaux à passer, pas de formalités administratives, pas de légendes brisées, pas de retard dans les pensions à verser, pas de parents à l'agonie ou fous à lier. On doit être jeune quand on est jeune. Point barre.
C'est facile d'aimer quelqu'un qui ne crée pas de problèmes. Avec qui on ne se dispute pas, qui ne vous trompe pas. C'est facile d'aimer quelqu'un qui n'est pas malade, qui ne se pique pas, qui n'est pas une ruine. C'est comme aimer Jésus-Christ. Aimer quelqu'un qui ne fait jamais d'erreur, qui se ferait tuer pour nous, qui ne pèche jamais, qui donne tout sans rien attendre en retour, ça c'est facile. C'est pour cela qu'il est si simple d'aimer une mère et si difficile d'aimer une moribonde, une vieille malade, qui a été belle, amusante et excitante, quand on oublie qu'elle l'a été. Lui ne l'oublie jamais.
A la télé, Cristiano Ronaldo fait le malin, le genre de mec auquel on aimerait flanquer une table à repasser en pleine tronche.
« Fais gaffe à ta langue, salope. Ecoute ce que j’ai à te dire. Fais bien attention ! Bruno tient toujours sa parole. Toujours. Je te l’ai dit et je le ferai »
Raquel lui donne une bourrade tout en partant dans un de ces éclats de rire qui font que la vie et la nuit sont des choses à ne pas rater, où même des gens comme eux peuvent être heureux.
Peut-être s'est-il trompé depuis toujours. La vie n'est ni un drame ni une sitcom. Pas plus qu'une tragédie. La vie, sa vie, c'est un western, sans scénario la plupart du temps.
Les gens qui oublient difficilement se font souvent du mal. Car ils se racontent leur vérité à l’aide de mensonges, ils se trompent dans les noms, omettent des lieux et des gens et ne finissent par se rappeler que des bons moments.
Cristian fait partie de ceux-là. C’est pour ça que lorsqu’il se souviendra d’elle, elle lui manquera, même s’il se dit qu’elle n’est qu’une mauvaise blague, une vieille célibataire aigrie, une ville inventée dans un pays qui n’existe pas.
C’était une femme corpulente aux seins gonflés comme des pneus, avec des lunettes aux grands verres, des cheveux raides et sales noués en une queue de cheval qui donnait l’impression que tout son visage était tiré, le nez y compris. Brenda était dans le quartier depuis toujours. Dans sa jeunesse, elle était partie, mais elle était revenue des années plus tard, sans trop donner d’explications. À présent, elle avait la quarantaine. Elle avait l’air d’attendre quelque chose, mais personne ne savait quoi au juste.