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Citations sur Du paysage a l'idiome : anthologie poetique 1951 1986 (4)

FLEUVE A L'AUBE

Fleuve à l'aube,
eau inféconde, ténébreuse et légère
ne me ravis la vue
ni les choses que je crains,
et pour lesquelles je vis

Eau inconsistante, eau inachevée
qui fleures les larves et passes, qui fleures la menthe et déjà je t'ignore,
eau luciolée à mes pieds inquiète,

de terrasses digitées,
de fleurs trop aimées, tu te désancres,
t'inclines et voles
au-delà du Montello et du cher âpre visage
pour lequel je désespère du printemps.
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PETITS MÉTIERS


Comment puis-je oser
vous appeler ici, vous faire signe de la main.
Une main qui n’est plus que son ombre
avare et mesquine,
et d’ailleurs une serre, mais tendre comme de la mie de pain.
Et pourtant, quelque chose maintenant la soutient,
je ne sais s’il s’agit d’une crampe ou d’une force ;
pour autant qu’elle vaille, elle est toute votre,
et vous donnez-lui la force de vous appeler.
Donnez-lui une plume qui ne se torde,
faites que sa pointe ne trébuche sur la feuille.
Il me semble n’avoir rien à écrire
Pour commencer ce télex
Qui doit tout le néant traverser
(la brûlante difficulté
qui brûle comme soufre,
qui corrode, étourdit.)
Mais j’essaierai de suivre la trace, au moins, d’un amour –
En dehors, là dans l’obscurité
Profonde des prés du passé.


Traduit du dialecte haut-trévisan (Vénétie) par Philippe Di Meo.
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(traduit du dialecte vénitien)

L'heure s'alanguit dans la cendre de la chaufferette,
c'est l'heure de partir, d'abandonner la bonne chaleur du repaire.
Mais des quelques braises d'ici-bas,
des haleines, des veillées d'ici-bas,
si les fils, si les fils
de la rêverie et de la pensée entre eux se trament,
là_haut dans les parages du souffle venteux des étoiles,
nos mille parlers et pensées nouveaux s'embraseront
en un discours qui sera le même pour tous,
profond comme un baiser,
ouvert à la lumière, aux ténèbres,
de son tranchant clair, à peine effilé depuis toujours.
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Sonnet de l'affaiblissement et de l'aliment

Ah, subtile peine, aah aiguille, aah ronce, épine,
aah, cassure de la tige,aah de la feuille,
disparaître au regard, aah, deuil épars
du bois tout entier qui à l'automne incline..

Aah, langueur qui en litière se traîne:
et oui: mais de l'aliment croît l'envie,
et oui: mais tout à l'auge conduit
la grande envie , enfante, affine les appétits.

Les chaînes alimentaires vont à l'auge,
en myriades se cabrent les mâchoires,
à vide ou à plein, stimuli salivés.

Fureur dissoute et anxiété dans le fumier
doré, boucherie dépourvue de sangs, bûcher
sans flammes, pia lex: per te peribo.
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